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Revue de presse

Pr Rabah Bouhamed. Chef de service des maladies infectieuses au chu Frantz Fanon de Blida : « La pandémie est en déclin mais il faut être vigilants »

El Watan | Algérie | 07/06/2020

Chef de service des maladies infectieuses au CHU Frantz Fanon de Blida, le professeur Rabah Bouhamed se montre très optimiste quant à la fin de la pandémie, tout en plaidant pour plus de vigilance. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il revient sur la prise en charge des malades, le traitement à la chloroquine « sans complication », la « bonne » décision de prolongation du confinement jusqu’à la mi-juin, mais surtout sur « l’obligation » du respect des gestes barrières qui cassent la transmission du virus et « nous évitent » une deuxième vague de la pandémie.

Sommes-nous prêts à lever les mesures de confinement au moment où la pandémie fait toujours des victimes ?

Nous sommes obligés d’aller vers le déconfinement et de reprendre nos activités et un retour à la vie plus ou moins normale. La situation s’est stabilisée. Elle est maîtrisée et les résultats sont là pour le confirmer.

Depuis les premiers cas de contamination au mois de mars dernier, nous avons fait de grands pas en avant en matière de formation des médecins, de prise en charge et de nos propres moyens matériels liés à cette pathologie. Aujourd’hui, nous avons moins de décès et moins d’hospitalisations.

Je pense que la prolongation du confinement de deux semaines est une bonne décision, mais il est important de bien réfléchir avant de le lever totalement. Nous avons évité une catastrophe sanitaire en prenant les mesures adéquates en temps opportun.
Maintenant, il est temps de faire le point sur la situation, de tirer les leçons et de préparer la riposte en améliorant la gestion de la crise.

Cette victoire est-elle le résultat des mesures de confinement, du recours au protocole d’hydroxychloroquine, ou les deux en même temps ?

Je dois vous préciser que durant des années, je soignais mes malades à El Kettar avec de la quinine. Il faut savoir aussi qu’en Algérie, il y a toujours eu un service de maladies infectieuses, alors que dans de nombreux pays, cette spécialité faisait partie de la médecine interne. C’est pour vous dire à quel point elle est importante.

Lorsque nous sommes face à une tuberculose cérébrale ou pulmonaire, le chirurgien intervient avec son bistouri, mais c’est l’infectiologue qui traite.
La chloroquine, plaquenil ou hydroxychloroquine, est un médicament utilisé dans plusieurs maladies et les malades le prennent durant des années.

Les complications sont très rares. Sur les 400 personnes contaminées que j’ai traitées, je l’ai administré à 185 cas modérés et sévères, dont des malades chroniques, auxquels j’ai prescrit le protocole avec antibiotique, et le résultat a été satisfaisant, puisqu’ils ont guéri.

Pourquoi autant de décès alors ?

En fait, ce sont des malades qui viennent trop tard à l’hôpital. Majoritairement atteints de maladies lourdes, ils ne se rendent pas compte qu’ils sont contaminés parce que les symptômes sont souvent cachés par les médicaments qu’ils prennent.
Ils ne ressentent pas la fièvre ni la toux et la fatigue, elles font partie de leur vie en raison des pathologies qu’ils traînent.

Comment expliquer le nombre élevé de nouveaux cas ?

Les statistiques sont élevées par le fait qu’il y a plus de dépistage dans l’entourage des malades. Lorsque ces derniers sont confirmés, tous les membres de leurs familles et les personnes contacts passent par des tests. S’ils sont positifs, ils sont hospitalisés et confinés.

Nous avons eu des cas où un malade contaminé a suscité le dépistage rapide chez 37 personnes, dont 20 étaient positives. Ces dernières sont déclarées, même s’il s’agit de cas asymptomatiques, c’est-à-dire de porteurs sains. Raison pour laquelle le nombre de contaminés paraît toujours en hausse.

Ces nouveaux cas ne risquent-ils pas de faire repartir la courbe à la hausse ?

Ils sont recensés, mais aussi pris en charge, puisqu’une fois identifiés, ils sont confinés et traités.
Vous devez savoir que 80% des personnes contaminées n’ont pas de signes de la pathologie et ne sont plus contagieuses dès le 14 jours. Entre le 9e et le 12e jour, elles développent des anticorps qui nettoient leur organisme du virus.

A partir du 20e jour, elles ne peuvent plus être contaminées une seconde fois. Quelques particules du virus restent dans le corps sans être nocifs.
C’est pour cette raison que les tests PCR effectués au-delà de 20 jours de contamination donnent parfois un résultat positif. Nous avons pris en charge plus de 400 malades au CHU Frantz Fanon, à Blida, tous guéris.
Certains sont revenus après 20 jours avec des infections ou autres pathologies, mais pas de la Covid-19. Nous avons donc la preuve qu’après 40 jours, les IgG, ces éléments qui confèrent une immunité à long terme, augmentent. Entre le 45e et le 57e jour, les IgM disparaissent.

