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Revue de presse

La césarienne, une pratique courante en Algérie

El Watan | Algérie | 21/07/2019

Selon l’OMS, en moyenne, sur l’ensemble d’une population, les taux de césariennes supérieurs à 10% ne sont pas associés à une réduction des taux de mortalité maternelle et néonatale. Fuyant le secteur public en raison de toutes les insuffisances sus-citées, les parturientes font face à d’autres dangers, notamment la césarienne, devenue monnaie courante dans les cliniques privées, où elle est effectuée dans près de 50% des cas.

Il est connu, et des études l’ont démontré, que l’accouchement par césarienne est associé à un risque élevé de complications graves pour la mère contrairement à l’accouchement par voie basse, en particulier chez les femmes de 35 ans et plus. Le ministre de la Santé, Dr Mohamed Miraoui, a déploré le mois dernier le recours systématique à cet acte chirurgical dans les cliniques privées.

Il a d’ailleurs annoncé l’ouverture d’une enquête sur ce phénomène « inacceptable » pour identifier les véritables causes de la hausse du nombre des césariennes. Ce que le Dr Miraoui qualifie de « dysfonctionnement », qui pourrait mettre en danger la vie des futures mamans et leurs bébés, d’autant que certains établissements manquent de ressources humaines et de formation des équipes médicales.

Lesquelles sont tenues normalement de pendre en compte les risques dans leur décision sur le mode d’accouchement adopté, sachant que des complications graves, telles que les hémorragies, les embolies pulmonaires et les infections peuvent, selon les spécialistes, entraîner le décès de la maman.

Les résultats de l’étude publiée dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ), réalisée par l’équipe de chercheurs de l’Inserm, de l’Université Paris Descartes, de l’Université Paris Diderot et de l’Université Paris 13 a sélectionné les cas de femmes ayant souffert de complications graves non liées à leur état de santé avant l’accouchement et les ont comparés avec des cas témoins de femmes n’ayant pas eu de complications.

Leurs conclusions montrent « un risque accru de complications graves chez les femmes qui ont accouché par césarienne, que la chirurgie ait été pratiquée avant ou pendant le travail », explique l’Inserm dans un communiqué rendu public en avril dernier.

Alors que les complications maternelles graves concernent en moyenne 1,5% des accouchements, -d’importantes hémorragies pour la majorité-, l’étude a mis en évidence que la probabilité était presque doublée (x 1,8) pour les femmes ayant accouché par césarienne par rapport aux femmes ayant accouché par voie vaginale, et triplée pour les femmes âgées de 35 ans et plus.

Les chercheurs émettent l’hypothèse que l’augmentation du sur-risque avec l’âge est liée à la diminution de la capacité de l’utérus à se contracter après la naissance pour stopper le saignement physiologique.

« Les femmes et les médecins doivent être informés de ce risque accru pour déterminer la meilleure façon d’accoucher, surtout pour les mères plus âgées », a estimé Catherine Deneux-Tharaux, directrice de recherche à l’Inserm et responsable de l’étude. Selon le rapport Euro-Peristat, en 2015, la France était « un des pays européens pratiquant le moins la césarienne, avec néanmoins une naissance pour cinq concernées », rappelle l’Inserm.

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