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El Watan | Algérie | 18/06/2020
Malgré une bonne croissance enregistrée au cours de ces dix dernières années, estimée à 17%, selon une étude du ministère de l’Industrie, l’industrie pharmaceutique, considérée par le gouvernement comme un des secteurs stratégiques et un levier pour l’économie nationale, connaît un essoufflement ces deux dernières années.
Outre l’épidémie de Covid-19, qui frappe de plein fouet l’activité des entreprises depuis quatre mois, les dysfonctionnements administratifs et bureaucratiques ont davantage compliqué la situation.
Les dispositions réglementaires émanant du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, depuis près de deux ans, suivies de l’instabilité au niveau des directions et des postes clés dans ce département – le changement à la tête de la direction générale de la pharmacie, le départ du secrétaire général Yahia Dahar, en mars dernier, l’emprisonnement du directeur de la PCH et le départ forcé du chef de cabinet il y a une semaine – ont sérieusement perturbé les affaires administratives, impliquant directement un freinage de l’élan de cette jeune industrie. « Nous arrivons à couvrir la moitié de nos besoins en médicaments.
Mais avec toutes ces entraves, on commence à enregistrer une véritable régression. Tout porte à croire que cette activité, qui permet d’économiser des millions de dollars sur la facture d’importation, est loin d’être une priorité pour l’encourager dans son développement », sont unanimes à dire les responsables des entreprises pharmaceutiques de fabrication, qui déplorent que des médicaments génériques attendant depuis des années pour être enregistrés.
« Près de 700 médicaments sont en attente de la décision d’enregistrement alors que les lots de validation ont été soumis au contrôle depuis plus d’une année. Ces médicaments concernent toutes les classes thérapeutiques, dont certains sont actuellement sous tension.
Ce qui pourrait permettre d’économiser des millions de dollars sur la facture d’importation. Mais si rien n’est fait, nous serons contraints de les importer à prix fort. Il faut savoir qu’un médicament a une durée de vie et pour ces produits, c’est déjà une année qui est perdue.»
« Ce sont d’énormes entraves auxquelles nous faisons face depuis deux années et l’épidémie de Covid a de son côté mis à genoux cette industrie », ont-ils souligné.
Et de revenir sur les principales anomalies qui entravent cette activité, à savoir le retard enregistré dans la mise en fonction de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques, le retard dans le payement des frais d’enregistrement, qui doivent être versés après le retrait du bordereau qu’« il faut payer uniquement auprès de l’agence des impôts d’El Madania, etc., le contrôle et analyse des lots qui tardent encore, l’examen des dossiers par le comité des prix, qui ne s’est pas réuni depuis plusieurs mois, sont autant de facteurs de blocage à cette jeune industrie, qui se multiplient et réduisent de manière considérable les opportunités de revoir à la baisse la facture de l’importation », ajoutent-ils.
Ce qui implique, ont-ils signalé, de lourdes conséquences sur la disponibilité des médicaments face à un nombre important de malades chroniques.
Des plaintes incessantes des producteurs sont soumises quotidiennement à la direction générale de la pharmacie, qui a connu une valse de responsables, mais en vain.
Après avoir été remplacée par le Dr Mohamed Nibouche en mars dernier, l’ancienne directrice, Mme Benhamida, a été finalement reconduite ce mois de juin au même poste, où elle retrouve les mêmes dossiers et requêtes qu’elle avait gérés il y a une année.
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Abderrahmane Benbouzid, que nous avons interrogé à ce sujet, affirme avoir hérité de tous ces changements et toutes ces contraintes bureaucratiques qui « seront levées dans les délais les plus proches ». « Je suis conscient de la situation et le dossier est ouvert.
Je m’engage à déployer tous les moyens pour régler ces problèmes rapidement. Maintenant que l’Agence nationale des produits pharmaceutiques a son budget et que tous les textes réglementaires sont publiés, les choses seront traitées progressivement et rapidement.
Des instructions ont été données afin de mettre un terme à tous ces dysfonctionnements », a déclaré le Pr Benbouzid, qui rappelle que le ministère de la Santé a connu ces derniers temps une forte perturbation suite au départ de certains responsables des postes clés du ministère, notamment de la direction de la pharmacie, et l’arrivée de l’épidémie de Covid-19 qui a tout gelé.
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