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Revue de presse

Dr Elias Akhamoukh. Chef de service des maladies infectieuses à l’EPH de Tamanrasset : « Nous sommes dans une région à haut risque épidémiologique »

El Watan | Algérie | 26/04/2020

La wilaya de Tamanrasset a connu son premier cas de contamination au Covid-19. Dans quelles circonstances a-t-il été atteint ?
C’est un cas venu du nord du pays. Il est passé par El Ménéa et une fois à In Salah, il a commencé à avoir les symptômes. Il a été placé en isolement ainsi que sept personnes avec lesquelles il a été contact. Les prélèvements ont été envoyés à Ouargla pour analyse, dont les résultats sont venus six jours après. Entre-temps, le malade était guéri.

N’a-t-il pas bénéficié de traitement ?

Comme vous le savez, le traitement comporte des effets secondaires. Il ne peut pas être administré à tous les malades. Nous avons traité juste les symptômes, comme la fièvre ou la douleur. Il s’en est sorti. Les résultats se sont avérés positifs pour lui et négatifs pour les personnes avec lesquelles il était en contact. Les huit ont été gardés en isolement et n’ont été relâchés qu’au retour des résultats des analyses de Ouargla.
Mais ce problème de distance va être réglé. Le ministère de la Santé vient de donner son accord pour l’ouverture d’un laboratoire de diagnostic et de dépistage du Covid-19 à Tamanrasset. Pour l’infrastructure, nous sommes prêts. Nous n’attendons que l’arrivée de l’équipe de l’Institut Pasteur, pour son homologation. Espérons que cela se fera rapidement. Nous sommes dans une région à hauts risques épidémiologiques.

Voulez-vous dire que Tamanrasset sera dotée de tests rapides pour le dépistage du Covid-19 et que vous ne serez plus obligés de passer par Ouargla pour le test ?

Tamanrasset possède déjà ses PCR, cet équipement qui permet de calculer la charge virale, depuis longtemps. Elle les a eus en 2007, dans le cadre de la coopération algéro-belge pour l’amélioration de la prise en charge des personnes atteintes du VIH. Malheureusement, nous sommes à court de réactifs depuis 2011. Un tel laboratoire est très important pour une wilaya comme Tamanrasset, confrontée aux risques épidémiologiques.

Etes-vous outillés pour faire face à une éventuelle propagation du Covid-19, sachant que les pays voisins, comme le Mali et le Niger, comptent déjà des milliers de cas contaminés ?

Nous nous attendons à une telle situation. J’ai eu la chance de faire partie d’une équipe de 23 médecins algériens, de toutes les régions du pays et qui sont sur le terrain, envoyée par le ministère de la Santé, en Chine, en octobre 2019, pour une formation sur la gestion des épidémies. Nous avons bénéficié d’une formation de haut niveau, aussi bien dans la théorie que dans la pratique.

Leurs moyens de prévention et de prise en charge sont pertinents. L’échange était excellent. Il y avait une parfaite coopération. Ce transfert de connaissances nous a été très bénéfique sur le terrain. Je tiens à rendre hommage aux experts chinois et à leurs autorités. Donc, du point de vue compétences humaines, nous sommes prêts. Restent les moyens matériels…

Justement, qu’en est-il des moyens de protection, surtout que la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux), seul organisme qui assure l’approvisionnement des établissements hospitaliers, se trouve à Alger ?

En fait, en janvier dernier, j’avais fait une commande d’équipements de protection. Il n’y avait pas encore de pression sur ces produits. Je m’attendais à une telle pandémie. Son entrée en Europe et en Algérie était prévisible. Le coronavirus se déplace rapidement. Avec les moyens de transport, il a atteint une grande partie du monde.

Nous ne pouvons pas être épargnés. Le premier cas s’est déclaré en Algérie, le 27 février. Depuis, plusieurs wilayas sont touchées. En ce qui concerne l’approvisionnement auprès de la PCH, comme nous nous y sommes pris un peu en avance, le matériel nous a été livré à temps. Une autre commande est arrivée et nous a permis de renflouer nos stocks. Il faut savoir aussi que dans le cadre de la lutte contre l’Ebola, nous avions reçu des kits de protection complets que nous n’avions pas utilisés, puisque cette épidémie n’a pas atteint l’Algérie.

