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El Watan | Algérie | 04/07/2020
De nouvelles recommandations portant indication et interprétation du TDM viennent d’être adoptées et elles limitent l’utilisation du scanner uniquement pour l’évaluation et le suivi du malade et retenir le test PCR, seul moyen de diagnostic fiable de la Covid-19.
Préconisé dès le mois d’avril dernier en raison du manque de tests PCR au niveau national, et admis dans l’algorithme pour un complément de diagnostic de la Covid -19, la Tomodensitométrie (TDM), dite aussi scanographie ou scanner thoracique, est désormais réservée au suivi des malades atteints de la maladie.
De nouvelles recommandations portant indication et interprétation du TDM viennent d’être adoptées et elles limitent l’utilisation du scanner uniquement pour l’évaluation et le suivi du malade et retenir le test PCR, seul moyen de diagnostic fiable de la Covid-19.
Il n’est indiqué, désormais, que devant un tableau clinique révélateur de Covid avec les symptômes chez le patient qui se présentent aux urgences.
« Le scanner n’est plus utilisé pour le diagnostic des malades car ses résultats seuls ne sont pas fiables, ce qui a entraîné parfois l’hospitalisation de cas suspects, provoquant ainsi la surcharge de certains services et portant à la hausse le nombre de cas traités et considérés positifs », a déclaré le Pr Abderrahmane Benbouzid, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lors de la rencontre avec les journalistes de la presse écrite mercredi dernier, en précisant que « le test PCR demeure le seul moyen de diagnostic fiable de la Covid -19.
Ces test PCR sont disponibles au niveau de l’Institut Pasteur d’Algérie ainsi que dans les autres centres de diagnostic à travers le pays ».
La décision a été donc prise par le conseil scientifique du suivi de la pandémie suite au recours excessif du scanner pour le diagnostic de la Covid-19 dont les cas sont considérés probables.
Ce qui a d’ailleurs entraîné depuis quelques semaines une surcharge dans les structures hospitalières chargées du suivi de la Covid-19 et la hausse du nombre de malades mis sous traitement qui avait atteint plus de 30 000 patients traités alors que le nombre de cas confirmés à la PCR n’avait pas encore atteint les 10 000 cas confirmés.
D’où la saturation du nombre de lits pour la mise en route du traitement (hydroxychloroquine et azithromycine) qui est, rappelons-le, réservé en milieu hospitalier.
Certaines régions du pays et principalement les wilayas du Centre ont dépassé la norme vu la disponibilité des appareils dans le public et le privé, a-t-on constaté au sein du conseil scientifique.
D’ailleurs, certaines structures sont arrivées à réaliser pas moins de 1000 scanners en un mois et de nombreux spécialistes ont tiré la sonnette d’alarme à travers nos colonnes, tout en insistant sur les dangers des effets secondaires sur les patients à travers les rayonnements et le risque élevé de contamination par le virus dans les centres d’imagerie médicale, tout en rappelant que le test PCR est le Gold standard dans le diagnostic de cette maladie infectieuse.
« Des patients arrivent en consultation avec un scanner à la main, une aberration. Parmi ces cas, on retrouve généralement des cas contacts asymptomatiques », ont à maintes reprises signalé les médecins chargés des consultations aux unités Covid et aux urgences.
« L’anomalie » ou « l’exploit », tout dépend de l’appréciation de l’équipe de l’INSP, a été relevé dans l’ensemble des bulletins épidémiologiques de l’Institut national de santé publique (INSP) non pas pour alerter mais pour présenter quelques paramètres concernant la situation épidémiologique, notamment la morbidité et la mortalité, les modalités en matière de diagnostic, de traitement et d’hospitalisation ainsi que quelques dates-clés en matière de lutte contre cette affection.
Dans le bulletin du 24 juin, l’équipe de l’INSP présente a comparé la situation épidémiologique en matière de Covid-19 à trois périodes différentes comprise entre le 1er et le 28 avril, puis du 29 avril au 26 mai, et entre le 27 mai et le 24 juin : « Ainsi, à l’échelle nationale, on observe un ralentissement du nombre de nouveaux cas déclarés depuis environ le 26 mai, avec une légère remontée au cours de la dernière semaine.
En parallèle, on assiste à une augmentation du nombre de patients hospitalisés pour Covid-19 un jour donné, et ce, de manière continue depuis le 6 mai avec une accélération plus importante à partir du 26 mai.
Cette évolution est marquée simultanément par une hausse de la mortalité et par une augmentation du nombre de cas dépistés par TDM qui a pratiquement doublé entre les deux périodes », et de préciser dans le bulletin du 25 juin que « le nombre de patients hospitalisés un jour donné (PCR+ et TDMT+) a augmenté durant les 3 premières semaines du mois de juin.
Au cours de la semaine allant du 8 au 14 juin, ce sont le Centre-Ouest et le Centre-Est qui ont observé une élévation importante du nombre d’hospitalisés.
Cette analyse confirme que le foyer principal de l’épidémie était localisé essentiellement dans la sous-région Centre-Centre. Pour les trois sous-régions, on observe une diminution des cas PCR positifs depuis trois semaines.
En parallèle, on assiste à une élévation drastique des cas TDM positifs et à une hausse des hospitalisations. Cette évolution montre que le diagnostic par la PCR, qui est la méthode de choix, a diminué.
Il faut en rechercher les raisons », relève l’équipe de l’INSP et de signaler qu’au 25 juin, 12 445 cas confirmés par PCR ont été notifiés à l’échelle nationale, soit un taux d’incidence égal à 29,21 cas pour 100 000 habitants versus 26,73 le 18 juin alors que le taux d’incidence des TDM positifs est passée de 41,43 le 18 juin à 49,98 cas pour 100 000 habitants le 25 juin.
Le nombre d’hospitalisations est, quant à lui, en nette progression cette dernière semaine selon l’INSP. Il est passé de de 7166 hospitalisations à 8138 du 19 juin au 25 juin.
« On observe une hausse et de l’incidence des cas PCR positifs et de celles des cas TDM positifs au cours de la dernière semaine. La morbidité des cas TDM+ a augmenté de manière plus importante (20,6%) que celle des cas PCR+ (9,3%).
Cette augmentation de la morbidité est associée à une élévation du nombre de patients hospitalisés un jour donné. Tous ces éléments témoignent d’une progression de l’épidémie », conclut l’INSP.
Dans son dernier bulletin du 29 juin consacré à la région Ouest du pays, l’INSP signale qu’« on observe une hausse très importante des hospitalisations entre le 29 mai et le 29 juin, et ce, pour toutes les sous-régions.
On note un recul important de l’utilisation de la PCR (-41,2%) dans le diagnostic de l’infection Covid-19 et un recul des patients TDM positifs mis sous traitement.
Et de s’interroger : « Le foyer de l’Ouest est probablement sous-estimé en termes de circulation virale – il y a vraisemblablement une augmentation importante des cas d’infection Covid-19 – Y a-t-il une indisponibilité ou des difficultés à effectuer la PCR du fait de cette hausse ? »
Pour rappel, le Pr Abderrahmane Benbouzid, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a autorisé au début du mois d’avril dernier, à défaut de PCR, l’utilisation du scanner thoracique comme alternative pour le diagnostic de la Covid-19 à travers les atteintes pulmonaires afin que le protocole de traitement (l’hydroxychloroquine) puisse être administré rapidement et éviter ainsi la détérioration de l’état du patient et la propagation de l’épidémie en attendant de faire une PCR.
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