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El Watan | Algérie | 14/04/2019
L’absence d’une stratégie globale du système de santé, placée dans une démarche futuriste, est l’obstacle principal pour toute réussite d’une politique de santé. Tel est le constat fait hier par des professeurs en sciences médicales, des économistes et des démographes, lors d’une rencontre-débat inscrite dans la dynamique du changement et le départ de tout le système politique à l’origine de la débâcle dans tous les secteurs en Algérie.
Organisée par la revue médicale de la médecine pratique Les cahiers du praticien, cette rencontre se veut, selon le Dr Bachir Merad Boudia, directeur de la revue, une ébauche à une réflexion sur le système algérien de santé dans toute sa dimension avec la participation des praticiens de santé (médecine, pharmacie, chirurgie dentaire) : internes, résidents, praticiens généralistes publics privés, praticiens spécialistes privés, publics (hospitalo- universitaires, santé publique, secteur parapublique) et les autres professionnels de santé (gestionnaires, économistes, professions paramédicales...).
Les participants sont unanimes à relever que l’Algérie a tous les atouts pour avoir un système de santé efficient, mais l’absence de rigueur et l’écartement de toutes les compétences ne pouvaient pas offrir une meilleure alternative à la population que la médiocrité placée comme un frein à tout développement. « Tout a été fait avec mépris vis-à-vis des compétences nationales. Il s’agit d’un système qui a toujours ignoré le capital humain », a déploré le Pr Mansour Brouri, du service de médecine interne de l’hôpital Birtraria et ancien président du syndicat des professeurs hospitalo-universitaires. Il a rappelé que l’Algérie s’est engagée, durant ces deux dernières décennies, dans le tout curatif au détriment de la médecine préventive, dont les dépenses ont atteint des milliards de dollars avec des résultats catastrophiques. « Il n’y a pas de politique de santé en Algérie.
Le secteur de la santé a connu effectivement de belles années en matière de lutte contre certaines maladies et la mise en place de programmes nationaux, notamment la vaccination dont on récolte aujourd’hui les fruits de cette politique de prévention, Mais les choses ont stagné et c’est ce qui a fait que nous sommes dans un système complètement dépassé, voire inadapté aux besoins de la population », a noté le Pr Benhabiles, épidémiologiste et chef de service au CHU Mustapha Bacha, tout en revenant sur la situation catastrophique des CHU. « Des structures qui n’ont pas eu la place qui leur revient. Nous n’avons pas été à la hauteur », a-t-elle lancé.
Pour le Pr Reguabi, chef de service à la pharmacie de l’hôpital d’El Kettar, le système actuel de santé a montré ses limites et n’est plus en adéquation avec les besoins de la population en faisant référence à la nomenclature des actes médicaux qui date des années 1980. Et de déplorer l’absence de toute évaluation. « Une politique qui a mené à détruire toute logique du triptyque d’un système de santé basé sur l’équité, l’efficacité et la pérennité », a souligné le Pr Larbi Lamrin, enseignant d’économie à l’université d’Alger 3. Rappelant les principaux systèmes de santé dans le monde, M. Lamri a précisé que le système algérien qui est un système nationalisé a montré ses limites ; il plaide pour un système intermédiaire avec la mise en place du système de la contractualisation.
Le manque de données fiables dans le secteur de la santé est criant, a noté M. Iles Abderrahmane, enseignant à l’Ecole supérieure des statistiques et démographe. Il signale que l’Algérie est le seul pays au monde à ne pas avoir les statistiques sur les causes des décès. « Il n’y a que des données partielles », a-t-il indiqué avant d’appeler à approfondir les études pour mieux comprendre les mécanismes. Le débat a été également axé sur les modalités de prise en charge des pathologies chroniques et le programme de vaccination. Cette rencontre-débat est une première et d’autres thèmes seront débattus lors des prochaines rencontres, a annoncé le Dr Bachir Merad Boudia.
Djamila Kourta
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