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El Watan | Algérie | 17/11/2019
L’Association des Diabétiques de la Wilaya de Boumerdès (ADWB) a organisé, mercredi dernier, deux formations, l’une pour les praticiens animée par des médecins chevronnés et l’autre pour les patients encadrée par des délégués médicaux du laboratoire Aldaph (Novo Nordisk). Si pour les malades, il s’agissait d’éducation thérapeutique, notamment dans la manipulation du glucomètre ou encore dans les réactions face à l’hypoglycémie ou à l’hyperglycémie, pour les praticiens, il était surtout question de mise à jour des connaissances et d’échange d’expériences.
Ces deux ateliers ont été précédés d’une plénière au cours de laquelle un débat s’est instauré sur la prise en charge des diabétiques par les directions et les caisses sociales (CNAS, Casnos), la DSP et la DAS.
Les malades ont saisi cette occasion pour dénoncer « les limites de la carte Chifa qui ne donne droit qu’à des consultations et des médicaments remboursables alors que les radiographies comme le scanner, l’IRM, le laser et autres d’ophtalmologie sont superbement ignorées par des taux de remboursements dérisoires ».
Les exemples sont édifiants : le laser, qui coûte 70 000 DA, est remboursé à hauteur de 4000 DA ; l’IRM (20 000 DA) à 2000 DA, alors que les frais ophtalmologiques ne figurent même pas sur la nomenclature.
Certains diabétiques ont déploré « les mauvaises conditions d’accueil et les rendez-vous souvent décalés des examens radiologiques ou des prises en charge au niveau des urgences lors des crises d’hyper-glycémie ou d’hypoglycémie ».
Il arrive également que des malades frappent à la porte de l’Association parce qu’ils n’ont pas encore obtenu la fameuse carte Chifa. C’est le cas de M. Belghaidi qui n’a pas de travail et qui attend sa carte Chifa depuis 2017 au niveau de la CNAS de Khemis El Khechna.
Il a subi quatre opérations chirurgicales et souffre de problèmes ophtalmologiques visibles. Il ne doit son salut qu’à une âme charitable. Mais jusqu’à quand ? En tout cas, M. Mokri, président de l’ADWB, a bien résumé la situation : « Le pouvoir d’achat s’est sensiblement réduit et on continue à appliquer une convention qui date de 1996. »
Les médecins, pour leur part, se sont intéressés à un programme Novocare scindé en trois thèmes : le risque de l’atteinte rénale, le risque hypoglycémique et la nouvelle classe thérapeutique GLP1, 1RAS et SGLT-2.
Le Dr Sadouni a décortiqué les complications rénales en passant en revue les causes chez le diabétique, avant d’aboutir au traitement avec de nouvelles molécules inhibitrices des SGLT-2, notamment le Victosa, qui prend également en charge les effets secondaires cardiovasculaires en assurant la stabilité de la tension artérielle quand celle-ci est déséquilibrée. Malheureusement, cette injection chère n’est pas remboursée par la CNAS alors qu’elle l’est par les services sanitaires de l’ANP.
Le Dr Abdi, responsable de la Maison du diabétique de Boudouaou s’est penchée sur le risque hypoglycémique DT1. Sa collègue, responsable de la Maison du diabétique de Boumerdès, le Dr Menasri, a plaidé pour une nouvelle classe thérapeutique GLP1. Au final, le sentiment partagé par praticiens et patients est que « face à la maladie, les responsables accusent un retard et des tares considérables ».
Lakhdar Hachemane
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