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Revue de presse

Messaoud Belambri, président du syndicat des pharmaciens des officines : « Vaut mieux porter des masques à base de tissu que de rester sans protection »

El Watan | Algérie | 30/04/2020

Depuis le début de la pandémie de coronavirus, la question des masques de protection contre le virus n’a eu de cesse de se poser. En plus d’un manque de disponibilité de ce produit et la spéculation autour de son prix, aujourd’hui beaucoup de gens s’interrogent sur la conformité des masques disponibles et souvent fabriqués localement dans des petits ateliers.

Contacté par nos soins, Messaoud Belambri, président du Syndicat national algérien des pharmaciens des officines, affirme que les masques cousus dans des ateliers ne protègent pas certes à 100%, mais les experts préconisent de les porter. « Les masques que l’on trouve sur le marché sont fabriqués à base de tissus de différents modèles avec superposition de trois couches, ce qui permet une certaines protection.

Seulement, ces masques ne répondent pas aux normes techniques de l’OMS, mais les experts disent qu’il vaut mieux les porter que de rester sans protection », souligne M. Belambri pour qui ces masques sont utilisés par les employés de différents services et dans certains cas pour dépanner des praticiens. Il rassure que ceux qui commercialisent ces produits sont connus et encadrés par les ministères du Commerce, de l’Industrie et de la Formation professionnelle. A la question de savoir pourquoi la pénurie des masques persiste ?

Actuellement, explique notre interlocuteur, toutes les quantités importées par la PCH sont réservées pour les hôpitaux. Au niveau de la Pharmacie centrale, ils ont reçu, dit-il, des dotations remises aux professionnels qui exercent à titre libéral, aux médecins spécialistes, aux dentistes et aux pharmaciens du secteur privé.

« Nous avons reçu des dotations de 5 à 10 masques maximum, lorsque l’on sait que ces masques sont à usage unique, jetables au bout de 5 heures ou au mieux 12h, l’on comprend pourquoi le recours à la fabrication locale. Il fallait combler le vide et satisfaire une demande pressante », affirme M. Belambri qui déplore, au passage, l’augmentation des prix de ce produit. « Avant la crise, le prix du masque était de 15 DA e 20 DA.

Par la suite, il a augmenté pour atteindre les 45 DA et aujourd’hui, on le trouve à 100 même 120 DA. Au prix de gros, on nous le propose à 75 DA ou 80 DA. A l’international, le prix a été multiplié par dix », note le responsable du syndicat qui rappelle l’engagement des pouvoirs publics pour l’ouverture de 4 ou 5 unités pour la fabrication de masques répondant aux normes de l’OMS. Par ailleurs, M. Belambri a encore une fois alerté sur le manque de sécurité au niveau des officines.

En plus de la crise sanitaire, les pharmaciens sont confrontés à l’insécurité. « Les agressions émanent de délinquants à cause de psychotropes et aussi le vol d’argent. Il y a une recrudescence des actes en cette période de confinement où les gens sont devenus plus agressifs.
Les rues désertes profitent aux voyous qui opèrent des casses et infractions la nuit et les vols le jour. Une pharmacienne, mère de trois enfants, a été poignardée à Mascara par un voyou qui lui réclamait de l’argent
», déplore M. Belambri qui exige plus de sécurité autour de ces officines.

Nabila Amir

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