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El Watan | Algérie | 05/09/2019
La rupture récurrente des médicaments, toutes classes thérapeutiques confondues, risque de perdurer, car les solutions tardent à venir. L’autorité de tutelle, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, réfute l’idée de rupture, mais reconnaît effectivement une tension sur certains produits pharmaceutiques.
Une enquête a été lancée sur le terrain et les premières conclusions révèlent des dysfonctionnements au niveau de la distribution. Vente concomitante pour les produits essentiels en tension, absence des conditions élémentaires régissant les activités des grossistes répartiteurs, arrêt d’activité sans informer la tutelle au préalable, pratiques illégales de distribution, changement d’adresse, absence de directeur technique et problèmes de gestion (notamment pour les psychotropes) sont autant de griefs retenus contre les grossistes répartiteurs au niveau national, à l’issue des inspections effectuées par le ministère de la Santé le mois dernier. « La distribution pose un sérieux problème dans la disponibilité de médicaments.
Elle contribue directement et renforce la tension sur certains produits pour lesquels les programmes d’importion ont été libérés dans les délais ; des avenants ont été également signés. L’enquête en cours a déjà livré les premiers résultats et des sanctions allant jusqu’à la fermeture de ces unités de distribution qui ne respectent pas les règles seront prises dans les plus brefs délais », nous confie une source proche du dossier, qui affirme que de nouvelles conditions seront instaurées pour l’ouverture d’une entreprise de distribution de médicaments.
D’autres mesures sont également envisagées par la tutelle dans le but d’assurer la traçabilité liée au circuit de distribution, ajoute notre source. La réunion de la cellule de veille sur la disponibilité de médicaments avec l’ensemble des acteurs qui interviennent sur le marché du médicament – à savoir le Snapo, le conseil de l’Ordre des pharmaciens, l’UNOP et le Syndicat algérien de l’industrie pharmaceutique (SAIP) – est prévue dimanche pour justement débattre de ce problème.
La réunion sera sanctionnée par un communiqué commun. « A l’issue de cette réunion, une feuille de route sera adoptée afin de mettre fin à tous ces dysfonctionnements », a indiqué notre source, qui n’écarte pas les raisons des ruptures pour certains produits, liées soit au retard pour la libération des lots par le Laboratoire national de contrôle (LNCPP) qui est désormais sous l’autorité de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques qui pourrait éventuellement régler le problème, l’arrêt de la fabrication de certaines molécules, l’interdiction à l’importation des produits fabriqués localement ignorés par les prescripteurs et enfin les médicaments dont les programmes d’importation n’ont pas été signés sous prétexte que le service médical rendu est jugé faible. Une décision prise par l’ancien ministre de la Santé, le Pr Hasbellaoui, sans concertation avec les opérateurs de la pharmacie et les praticiens de santé.
Quantités insuffisantes par rapport à la demande
Ces ruptures concernent les mêmes médicaments répertoriés depuis septembre 2018, rappelle Messaoud Belambri, président du Snapo. Il signale que cela fait une année, les mêmes DCI – les antibiotiques injectables, les anti-inflammatoires injectables, les corticoïdes, les hormones, la Ventoline… – sont en rupture malgré la signature de programmes d’importation et d’avenants. « Le problème se pose également pour les médicaments fabriqués localement pour diverses raisons. Peu importe le nombre de médicaments en rupture. Pour chaque produit il y a une raison spécifique », a t-il noté.
La distribution constitue, pour M. Belambri, un vrai obstacle, pour la disponibilité de certains produits essentiels. « Les grossistes font subir aux pharmaciens ce que les fournisseurs leur font subir. En plus clair, ils posent des conditions contraires à la réglementation, en l’occurrence la vente concomitante. Une pratique courante qui met certains pharmaciens dans l’impossibilité de s’approvisionner en produits essentiels puisque l’achat est souvent conditionné à d’autres produits dont le pharmacien dispose déjà en quantités suffisantes. Le pharmacien se retrouve à négocier et à marchander pour avoir les produits dont il a besoin, au point d’accepter certaines conditions, sachant que des malades sont à la recherche de ces médicaments », a-t-il résumé.
Les grossistes quant à eux ne l’entendent pas de cette oreille, bien que certains avouent être confrontés, ainsi que les pharmaciens, à ces pratiques déloyales causées par la concurrence et la tension sur certains médicaments.
Certains affirment que l’origine de la rupture est bien loin de la distribution. « Il faut reconnaître que cette année les programmes d’importion ont été libérés dans les temps, mais la demande est plus importante que l’offre. Les rationalisations successives des quantités de médicaments importés instaurées par le ministère de la Santé depuis quelques années, le retard dans les délais d’enregistrement, le retard enregistré au niveau du contrôle par le LCPP et l’inexploitation des données sont autant de causes qui engendrent cette situation de tension et d’indisponibilité. Les quantités sont très insuffisantes par rapport à la demande », soutient le responsable d’une entreprise de distribution.
Un secteur qui a besoin d’être réorganisé avec des préalables inscrits selon les normes internationales, où le respect des bonnes pratiques de distribution serait un vrai challenge.
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