C’est en fait une fenêtre sur la pathologie, c’est comme si vous ouvriez une vraie fenêtre pour voir l’horizon. L’ongle a diverses fonctions : un plan de contre-pression, pouvoir ramener une aiguille, cela paraît minime, mais ce n’est pas pour rien si l’on dit que celui qui n’a pas d’ongle a un doigt aveugle ». Abondant dans le même sens, le professeur Omar Stambouli Boudghène explique à son tour : « Parmi les annexes cutanées, l’ongle apparaît incontestablement comme le parent pauvre de la dermatologie. Pourtant, les signes cliniques que nous fournissent ces annexes sont particulièrement utiles en dermatologie générale. »

Et d’en donner les raisons : « Les affections unguéales sont de diagnostic difficile et sont décevantes à traiter. L’ongle est une annexe kératinisée, dont la pathologie est particulièrement complexe. Cette complexité est attribuable au fait que la même affection peut s’extérioriser cliniquement, de manières fort différentes. Tandis qu’à l’opposé, le même aspect clinique peut être l’expression d’affections diverses. » Selon les scientifiques, la fonction essentielle des ongles est de recouvrir et protéger la phalange des traumatismes auxquels elle est régulièrement soumise. Chez les humains, les ongles procèdent au grattage dont le but est de soulager un prurit. Chez les femmes, de façon générale, les ongles peuvent servir de support cosmétique.

Enfin, nous dit Robert Baran : « Le statut social se lit parfois sur l’aspect des ongles. » Les différentes communications de cette rencontre ont montré, également, que l’ongle douloureux est un symptôme subjectif non spécifique qui accompagne de nombreuses affections de l’extrémité distale dont les traumatismes sont les chefs de file. Et c’est sa structure anatomique que l’appareil unguéal peut générer des douleurs violentes. On a parlé, aussi, de l’ongle fragile, de l’ongle dans les maladies rares, le syndrome des ongles jaunes... « L’ongle est le privilège de l’homme et des primates supérieurs, traduisant, ainsi, l’adaptation à des gestes précis et délicats. » Il est à préciser que cette 4e réunion de dermatologie pratique a été dédiée à la mémoire du docteur Boudghène Stambouli Mohammed, né à Tlemcen en 1925, et rappelé à Dieu en 1958...

C. Berriah