Certains experts mettent en garde contre une nouvelle vague. Etes-vous de cet avis ?

Il ne faut pas avoir peur d’une telle éventualité. Nous avons les structures, le personnel qualifié et les moyens.
Ici à Frantz Fanon, nous avions dédié trois services à la prise en charge des cas de coronavirus. Aujourd’hui, un a fermé et les deux autres fonctionnent sans pression. Il n’y a pas cette pression de la saturation tant redoutée.

Il y a moins de contaminations, de formes graves et de décès. Cela veut dire que la courbe de la pandémie n’est plus ascendante, mais linéaire. Nous pouvons dire que nous sommes en fin de cycle. La majorité des pandémies ne dépassent pas les 3 à 4 mois maximum.

Est-il vrai que la virulence du virus a sensiblement baissé ces derniers temps ?

C’est ce que nous avons remarqué sur le terrain. Comme tous les germes, le virus se multiplie rapidement. En une heure, son nombre triple, et en 24 heures, il atteint le nombre de 30 milliards d’unités. On peut être contaminés par des virus pathogènes ou non pathogènes.

Nous pouvons très bien surmonter une contamination. 80% des personnes contaminées par la Covid-19 s’en sortent sans aucun problème grâce à leur immunité. Au bout de trois mois, nous remarquons de moins en moins d’hospitalisations et de cas graves.
Nous sommes à la phase finale. La pandémie est en déclin. Mais il faut impérativement rester vigilants en respectant les règles barrière qui cassent la chaîne de transmission et nous évitent une éventuelle 2e vague, dont parlent certains experts.

Dans la stratégie de lutte, l’information relative aux mesures de prévention doit être obligatoire. Dans ses recommandations, le comité scientifique devrait beaucoup insister sur ce volet.

Il est important que les gens sachent que le port obligatoire de la bavette, aussi bien par les citoyens que par les commerçants, ainsi que la distanciation sociale sont les seuls gestes qui peuvent stopper la pandémie. Sinon, on sera obligés de revenir au confinement.

Pensez-vous que la bavette en tissu est suffisante comme moyen de protection, surtout que l’OMS a mis en garde contre la qualité de certains masques qui, selon elle, ne protègent pas ?

Les bavettes en tissu sont destinées aux personnes qui ne toussent pas et qui ne contaminent pas. Les gens doivent apprendre à tousser dans le coude. Il ne faut pas se polluer l’esprit avec ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux.
Les bavettes en tissu réduisent le taux de risque. Durant 19 ans, j’ai traité des patients atteints de maladies infectieuses à El Kettar. J’ai connu toutes les épidémies possibles, mais je n’ai jamais été contaminé.

Pourtant, nous utilisions des masques en tissu fabriqués sur place à l’hôpital. Après, il y a eu les visières et les masques FFP2, qu’on portait face à des malades essoufflés, qui toussaient beaucoup et qui expiraient des germes.

Devant les malades qui ne toussent pas, les bavettes en tissu doublé suffisent. Beaucoup de pays, notamment asiatiques, ont, bien avant nous, réussi à relever le défi sanitaire grâce à ces masques.
Il est quand même impossible de doter les millions d’Algériens de masques FFP2 ou FFP3, destinés uniquement au personnel médical fortement exposé.
La stratégie de lutte doit inclure la vulgarisation des actes préventifs qui permettent de casser la transmission du virus. Les citoyens doivent apprendre à tousser dans le coude, à respecter la distanciation sociale, à se laver les mains régulièrement et à porter des bavettes.

Il faut rester vigilants. S’il y a une nouvelle vague de contamination, il faudra anticiper dès maintenant sur les gestes barrières. Dans chaque wilaya, les responsables locaux, à leur tête les walis, doivent obliger les commerçants et les transporteurs à mettre les bavettes et à l’imposer à leurs clients.

Nous devons réduire au maximum les formes sévères, et faire en sorte que les structures sanitaires ne soient pas saturées en prenant en charge les malades à un moment précoce. Lorsque les personnes contaminées sont traitées tôt, le nombre d’hospitalisations diminue sensiblement.

Avez-vous remarqué une incidence sur la pandémie à Blida, après le confinement total et l’obligation du port de la bavette depuis une semaine ?

Pour moi, je constate un résultat satisfaisant. Il y avait déjà une amélioration avec le confinement total, puisque nous ne recevions plus de cas des centres urbains, mais de la périphérie de la wilaya.
Le nombre de cas contaminés a sensiblement diminué. Mais attention, nous devons être très vigilants.
Les cas asymptomatiques peuvent transmettre le virus durant les premiers jours de leur contamination.

Dans les wilayas où l’on dénombre encore des cas, comme à Blida, il faut impérativement respecter les gestes barrières et éviter de rendre visite à des malades chroniques, immunodépressifs ou des personnes âgées.

Salima Tlemcani

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