Le remaniement opéré mardi par le président de la République et qui a touché six secteurs stratégiques a vu la création du ministère de l’Industrie pharmaceutique après avoir été un ministère délégué rattaché au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalières.
D’aucuns estiment que cette nouvelle structuration vient soulager le ministère de la Santé, qui doit accorder plus d’attention à la santé publique dans toute son ampleur, liée essentiellement à la prévention, l’organisation des soins, l’adoption des programmes nationaux, etc.

Ce nouveau ministère veillera ainsi sur les aspects réglementaires régissant l’industrie pharmaceutique nationale pour assurer l’accessibilité, la disponibilité, l’enregistrement, l’importation et le contrôle des prix des médicaments.
Confié au Dr Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, ex-ministre délégué du secteur, le ministère de l’Industrie pharmaceutique, créé pour la première fois sous le gouvernement de Abdelaziz Djerad, témoigne « de l’importance accordée à ce secteur stratégique par les pouvoirs publics et la place qu’il occupe dans l’économie nationale », affirment les opérateurs de la pharmacie.

« Cette décision vient encore confirmer la considération qu’accordent les pouvoirs publics à ce secteur stratégique. Comme ils témoignent une confiance envers les opérateurs qui ont prouvé leurs compétences dans ce domaine.
Les producteurs nationaux ont beaucoup contribué au développement du secteur et ils sont capables aujourd’hui d’assurer les besoins du marché », estime Abdelkader Chibila, représentant du Syndicat algérien de l’industrie pharmaceutique (SAIP).

Et d’ajouter : « Ce nouveau ministère, qui sera probablement doté de plus de prérogatives, est un encouragement à la production nationale à aller de l’avant.»

Pour le président de l’Union national des opérateurs de la pharmcie (UNOP), le Dr Abdelouahed Kerrar, l’industrie pharmaceutique a réalisé d’énormes progrès et elle a gagné des parts de marché importantes par rapport à la concurrence des importations. « L’Algérie produit et couvre plus de 50% de ces besoins en matière de médicaments.
Le travail se poursuit pour un taux plus élevé. La création de ce ministère est une reconnaissance des pouvoirs publics et une considération à cette filière stratégique et porteuse de beaucoup d’espoir », a t-il souligné tout en précisant que ce réaménagement organisationnel sera d’un apport à ce secteur et « pourrait faciliter la levée des obstacles que rencontrent actuellement les fabricants locaux ».

« L’industrie pharmaceutique nationale est l’un des rares secteurs à avoir connu une forte croissance au cours des 20 dernières années », a souligné le Dr Kerrar, tout en espérant atteindre les objectifs de couvrir par la production nationale les 70% de la demande en médicaments et pénétrer les marchés extérieurs.

Djamila Kourta