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Le quotidien d'Oran | Algérie | 29/10/2019
Des milliers de cancéreux à travers le territoire national souffrent à cause de l'absence d'entretien du matériel de radiologie. En effet le président de la Société d'oncologie médicale, le professeur Kamel Bouzid, a appelé, hier, à une « réaction urgente » des pouvoirs publics quant à la question de la maintenance du matériel de radiologie des centres anti-cancer ouverts à travers le territoire national.
S'exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, le Pr Kamel Bouzid a soulevé la problématique de la maintenance des équipements des 20 centres anti-cancer répartis à travers le territoire national, faisant état de délais longs allant jusqu'à 6 mois pour la réparation du matériel en panne ». « Il faudrait 6 mois pour réparer un matériel de radiothérapie en panne dans le secteur public. C'est le cas d'ailleurs au Centre anti-cancer Pierre et Marie Curie d'Alger (CPMC), alors que dans le privé, la pièce nécessaire pour le fonctionnement d'un équipement en panne est ramenée dans des cabas », a-t-il signalé.
A ce propos, il a préconisé d'engager une « lourde réflexion », notamment sur la révision du Code des Marchés publics et aussi la nécessité de négocier avec le fabricant des médicaments destinés aux malades cancéreux, assurant qu'il n'existe qu'une seule multinationale ayant l'exclusivité de ce remède. « Dans le secteur sensible de la santé, il faut revoir les procédures. Pour certains médicaments, il n'existe qu'un seul fabricant, l'Algérie doit engager des négociations sans passer par la procédure d'avis d'appel d'offres. Si l'on veut que le plan anti-cancer ait un second souffle, il faut lui donner les moyens », a-t-il soutenu, invitant notamment les walis et les directions de santé publique (DSP) à s'y impliquer. Evoquant le plan anti-cancer lancé depuis 2012, le président de la Société d'oncologie médicale a affirmé que le plan anti-cancer a constitué un « plus », citant entre autres les progrès notés dans la sensibilisation et le traitement des personnes atteintes, en matière de chirurgie, de suivi thérapeutique et de chimiothérapie.
S'agissant du nombre de cancéreux recensés grâce aux registres nationaux du cancer, il a fait état de 44.000 cas enregistrés en 2018, ajoutant que ce chiffre risque d'atteindre les 70.000 voire les 80.000 cas à l'horizon de 2025.
La croissance de cette maladie est due, a-t-il expliqué, à plusieurs facteurs, dont le tabagisme et l'environnement (pollution atmosphérique et régime alimentaire), précisant que les enfants ne sont pas épargnés, puisque leur nombre a atteint 1.500. Le Pr Kamel Bouzid a dressé, en outre, un bilan peu reluisant de la situation des centres anti-cancers des wilayas d'Adrar et Laghouat, confrontés au manque de matériels (accélérateurs) et des conditions de travail du personnel, soutenant que certains parmi eux n'ont pas perçu leurs salaires depuis 8 mois.
Par ailleurs, il faut savoir que la moyenne d'âge des personnes atteintes, selon les chiffres de l'Institut national de la santé publique (INSP), est de 52 ans, ce qui démontre une prolifération de la maladie parmi les personnes âgées (7% du total de la population). Le cancer du poumon, de la vessie et de l'appareil digestif, le cancer colorectal et de la prostate sont les types de cancer les plus répandus chez les hommes avec un taux de 52,5%. Trois autres types de cancer sont, quant à eux, plus répandus chez la femme à savoir : celui de l'appareil génital suivi du cancer colorectal soit un taux de 68% du total des cancers chez cette catégorie.
Les cancers du colon, du poumon et de l'utérus restent les types les plus répandus en Algérie avec un taux de 50% touchant la moyenne d'âge de 59 ans pour l'homme et 51 ans pour la femme, à l'exception du cancer du sein qui touche également les femmes à partir de 40 ans.
Z. Mehdaoui
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