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El Watan | Algérie | 15/12/2019
Principale cause de décès dans le monde, le diabète avance à grands pas et pèse lourdement sur la santé des populations. La Fédération Internationale du Diabète (FID) parle d’hécatombe dans sa dernière publication L’Atlas du diabète, l’une des ressources de référence sur l’impact mondial du diabète compte tenu du panel des experts scientifiques du monde entier impliqués dans le recueil et l’interprétation des données.
Le fascicule inclut des statistiques sur la prévalence du diabète, la mortalité liée au diabète et les dépenses de santé au niveau mondial, régional et national. La FID tire la sonnette d’alarme sur la prévalence de cette maladie chronique et signale dans sa 9e édition que la prévalence du diabète de types 1 et 2 diagnostiqués et non diagnostiqués chez les personnes adultes est passée de 151 millions en 2000 (4,6% de la population mondiale) à 463 millions (9,3%) en 2019. Si aucune mesure appropriée n’est prise pour faire face à la pandémie, la Fédération prévoit que 578 millions de personnes (10,2%) seront atteintes de diabète d’ici 2030, et ce nombre passera à 700 millions (10,9%) d’ici 2045. « Le diabète et ses complications représentent de plus en plus un défi pour la santé et la prospérité économique mondial sur les moyen et long termes, ceci correspond à des dépenses totales de santé à la hauteur de 760,3 milliards de dollars, soit 10% des dépenses de santé mondiales en 2019, et atteindra les 824,7 milliards dollars en 2030 », prédit l’IDF.
Cette tendance de la prévalence est retrouvée également dans notre pays, selon les résultats de la dernière enquête nationale réalisée par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en coordination avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie STEP wise, une source fiable quant à l’estimation de la fréquence des principaux facteurs de risque des maladies non transmissibles, dont le diabète, laquelle a ciblé plus de 7000 familles des différentes régions du pays, dont l’âge varie entre 18 et 69 ans, précisant que la prévalence est de 14,5% des personnes souffrant de diabète, 24% (notamment les personnes âgées) des complications d’hypertension et de cholestérol.
Cette étude a bien montré l’évolution de la maladie en Algérie depuis 2004, dont « la prévalence est passée de 8% en 2004 à 14,5% en 2017, a indiqué le Pr Samia Zekri, présidente de la Société algérienne des maladies vasculaires, lors d’une conférence de presse organisée par les laboratoires Novo Nordisk à propos de la dernière publication de la FID Atlas diabète 2019 en estimant que la place de la prévention demeure essentielle dans la lutte contre le diabète tout en appelant à une meilleure observance à travers l’éducation thérapeutique des patients, sachant que la majorité des sujets diabétiques développent des complications graves, voire mortelles.
Abondant dans le même ordre d’idées, le Pr Amar Tebaibia, chef de service de médecine interne à l’hôpital de Birtraria, a commenté les données de la FID en rappelant qu’« une personne sur 11 est atteinte de cette maladie et une personne sur 2 l’ignore ». Ajoutant que « trois tiers des personnes atteintes de diabète sont originaires de pays à revenu moyen ou faible et qui consacrent 10% du budget de la santé à ce domaine ». Il est ainsi revenu sur les complications de cette maladie qui doivent être prises en charge, entraînant un besoin accru de soins médicaux, notamment l’hospitalisation suite aux complications cardiovasculaires, les amputations, etc. Ce qui impacte ainsi la qualité de vie du patient diabétique et son entourage.
Ces complications sont parmi les principales causes de décès dans le monde. Un fait souligné par l’ensemble des sociétés savantes, d’où l’importance d’être prises en charge. Des recommandations ont été émises dans ce sens, « un diagnostic précoce et un accès aux traitements innovants permettraient une meilleure gestion du diabète et une prévention des complications cardiovasculaires. De ce fait, les sociétés savantes internationales ADA (American Diabetes Association), EASD (European Association for the Study of Diabetes) et ESC (European Society of Cardiology) appellent à une refonte de l’approche thérapeutique du diabète de type 2, allant vers des soins beaucoup plus centrés sur le patient, une population plus active dans la société (40-60 ans) », a indiqué l’intervenant.
Revenant sur ces recommandations, le Pr Nassim Nouri, chef de service de diabétologie-endocrinologie au CHU Ibn Badis à Constantine, a souligné qu’elles ont été adoptées en 2018 par les sociétés savantes européenne et américaine chargées de la prise en charge du diabète et des maladies cardiovasculaires compte tenu des risques causés. Ces recommandations mettent en avant les nouvelles classes thérapeutiques des agonistes du GLP-1 et celles des inhibiteurs des SGLT-2 comme médicaments de première intention après échec de la metformine, notamment chez les patients diabétiques de type 2 présentant un risque cardiovasculaire élevé ou très élevé.
« Ces thérapeutiques ont montré leur efficacité protectrices cardio-rénales mais aussi leurs effets démontrés sur la réduction de la mortalité cardiovasculaire », a-t-il indiqué en revenant sur la prévalence de cette maladie et ses complications dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), confirmées par les données de la Fédération internationale du diabète. Ces données font état de 55 millions de personnes atteintes entre 20-79 ans dont 45% ignorent leur maladie, des maladies, pourtant à l’origine de complications causant le décès.
Pour sa part, l’expert en pharmaco-économie et en économie de la santé à l’université Aix Marseille, le Pr Mondher Toumi, a plaidé pour l’accès aux thérapeutiques innovantes pour une meilleure prise en charge des patients dont les complications sont lourdement coûteuses. Pour appuyer son analyse, le Pr Mondher a pris exemple sur l’expérience internationale en termes de rationalisation des dépenses pour parvenir à une prise en charge à moindres coûts à travers les contrats innovants avec les laboratoires pharmaceutiques. « Une option qui peut bien marcher en Algérie », a-t-il souligné en évoquant la formule prix/volume adoptée en France pour le remboursement des molécules innovantes. « Cela peut se faire à l’aide des accords privés avec les payeurs qui peuvent être financiers ou basés sur les résultats individuels ou collectifs », a-t-il indiqué tout en réservant ce type de traitements aux catégories de patients exposés aux complications, tel que le risque cardiovasculaire. « Ce qui permettra une meilleure maîtrise des dépenses des caisses de la Sécurité sociale », a-t-il ajouté.
Chiffres-clés :
En 2019, 4,2 millions de personnes sont décédées à la suite de complications liées au diabète
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