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Le quotidien d'Oran | Algérie | 02/10/2019
En dépit de toutes les annonces faites par des gouvernements successifs et toutes les actions entreprises par le ministère de la Santé, les cancéreux sont livrés à eux-mêmes. Ce constat sans appel est livré par un professionnel du secteur qui intervenait hier sur les ondes de la radio chaîne 3. En effet, président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed a affirmé que des mesures ont pourtant été prises depuis 2012 par le gouvernement mais n'ont jamais été réellement appliquées sur le terrain.
« Cela fait pas moins de 11 ans depuis la promulgation d'une directive prise par un Conseil interministériel, tenu au siège de Saïdal et visant à une prise en charge plus efficiente des malades cancéreux, mais celle-ci n'a jamais été respectée », a fait savoir Lotfi Benbahmed, qui explique que la mesure en question préconisait, entre autres, l'autorisation des pharmacies à la vente directe aux malades cancéreux de certains médicaments dont la morphine, qui fait partie de tout un arsenal thérapeutique, pour soulager leurs douleurs.
Dans les faits, les malades restent livrés à eux-mêmes et l'accès à ces médicaments demeure des plus improbables. Il soulignera à ce sujet qu'il était prévu de mettre des analgésiques et les morphiniques au niveau des officines mais cela n'a jamais été fait.
« Aujourd'hui, nos malades, pour faire face aux douleurs résultant de leur cancer, sont contraints d'aller à l'hôpital, passer par une fiche navette qui va à la pharmacie hospitalière et c'est tellement compliqué qu'ils ne peuvent pas le faire alors que, dit-il, le travail avait été fait, et que tous les DSP dans toutes les wilayas ont été instruits d'enregistrer les officines intéressées ». « La mesure devait être mise en place dès janvier 2013 mais elle est bloquée à cause des réticences de la Caisse de la sécurité sociale », soutient l'invité de la chaîne 3 qui souligne que c'est tout le système de santé qui est remis aujourd'hui en cause. « A l'instar de tant d'acteurs qui se sont déjà exprimés sur le sujet, c'est toujours la problématique de la cohérence de tout le système de santé qui est encore posée, et non seulement le plan de lutte contre le cancer », a déclaré le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens. M. Benbahmed dira que le déficit financier de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNAS) est lié à la mesure prise par l'ancien gouvernement autorisant un grand nombre de travailleurs au départ à la retraite anticipée sachant que la CNAS étant solidaire de la CNR (Caisse nationale des retraites).
Ces retraites anticipées coûtent à la CNAS pas moins de 5 milliards d'euros, soutient Benbahmed qui affirme que le gouvernement devait faire des choix et prendre des décisions politiques. « A un certain moment, le gouvernement a pris un certain nombre de décisions pour aider les cancéreux à lutter contre leur maladie mais elles tardent encore à être mises sur le terrain », se désole l'invité de la rédaction de la chaîne 3, qui préconise une restructuration de tout le système de santé.
Z. Mehdaoui
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