Trente-six Algériens établis dans la ville de Wuhan, fief du coronavirus, ont regagné le pays hier. Rapatriés sur ordre du président de la République, ils ont été placés en quarantaine à l'hôtel El Marsa, à l'ouest d'Alger. Ils devront y séjourner pas moins de 14 jours.

En effet, l'avion d'Air Algérie, qui s'était rendu dimanche à Wuhan pour rapatrier les 36 ressortissants algériens établis dans cette ville chinoise, est arrivé hier à Alger. Sur demande de leurs pays respectifs, ont accompagné ces Algériens – pour la majorité des étudiants –, des ressortissants tunisiens, libyens et un Mauritanien. Ils étaient 68 au total à bord de cet avion. Tandis que les 17 Tunisiens rejoindront Tunis via un vol spécial sur demande de leur pays, les 12 Libyens et le ressortissant mauritanien se joindront à leurs camarades algériens ainsi que le staff de l'avion, pour cette mise en quarantaine de 14 jours.

Une durée obligatoire pour l'incubation du virus. Il est à savoir que ces ressortissants ne présentaient aucun symptôme d'atteinte de ce virus qui a fait jusqu'à ce jour plus de 360 morts. Un staff médical est mis à leur disposition tout au long de cette période.

Toutefois, pour le Pr Bengounia Abdelwahab, épidémiologiste et expert en médecine préventive, il est inconcevable d'opérer une mise en quarantaine dans un hôtel. Selon lui, l'hôpital El Kettar à Alger est mieux disposé à prendre en charge ces cas, notamment en matériel, en personnel et en infrastructure. S'exprimant, hier, au forum d'El Moudjahid, il s'est dit inquiet quant à l'absence de système de veille sanitaire dans le pays.

En plus de remettre en cause tout le système de santé en Algérie, le professeur a rappelé la nécessité, voire l'urgence de créer un institut national de veille sanitaire. Constitué d'épidémiologistes et de chercheurs, cet institut prendra en charge la mission d'identifier les causes d'une modification de l'état de santé de la population, notamment en situation d'urgence.

Il y sera développé un système d'alerte quant à d'éventuelles épidémies et apparition de virus afin que les pouvoirs publics puissent prendre leurs dispositions et agissent à temps pour minimiser les dégâts. Il est à rappeler que l'Algérie est exposée à un véritable danger épidémiologique et qu'une institution pareille ne pourrait, selon ses propos, qu'être bénéfique pour la santé des Algériens et les caisses de l'Etat.