Ces équipements font partie du stock dédié au personnel qui assure la prise en charge des malades atteints du Covid-19. Pour ce qui est du problème lié au délai de livraison en raison de l’éloignement, actuellement, un projet de réalisation d’une annexe de la PCH à Tamanrasset est en réalisation. Mais nous ne savons pas quand elle verra le jour. Nous espérons que cela se fera le plus tôt possible.

Tamanrasset manque d’infrastructures hospitalières. Comment comptez-vous assurer la prise en charge des personnes contaminées, si jamais le coronavirus se propage rapidement ?

Nous nous sommes préparés à recevoir un flux de malades contaminés. Nous avons dégagé une unité d’isolement de 20 lits, à l’EPH de Tamanrasset, avec une équipe médicale qui assure la garde 24h/24.

Parallèlement, le nouvel EHS (établissement hospitalier spécialisé) de maladies psychiatriques avec ses 144 lits a été réquisitionné pour les malades Covid-19, dans le cas où leur nombre augmente. Pour ce qui est des salles de réanimation, l’EPH de Tamanrasset compte quatre respirateurs. Ces moyens peuvent évoluer, si la situation se complique avec un nombre important de contaminations

Vous attendez-vous à une telle situation ?

Nous ne pouvons pas écarter une telle situation. Tamanrasset est entourée par des portes d’entrée du Covid-19. A l’ouest, Adrar en compte 14 déjà, au nord, 37 cas à Ouargla 37, à Ghardaia 32 autres, et à l’Est, 2 cas à Illizi. Au sud, aussi bien au Mali qu’au Niger, la propagation du virus est inquiétante. Nous devons prendre au sérieux la menace. Nous savons que la pandémie est déjà à nos portes. Il y aura toujours des personnes contaminées qui vont traverser les frontières pour bénéficier des soins. Le virus se propage rapidement.

Comment faire pour éviter une telle propagation dans des espaces aussi vastes, où les déplacements et les regroupements de populations sont difficiles à contrôler ?

A travers d’abord la sensibilisation de la population, qui constitue le facteur de transmission du virus. Au niveau de la wilaya, de nombreuses mesures ont été prises, dont la mise en place d’équipes de dépistage par prise de température, qui interviennent au niveau de tous les points de contrôle des services de sécurité à l’entrée de la ville.

Nous insistons aussi sur la formation des médecins généralistes paramédicaux et femme de salles sur les techniques de protection. Nous avons affaire à un virus d’une grande virulence. Nous savons qu’il est né en Chine, mais a muté en Europe, avant d’arriver en Algérie. Les analyses effectuées par l’Institut Pasteur ont prouvé que la souche retrouvée sur les cas contaminés chez nous était européenne. Le virus se propage d’une manière fulgurante.

Cette pandémie remet sur le tapis la nécessité et l’urgence de la mise en place d’un observatoire des maladies tropicales pour faire face aux menaces sanitaires venant des pays du Sahel et des pays tropicaux, à travers le diagnostic et la prise en charge de ces pathologies mais aussi des travaux de recherche. De nombreuses épidémies nous menacent.

Si nous avons évité l’Ebola, cela n’a pas été le cas, pour le paludisme. En 2019, Tamanrasset a enregistré 995 cas et rien n’indique que cette wilaya soit épargnée par la pandémie de Covid-19, un virus très dangereux. Il est temps que ces menaces sanitaires soient bien prises en charge.

Avez-vous des stocks suffisants en médicaments pour prendre en charge les malades Covid, notamment la chloroquine que vous utilisez dans la lutte contre le paludisme ?

La chloroquine est aujourd’hui dépassée en matière de lutte contre le paludisme. Ce parasite est devenu très résistant. Nous utilisons plutôt les dérivés de L’artémisinine, qui est une substance fabriquée par une plante, l’armoise annuelle, utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise. Pour ce qui est du Covid-19, c’est l’hydroxychloroquine, qui traite certaines maladies inflammatoires, qui est administrée. Nous avons reçu des quantités importantes qui nous mettent à l’abri des besoins.

Salima Tlemcani


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