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El Watan | Algérie | 13/10/2019
L’association des facteurs de risque pourra certainement augmenter la prédiction de la maladie. Identifier les facteurs les plus prédictibles de lésions sévères coronariennes tels que le diabète, le sexe masculin, le traitement hypolipémiant, le tabac, la dysfonction ventriculaire gauche, l’âge, l’insuffisance rénale chronique ont fait l’objet d’une étude (projet de thèse) menée entre 2016 et 2019 par le Dr Mourad Boukhaloua dont le directeur de thèse est le Pr Djamelddine Nibouche, chef de service de cardiologie au CHU Nafissa Hamoud d’Alger (ex-Parnet).
L’étude, qui a porté sur un échantillon de 500 patients atteints de maladies cardio-vasculaires suivis au niveau du service, fait ressortir que le diabète est le premier facteur à l’origine de la maladie coronaire. L’association de ces facteurs entre eux pourra certainement augmenter la prédiction du risque.
« La maladie coronaire est la première cause de mortalité en Algérie et dans le monde. Comme pour toute maladie à fort taux d’incidence ou de mortalité, le dépistage et le diagnostic sont d’un grand intérêt de santé publique », a déclaré le Pr Nibouche. Et de signaler : « Si les facteurs de risque de l’athérosclérose sont connus depuis très longtemps comme de puissants prédicteurs de risque de maladie coronarienne, en particulier lorsqu’ils sont associés, leur potentiel prédicteur de sévérité coronarienne est une tout autre affaire. »
Pour le directeur de ce travail de recherche réalisé pour la première fois en Algérie et dans le monde, la sévérité de l’atteinte des artères coronaires doit donc être recherchée en raison de l’impact pronostic, mais également thérapeutique. « Plusieurs malades présentant cette sévérité sont pauci-symptomatiques et même asymptomatiques.
C’est dire l’importance d’identifier ces malades par la recherche de facteurs pouvant prédire la sévérité des lésions coronariennes », a-t-il indiqué, tout en précisant que cette approche permettra de traiter ces patients avant même l’événement cardio-vasculaire souvent fatal ou à un stade où les ressources thérapeutiques permettront un meilleur pronostic.
Et d’expliquer : « Notre approche a été mixte, d’abord par l’évaluation naturelle du risque cardio-vasculaire et par la suite par la recherche chez les sujets à haut risque cardio-vasculaire de la probabilité d’existence de lésions sévères imposant une intervention rapide tant exploratrice que thérapeutique. »
Et de signaler que peu de travaux se référant à cette problématique existent dans le monde et aucune recommandation ne figure dans les guidelines des sociétés savantes. « C’est là donc où réside la force de notre travail », s’est-il félicité lors de délibérations. L’étude que nous avons menée est assez réduite en nombre de patients et ne représente qu’une partie de la population algérienne.
L’impact, donc, que nous devons attendre de ce travail, a-t-il souligné, sera certainement la nécessité impérieuse d’établir un score prédictif chez tout sujet coronarien présentant ces facteurs sur une population beaucoup plus importante et plus diversifiée. « Nous espérons que ces conclusions aideront à mieux apprécier l’indication d’une exploration invasive dans les délais les plus courts chez cette tranche de population coronarienne qui à coup sûr nécessiterait une intervention thérapeutique spécifique », a-t-il conclu.
Pour sa part, Dr Oum Saad Krim, présidente du jury, a estimé que cette étude est très importante et menée avec une grande rigueur scientifique. « Cette étude apporte des informations capitales algériennes essentielles et indispensables à la mise en œuvre d’une stratégie de prise en charge des patients coronaires dans notre pays. »
Le chef de service de cardiologie au CHU de Beni Messous et membre du jury, Dr Mohamed Chettibi, a qualifié, quant à lui, cette étude d’un « travail innovant » qui va ouvrir la porte à d’autres travaux multicentriques afin d’avoir des données épidémiologiques concrètes sur la prévalence de la maladie coronaire qui constitue la première cause d e mortalité en Algérie et dans le monde.
Pour le Dr Mourad Boukhaloua, qui a été félicité pour ce travail remarquable, le but de l’étude est surtout d’adopter une approche préventive des personnes à risque, notamment les hommes chez qui nous avons retrouvé dans notre échantillon une fréquence importante des lésions sévères.
« D’où l’intérêt de faciliter l’accès aux soins en cardiologie et coronographie pour les patients diabétiques afin de prévenir les événements cardio-vasculaires et particuliers l’arrêt cardiaque », a-t-il recommandé. Et de préciser : « Cette prise en charge a effectivement un coût, mais les complications demeurent importantes avec un taux de mortalité élevé. »
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