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El Watan | Algérie | 24/11/2019
La place des nouvelles molécules dans la prise en charge du diabète et ses complications a fait l’objet d’une conférence de presse organisée à l’issue du Congrès national de la Société algérienne de diabétologie coïncidant avec la Journée mondiale de lutte contre le diabète le 14 novembre de chaque année.
Les traitements actuellement disponibles et utilisés depuis des années en Algérie semblent avoir montré leurs limites puisqu’ailleurs dans le monde, les patients diabétiques bénéficient de nouvelles thérapeutiques ayant montré une efficacité cardio-vasculaire et néphro-protectrice.
Le président de la Société algérienne de diabétologie, le Pr Mourad Semrouni, du service d’endocrinologie au CHU de Beni Messous, déplore que l’Algérie opte toujours pour des schémas thérapeutiques classiques dans la prise en charge des diabétiques, notamment les diabétiques de type 2. « Nous comprenons les appréhensions de la CNAS vis-à-vis des prix des nouvelles molécules, mais il faut savoir que seulement 5% de la population diabétique du type 2 qui sont éligibles à ces traitements, en l’occurrence la classe des agonistes du GlP-1 spécifiquement le liraglutide et celle des inhibiteurs des SGLT-2 spécifiquement l’empagliflozine, comme médicament de première intention après la métformine, notamment chez les diabétiques de type 2 présentant un risque cardio-vasculaire élevé ou très élevé.
Il s’agit des patients à haut risque cardio-vasculaire », a souligné le Pr Semrouni, et de regretter que ce type de médicaments ne soient pas enregistrés en Algérie et le seul qui est disponible n’est pas remboursé. « Ce qui pourrait empêcher malheureusement de voir ce médicament fabriqué localement », regrette-t-il.
Avec la progression inquiétante de la prévalence du diabète et ses complications, le spécialiste déplore l’inertie thérapeutique dont souffre le diabétique algérien, alors qu’actuellement plusieurs spécialités convergent dans la prise en charge du diabétique. Il rappelle que 80% des diabétiques développent des complications micro-vasculaires et surtout macro-vasculaires, en l’occurrence « les maladies cardio-vasculaires qui sont à l’origine du décès de diabétiques, alors que ces nouvelles thérapeutiques préviennent et réduisent ces événements », a-t-il ajouté.
La situation épidémiologique du diabète est sérieusement inquiétante, a souligné le Pr Mansour Brouri, spécialiste en médecine interne à l’Etablissement public hospitalier (EPH) de Bitraria. Il est revenu sur l’ampleur de cette maladie dans notre pays, dont la prévalence est de 15% et ses facteurs de risque dont l’obésité qui représente 23% de la population et 55% en surpoids.
La mise en œuvre du programme national de lutte intégrée contre les facteurs de risque est une urgence, selon lui, car « sans la prévention primaire, les nouveaux cas vont sûrement doubler voire tripler dans les prochaines années. Il faut savoir que l’obésité et le surpoids multiplient par 20 le risque de développer un diabète.
Si rien n’est fait, il y aura des retombées catastrophiques sur la santé et l’économie nationale », a-t-il averti, et de plaider pour la mise en place d’une stratégie pour prévenir et retarder l’installation du diabète pour lequel les dépenses de santé sont en nette croissance et nécessite l’introduction de nouvelles thérapeutiques.
Le Dr Yacine Sellam, maître-assistant à la faculté de médecine Alger 1 et président de la Société algérienne des affaires réglementaires et pharmaco-économie, signale qu’il y a en Algérie une forte consommation d’insuline (une insulinisation) avant et après l’introduction des nouvelles thérapeutiques. « Une consommation moyenne de 268 unités par tête d’habitant en Algérie.
Une quantité plus importante que la France qui compte plus de diabétiques que l’Algérie », a-t-il noté, avant de rappeler que le diabète constitue un fardeau pour la CNAS, vu qu’il représente, à lui seul, 28,2 % du coût global des médicaments remboursés. En 2018, l’insuline, à elle seule, a coûté à la CNAS 36 milliards de dinars et les bandelettes d’auto-surveillance glycémique 14,5 milliards de dinars et les médicaments par voie orale (7,3 milliards de dinars), soit un coût global de plus de 57 milliards de dinars, a-t-il précisé.
Soit une augmentation des 16% par rapport à l’année 2017. « Les coûts indirects de la prise en charge du diabète, notamment les complications, ont dépassé 230 milliards de dinars, soit 1,9 milliard de dollars. Ce qui représente 80% des coûts, alors sur les 290 milliards de dinars pour la prise en charge du diabète et de ses complications, soit 1/5 des ressources destinées au secteur de la santé », a-t-il indiqué.
La réduction de ces dépenses, a-t-il estimé, passe essentiellement par la réduction des complications qui représentent le fardeau de cette maladie à travers l’introduction des nouvelles molécules telles que le liraglutide. « Une molécule qui fait partie d’une nouvelle classe d’antidiabétiques reconnue pour son efficacité sur le contrôle de la glycémie, son absence de risque d’hypoglycémie induite, son effet sur la perte de poids, sur la baisse de l’hypertension artérielle et sur l’amélioration du bilan lipidique », a-t-il souligné.
Et de signaler que cette nouvelle thérapeutique évitera une mort précoce aux patients et assurera une économie substantielle à la caisse de sécurité sociale et au secteur de la santé, soit 1,28 milliard de dinars dès la première année de remboursement.
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