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El Watan | Algérie | 14/04/2019
La prise en charge des personnes atteintes du diabète de type 2 est loin d’être optimale, vu que les objectifs par rapport aux facteurs de risque ne sont pas atteints. Elle demeure très insuffisante, malgré la baisse relative de la moyenne de l’hémoglobine glyquée HbA1c, selon les premiers résultats du baromètre lancé en 2013 par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, en collaboration avec les laboratoires Novo Nordisk, publiés dans la revue Médecine des maladies métaboliques, revue de la formation médicale continue de la société francophone du diabète, en marge des travaux du congrès du SFD, qui s ‘est tenu la fin du mois de mars à Marseille.
Coordonnée par le Pr Mohamed Belhadj, chef du service de médecine interne diabétologie au CHU d’Oran, avec la participation des professeurs Arbouche, Semrouni, Brouri et Malek, respectivement des CHU de Beni Messous, Sétif et Birtraria, et supervisée par la direction de la prévention du ministère de la Santé, cette enquête nationale concerne les caractéristiques des patients diabétiques de type 2, à l’inclusion de ceux suivis dans les différents centres baromètres entre 2013 et 2017.
Il s’agit de 14 609 sujets atteints de diabète de type 2 répartis entre les 23 centres. Le nombre de patients par centre est variable, allant de 190 à 1178, avec une prédominance féminine dont l’âge varie entre 18 et 97 ans.
Parmi ces patients, 41,2% sont en surcharge pondérale, 26,5% sont obèses et 10,7% présentent une obésité morbide. L’ancienneté du diabète varie de 1 à 53 ans. « Elle est en moyenne de 8,25 plus au moins 7, 71 années », précisent le auteurs de l’étude, qui signalent que les résultats de la dernière analyse HbA1c réalisée avant l’inclusion ont été reportés chez 12390 patients soit 84,8% des cas.
Un pourcentage de 64,4% de patients inclus présentent un déséquilibre du contrôle glycémique avec un taux de HbA1c supérieur ou égal à 7%.
Elle est inférieure à 7% chez 35,5% des sujets, entre 7 et 9 % chez les 44,5% et supérieure à 9 % chez 20,1% des patients. « Les diabétiques ayant une HbA1c supérieure à 7% , presque 96%, reçoivent un traitement à base d’antidiabétiques oraux et/ou insuline.
Par ailleurs, 46% de patients avec une HbA1c supérieure à 9% ne bénéficient pas d’insulinothérapie », relèvent les enquêteurs, qui n’ont pas manqué d’analyser les données des autres facteurs de risque, tels que la pression artérielle, le bilan lipidique, le tabac et l’actvité physique, le suivi diabétologique global et l’analyse du volet thérapeutique.
A travers cette enquête, il est donc aisé de donner un aperçu sur la prise en charge réelle, « telle qu’elle est pratiquée actuellement, dans la vraie vie », note-t-on.
Et de relever que parmi les indicateurs étudiés, l’IMC révèle une progression de l’obésité, qui est passée en dix ans de 30,2% à 37,3%. 25% seulement ont un IMC inférieur à 25 kg/m2.
Les enquêteurs ont, par ailleurs, signalé que dans le cadre de la prévention primaire, beaucoup reste à faire. A défaut de diététiciens, les mesures diététiques déclarées par les deux tiers des patients relèvent de simples recommandations générales trouvées sur internet, non standardisées et différentes d’un malade à un autre.
L’activité physique est pratiquée chez 46,2% des diabétiques de type 2, révèle l’étude. « Les mesures hygiéno-diététiques sont loin d’occuper la place qui leur revient », ont-il souligné, et de déplorer « l’absence ou le non-remboursement des nouvelles molécules neutres sur la prise de poids (inhibiteurs de DPP-4), ou permettant une perte de poids (AR-GPL1 et inhibiteurs de SGLT2) », ce qui constitue un frein à l’amélioration de l’équilibre glycémique.
« Dans cette prise en charge thérapeutique, il est apparu, signale-t-on, une utilisation des antidiabétiques oraux à des doses sous-optimales chez des patients mal équilibrés, témoignant d’une inertie thérapeutique flagrante, probablement liée à la peur des hypoglycémiants. » « On assiste à une dégradation de l’équilibre glycémique en fonction de l’ancienneté du diabète, malgré l’augmentation des doses d’insuline », ont indiqué les auteurs de cette enquête, qui estiment que tous ces résultats témoignent d’une inertie thérapeutique, dont l’imputabilité est difficile à déterminer et qui risque de perdurer tant qu’une politique nationale de formation de formateurs à l’éducation thérapeutique n’est pas entreprise.
En conclusion, il est souligné l’accroissement rapide de la prévalence de l’obésité au sein de la population algérienne, et que « les stratégies thérapeutiques souffrent du retard de mise sur le marché ou du non-remboursement des nouvelles molécules hypoglycémiantes maintenant reconnues par les sociétes savantes comme traitement majeur dans la prise en charge du diabète de type 2 ».
Comme il est noté l’urgence de lutter contre l’inertie thérapeutique et le développement de l’éducation thérapeutique des patients.
A noter que l’objectif de cette étude est d’évaluer la qualité de la prise en charge du diabète en Algérie par la mesure d’un ensemble d’indicateurs de performance standardisés, tels que définis par les recommandations FID de 2013.
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