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El Watan | Algérie | 14/06/2020
L’ensemble des centres hospitaliers de la capitale et de la wilaya de Blida enregistrent depuis une semaine une hausse significative du nombre de cas positifs de Covid-19.
Les lits d’hospitalisation dégagés à cet effet ont atteint leurs limites. Une tendance qui se manifeste dans certaines wilayas de l’est du pays.
De nombreux cas suspects sont contraints de rentrer chez eux avec une prescription médicale en attendant la libération de lits.
Les personnels de santé, qui combattent cette épidémie depuis plus de trois mois et qui pensaient être sortis de l’ornière, font face à cette recrudescence préoccupante qu’ils incombent au relâchement de la population et l’assouplissement des mesures de confinement, dont le déconfinement partiel entamé depuis une semaine.
L’Institut Pasteur d’Algérie reçoit quotidiennement, quant à lui, une moyenne de plus de 500 prélèvements, selon des sources proches de l’IPA.
De l’hôpital de Beni Messous à Rouiba en passant par Mustapha Pacha, Bab El Oued et El Kettar, la situation est au rouge. Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme et ils se démènent pour prendre en charge ces nouveaux cas qui arrivent par grappes.
« Ce sont des familles entières avec plusieurs membres qui arrivent depuis une dizaine de jours. Elles sont issues des différents quartiers et communes », sont unanimes à signaler les médecins en charge des consultations Covid-19, des urgences et des unités de réanimation.
« Cette augmentation est due à plusieurs facteurs. Le relâchement vis-à-vis des mesures de prévention et les gestes barrières, notamment le port du masque et la distanciation physique, sont principalement les raisons de cette hausse du nombre de cas », a affirmé Nourredine Zidouni, spécialiste en pneumophtisiologie et expert en épidémiologie au CHU de Beni Messous.
Il a précisé que les principaux services médicaux chargés des cas Covid-19 au niveau du CHU sont actuellement occupés à 100%.
« Le nombre de nouvelles hospitalisations a effectivement augmenté depuis une dizaine de jours dans notre service, alors que ceux qui étaient déjà admis et soumis au traitement occupent encore des lits », a-t-il expliqué et de signaler que 110 malades sont actuellement suivis au niveau du service, dont la majorité évolue bien et trois ont été transférés en réanimation.
Le Pr Zidouni a insisté sur l’importance des études épidémiologiques qui « sont insuffisantes pour le moment ».
Il rappelle que la cellule de suivi de ces études épidémiologiques, installée la semaine dernière, dont il est membre et avec à sa tête le Pr Belhocine, sera chargée de coordonner toutes ces investigations autour du sujet confirmé positif.
« Ces enquêtes doivent être les plus exhaustives et les plus rigoureuses possible pour ne laisser échapper, si possible, aucun contact.
Nous avons mis en œuvre une plateforme afin d’assurer ce travail au niveau national et arriver à l’identification de tous les contacts, puis les isoler et permettre une réduction substantielle de la survenue de nouveaux cas », a- t-il déclaré, tout en plaidant pour un déconfinement progressif avec identification des régions en fonction des indicateurs épidémiologiques en termes de nombre de cas positifs, nombre de guéris et le taux de mortalité.
« Ces régions seront ainsi classées en vert, orange et rouge », a-t-il ajouté. L’hôpital d’El Kettar vit au rythme des journées vécues au début de l’épidémie. « Des grappes de personnes arrivent à tout moment à l’hôpital.
Il est actuellement saturé. Il n’y a plus de lits. Nous sommes contraints d’orienter les malades vers d’autres structures. C’est le résultat du non-respect des mesures barrières à travers les regroupements familiaux, notamment pendant l’Aïd », a indiqué le Pr Nassima Achour, chef de service des maladies infectieuses à El Kettar, tout en précisant que de nombreux cas suspects occupent des lits en attendant les résultats de prélèvements.
Le Dr Fatma Zohra Zmit, infectiologue et chef de service A dans le même établissement, affirme que parmi ces nouveaux cas de Covid-19, il y a des enfants avec leurs parents, des jeunes hommes et femmes et des personnes âgées.
« Notre service, d’une capacité de 44 lits, est actuellement saturé. Nous essayons de trouver des solutions en faisant sortir les malades dont la PCR est négative. Il a de nombreux cas avec peu de symptômes.
Ils se plaignent généralement d’asthénie ou de perte de goût, nous enregistrons par contre moins de formes graves, mais quelques malades ont mal évolué, ils ont été évacués en réanimation, et certains ne souffrent d’aucune pathologie », a-t-elle signalé. Et de préciser que la majorité d’entre eux font partie de la même famille.
L’EPH de Boufarik reçoit, lui aussi, une nouvelle vague de patients et les trois services que compte l’établissement affichent complet, selon le Dr Mohamed Yousfi, chef de service d’infectiologie.
La consultation Covid-19 au CHU Bab El Oued enregistre quotidiennement des cas qui sont essentiellement des membres d’une même famille, surtout depuis l’Aïd. « Certains d’entre eux arrivent déjà avec un scanner. Le service d’isolement est complet.
Quelques patients sont renvoyés chez eux avec une ordonnance pour une prise d’antibiotiques en attendant la libération des places d’hospitalisation. Nous constatons une augmentation du nombre de lits occupés », affirme le Pr Fatima Labaci, chef de service des urgences au CHU de Bab El Oued.
Et de signaler que l’unité de réanimation dotée de 16 lits accueille de nouveaux cas, dont des sujets âgés très fragiles.
« Nous avions entre 5 à 6 malades hospitalisés en réanimation, et là nous en avons 11. Ce qui représente un bon indicateur sur l’évolution de l’épidémie », ajoute-t-elle, tout en assurant : «Nous avons peu de formes graves.»
L’unité de réanimation au CHU de Blida vit le même scénario en termes d’hospitalisations. Plus d’une vingtaine de patients sont en soins intensifs alors que le service était pratiquement vide à la fin du mois de Ramadhan.
Les spécialistes redoutent les prochains jours avec la deuxième phase de déconfinement. Ils plaident pour l’ouverture par régions et isoler les plus touchées tout en appelant au respect des mesures barrières, notamment le port du masque.
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