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Liberté-Algérie | Algérie | 25/09/2019
Au 31 juillet dernier, 358 produits pharmaceutiques, toutes spécialités confondues, sont soit en rupture de stock, donc carrément introuvables sur le marché, ou sous tension, c’est-à-dire difficiles à trouver, a affirmé, hier, Mouloud Smaïli, membre du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine, qui intervenait dans une émission de la radio locale de Tizi Ouzou.
Cette situation de récurrentes pénuries touche même des traitements de maladies chroniques dans plusieurs spécialités, dont la cardiologie et l’hypertension artérielle et la diabétologie, ainsi que d’autres spécialités telles que la pédiatrie, l’endocrinologie, la gynécologie et la dermatologie.
“Cela fait des années que notre syndicat, le Snapo, a tiré la sonnette d’alarme concernant cette situation”, a souligné l’invité de la radio, tout en rappelant que, suite aux consultations qui ont eu lieu entre le syndicat et les autorités sanitaires, une cellule de veille nationale a été mise en place en mars 2018, avec comme objectif de recenser les produits en rupture ou sous tension pour que des solutions soient apportées, mais cela n’a pas empêché les ruptures et les tensions de persister. “Concernant les produits importés, chaque année des programmes d’importation sont déposés avant le début de l’année civile au niveau du ministère de la Santé pour étude et validation, et quand il y a manque, ils sont comblés avec des avenants, et, au 31 août, 258 demandes d’avenants ont été déposées au niveau du ministère et 93 avenants ont été signés et libérés”, a cité, à titre d’illustration, Mouloud Smaïli, précisant que “même lorsque ces avenants sont signés et libérés, il faut encore 2 à 3 mois avant que le médicament soit disponible sur le terrain”. “Selon les données du ministère, au moins 116 médicaments importés sont en stock inférieur à 3 mois”, a-t-il indiqué.
Concernant la production nationale de médicaments, il y a certes, dit-il, pas mal de producteurs, mais qui produisent pratiquement tous le même produit. “Nous aurions voulu que ces productions soient orientées vers plusieurs spécialités, en fonction des besoins, pour ainsi obtenir notre indépendance dans certaines spécialités”, a-t-il soutenu.
Mais le plus gros problème auquel les pharmaciens sont confrontés, selon le même intervenant, c’est “le diktat de certaines pratiques commerciales illégales, comme la vente concomitante sous forme de produits packs et aussi la rétention des médicaments”. Il y a, dit-il, “certains réseaux de distribution qui appliquent les pratiques des anciens Souk el-fellah, à savoir la vente concomitante. C’est une pratique qui nous étouffe et qui laisse les patients dans le désarroi”. Cette situation a créé une anarchie dans le secteur du médicament. Plus grave encore, estime ce syndicaliste, cette situation ouvre la voie à l’importation informelle et même à la contrebande du médicament. “C’est pour cela que nous ne cessons pas de réclamer plus de contrôle et de traçabilité dans les circuits de distribution”, dit-il, tout en plaidant ainsi pour un cadre légal de nature à assainir le marché du médicament et à mettre un terme à cette anarchie.
Samir LESLOUS
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