200 autogreffes ont été réalisées en 2019 et le CPMC assure 130 allogreffes par an. Le développement de la greffe des cellules souches hématopoïétiques, qui a commencé à faire ses premiers pas en Algérie depuis 1998 grâce au Pr Hamladji, présidente de la Société algérienne d’hématologie et Pr Ahmed Nacer, actuel chef de service d’hématologie au Centre Pierre et Marie Curie, nécessite de l’argent et une volonté politique, a déclaré le Pr Hamladji lors des travaux de la deuxième journée de greffes des cellules souches hématopoïétiques organisée par la société algérienne d’hématologie et le groupe de travail algérien de la greffe des cellules souches hématopoïétiques.

L’activité a connu une évolution ces dernières années, mais la demande demeure très importante.

« Actuellement, le Centre Pierre et Marie Curie est le seul qui réalise les allogreffes (greffe de cellules souches à partir d’un donneur) soit 130 allogreffes par an et 50 autogreffes. Ce qui demeure insuffisant pour répondre au besoin national.

C’est pourquoi nous souhaitons l’élargissement de cette activité à l’ensemble des services d’hématologie au niveau national, bien que cinq nouveaux services assurent depuis 2018 l’autogreffe suite aux encouragements de la tutelle, notamment l’Agence nationale de greffe », a souligné le Pr Malek Benakli, coordinateur du groupe de greffe de cellules souches hématopoïétiques.

Il regrette au passage l’arrêt de l’activité des allogreffes à l’EHU d’Oran depuis 2013, faute de budget. Aujourd’hui, la demande est très importante et l’offre est en deçà des attentes. Seulement 130 allogreffes sont réalisées par an et uniquement par le CMPC, alors que la demande avoisine les 400 greffes par an.

« Nous avons besoin de développer cette activité au niveau national pour permettre l’accès aux soins à tous les citoyens et au nom du principe de l’équité », a-t-il relevé, tout en plaidant pour la mise en place d’une structure adéquate pour la greffe pédiatrique qui n’existe pas encore en Algérie. « Le projet d’un centre de greffe pour adultes et enfants au Chu Mustapha n’a pas encore vu le jour », regrette- t-il.

Un centre qui est, selon le directeur général de l’agence de greffe, M. Bourahla, inscrit dans le plan de développement de la greffe des cellules souches. « Il est question d’accélérer les procédures réglementaires », a-t-il souligné, pour relancer ce projet qui sera dédié à la greffe pédiatrique dans le cadre d’un partenariat institutionnel Profas 2020-2022.

Il a précisé que l’activité sera également lancée dans d’autres centres, à Tizi Ouzou, au Chu de Sétif, à Batna, Beni Messous, Blida « et la situation de l’UHU d’Oran sera étudiée, puisque des crédits de paiement seront débloqués pour le développement de cette activité de greffe pour chaque établissement autorisé.

Les besoins seront identifiés et par ailleurs, l’Agence nationale de greffe va inscrire une opération planifiée à titre de l’exercice 2019 qui sera dédié aux activités de greffe de cellules souches. Ce qui permettra d’alléger la lite d’attente qui s’allonge d’année en année », a-t-il déclaré.

Le directeur de l’Agence de greffe a également annoncé le lancement d’une formation aux équipes souhaitant lancer cette activité de greffe des cellules souches. Comme il est fait obligation dès 2020 de consacrer une bourse de courte durée à l’étranger aux équipes de greffes d’organes, de tissus et de cellules souches.

A noter que l’autogreffe et l’allogreffe hématopoïétique sont indiquées respectivement dans le traitement de la leucémie aiguë, l’aplasie médullaire et le myélome multiples et les lymphomes.