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El Watan | Algérie | 26/05/2019
L’Algérie vient d’être certifiée par l’OMS exempte de paludisme suite à un travail de longue haleine. Quelle est votre réaction ?
Ma première réaction est un sentiment de fierté pour notre pays devant ce résultat positif qui n’a pu être atteint que grâce aux efforts consentis par tous les acteurs de la lutte contre le paludisme, dans le cadre d’une approche multisectorielle volontariste, avec notamment les professionnels de la santé à tous les niveaux, la collaboration des départements ministériels, partenaires-clés, sans oublier l’adhésion de la population.
Ce résultat a été possible du fait que notre pays a pu disposer d’un financement national adéquat qu’il convient de maintenir pour tous les programmes de santé publique et d’une expertise nationale riche d’une longue expérience qu’il convient de préserver.
Ce résultat doit être, pour nous tous, par devoir de mémoire, un moment pour rendre un hommage d’estime et de reconnaissance à tous ceux et toutes celles qui, depuis l’indépendance, d’une façon ou une autre, ont contribué, chacun à sa manière, à faire de l’Algérie d’aujourd’hui un pays exempt du paludisme.
Ce résultat est également un motif d’espoir, car il constitue une contribution de l’Algérie à la libération de la région africaine de ce lourd fardeau du paludisme et de montrer, comme souligné par le directeur général de l’OMS, que l’élimination du paludisme est désormais possible pour le continent africain.
Vous êtes l’un de ceux qui ont contribué à l’élaboration du rapport à propos de cette ratification. Qu’en est-il exactement ?
La certification de l’Algérie, comme pays exempt du paludisme conformément aux exigences requises par l’Organisation mondiale de la santé et aux objectifs de la stratégie technique mondiale de lutte contre le paludisme 2016-2030 approuvée par l’Assemblée mondiale de la santé en 2015, est le résultat d’un long processus qui est en fait un double défi qui consiste, d’une part, à démontrer que la transmission locale du paludisme est interrompue de façon durable dans tout le pays, et que, d’autre part, le pays est en mesure de prévenir tout risque de réintroduction de cette redoutable maladie.
En effet, au lendemain de son indépendance, en 1962, l’Algérie s’est trouvée confrontée au défi majeur des maladies infectieuses, avec au premier rang le paludisme, qui sévissait avec plus de 80 000 cas autochtones par an du fait d’une transmission locale particulièrement active dans le nord du pays. Avec le lancement, dès 1968, d’une campagne d’envergure d’éradication du paludisme avec l’appui de l’OMS, qui a nécessité des efforts considérables, l’Algérie a réussi à interrompre la transmission du paludisme autochtone au nord du pays en 1993.
Ensuite, l’Algérie a dû faire face non seulement à l’apparition de foyers de transmission locale dans la région saharienne, qui était faiblement impaludée, et qui est devenue le principal foyer de paludisme autochtone mais également à l’émergence des cas de paludisme d’importation à travers le pays.
La réadaptation du dispositif de lutte a permis d’atteindre le premier objectif, puisque, depuis 2014, plus aucun cas autochtone de paludisme n’a été enregistré, témoignant ainsi de l’interruption de la transmission locale du paludisme depuis plus de trois ans. Cette interruption de la transmission locale du paludisme, depuis plus de trois années, s’explique par la mise en œuvre énergique des principales interventions suivantes basées sur :
Est-ce que l’Algérie dispose de tous les moyens pour maintenir la non-transmission dans les prochaines décennies ?
Vous avez raison et c’est important de le dire, la certification de l’Algérie comme pays exempt du paludisme n’est pas une fin en soi, mais un résultat qu’il est fondamental de préserver et de consolider.
C’est pour cela qu’à l’effet de maintenir l’Algérie exempte de paludisme, notre pays s’est doté d’un plan de prévention de la réintroduction du paludisme 2019-2021 qui vise premièrement, à prévenir la reprise de la transmission du paludisme à travers une stratégie efficace de vigilance vis-à-vis du paludisme d’importation et de la surveillance entomologique des foyers de paludisme, deuxièmement, à préserver la performance du programme de prévention et de lutte contre le paludisme, et troisièmement, à améliorer et maintenir le système d’évaluation et de gestion des risques en vue de réduire et d’atténuer la réceptivité et la vulnérabilité vis-à-vis de cette menace. Plus que jamais l’heure est au maintien de la mobilisation et à la vigilance à tous les niveaux.
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