Contestant les résultats du concours de Maître de conférence A (MCA) et de professeur hospitalo-universitaire en neurologie, qui s’est déroulé du 23 au 25 juin dernier à la faculté de médecine d’Alger, et le recours jugé injuste, les candidats recalés ont décidé de cesser toute activité dans leurs services respectifs à Blida et à Oran.

Le chef de service de neurologie de l’EHU d’Oran a présenté sa démission à la direction générale de l’hôpital et les deux autres maîtres assistants ont décidé d’arrêter toute activité de soins, à savoir les consultations et l’astreinte. « J’ai eu l’ambition d’ouvrir un service que j’ai jugé indispensable pour notre population avec la collaboration de l’équipe du Pr Arezki et je tiens à vous remercier pour votre soutien, car grâce à vous, nous avons pu développer un service hospitalier qui assure des soins de qualité aux patients.

Pour le moment, je me sens obligée de quitter le service public suite aux résultats du concours de MCA que je réfute et un recours injuste », écrit la candidate au directeur de l’EHU. Ce dernier aurait saisi le doyen de la faculté d’Oran, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour débloquer la situation.

« Ce sont deux unités, à savoir la neurologie et la neuro-vasculaire vont être fermées. Cela posera un sérieux problème pour la prise en charge des patients de toute la région Ouest », s’inquiète-t-on à l’EHU d’Oran.

Par ailleurs, les maîtres de conférence A et B et maîtres assistants au niveau du service de neurologie du CHU de Blida déplorent les résultats de ce concours qu’ils jugent « entaché irrégularités ». « Une situation que l’on n’attendait guère. Malheureusement, nous avons constaté une certaine haine envers un service qui essaie de faire progresser ses éléments vers des spécialités pointues qui n’existent nulle part et qui a également fait progresser d’autres éléments d’autres services (CHU et EHU d’Oran et de Tlemcen).

Au terme de tous ces efforts consentis au profit de la science, nous nous indignons devant les résultats du dernier concours des MCA », déplorent-t-ils dans un courrier adressé au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, estimant être victimes d’une injustice et avoir payé pour un conflit déjà existant entre certains membres du jury et le directeur de thèse, le Pr Arezki.

Du côté du ministère de l’Enseignement supérieur, on affirme que tout recours recevable sera pris en considération et il sera soumis au jury pour réexamen. « Lequel se fera en présence des représentants de la faculté de médecins où le concours s’est déroulé », avons-nous appris.

Le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) a de son côté adressé un courrier au ministre de l’Enseignement supérieur lui demandant de mettre en place une commission de recours multidisciplinaire pour étudier les dossiers des candidats et « lever toutes ambiguïtés et se pencher sur le dérives et rendre justice », d’autant que les candidats ouvrent droit au recours consacré par un arrêté interministériel en 2016 sur les dossiers documentés.

« Nous avons suggéré la présence d’un professeur universitaire indépendant ou un membre du conseil scientifique de la fac avec les membres du jury de la spécialité afin de réétudier les dossiers des candidats ayant déposé des recours », souligne le Pr Belhadj, président du Snechu, qui signale que des recours ont été également déposés concernant la gynécologie, la chirurgie pédiatrique et l’urologie.