Maitriser les dépenses, assurer la bonne prise en charge de l'assuré et préserver la pérennité du système national de sécurité sociale pour les générations futures sont les principales recommandations de la 8ème rencontre régionale des médecins prescripteurs et médecins conseils organisée jeudi à l'hôtel Sheraton d'Oran par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés CNAS d'Oran en collaboration avec la Société Algérienne de Médecine Générale (SAMG), l'Académie Algérienne d'Allergologie (AAA), la Société Algérienne de Médecine Interne (SAMI) et le Conseil de l'Ordre des Médecins généralistes, des spécialistes des secteurs publics et privés.

Ce colloque placé sous le thème « agissons en parfaite synergie pour un partenariat durable » a permis aux différents intervenants de débattre la problématique des congés de travail de complaisance et les ordonnances exagérées, ce qui n'est pas sans conséquence sur l'équilibre financier de la caisse comme l'a souligné le docteur Matari, directeur du contrôle médical à la CNAS à Alger et d'ajouter que des études ont été lancées en amont afin de mettre un terme à certains abus. Il ressort ainsi du bilan d'évolution des dépenses de la CNAS, une nette augmentation allant de 148 milliards de dinars en 2013 à 212 milliards de dinars en 2018, a indiqué le responsable, précisant que 73% des prestations de la caisse sont le médicament.

Dans ce registre, on saura que les trois maladies chroniques qui sont le diabète, l'hypertension artérielle HTA et l'asthme représentent 54% des 212 milliards de dinars de dépenses. Tout en appelant à la nécessité de consolider la concertation et l'instauration d'une nouvelle approche de collaboration et d'entraide entre les médecins, en vue de développer la prévention et la qualité des soins au profit des assurés sociaux tout en régulant les dépenses, l'intervenant a rappelé que plus de 62 millions d'ordonnances ont été remboursées en 2017. Par ailleurs, le nombre d'indemnités journalières concernant les arrêts de travail a dépassé les 14 millions au cours de l'année 2017.

Pour sa part, le docteur conseil Labani de la CNAS d'Oran souligne que le but de cette journée est de sensibiliser l'ensemble des participants sur la nécessité de réguler les dépenses médicales tout en prenant en charge l'assuré social de façon optimale et aux meilleurs couts. Prenant la parole, le président du conseil de l'ordre des médecins docteur Bekkada a préconisé la création d'une commission composée de la CNAS, des médecins prescripteurs et des représentants des malades et associations afin de coordonner le travail entre les différents intervenants dans l'amélioration de la prestation et des soins tout en réduisant les dépenses et en préservant l'équilibre financier de la CNAS.

D'autre part, la (CNAS) a intégré depuis jeudi les sondes urinaires dans la nomenclature des remboursements au profit des assurés sociaux et ayant droits. Une convention a été signée dernièrement entre la Direction générale de la CNAS et l'Office national d'appareillages et accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH), au grand soulagement des associations des malades et des professionnels de la santé, a fait savoir le docteur Matari. Cette nouvelle mesure concerne trois types de malades qui souffrent de problèmes d'incontinence, à savoir les enfants atteints de Spina Bifida grave, les cas traumatisés du rachis, qui sont provoqués par accident de circulation ou de travail ou une inflammation et ceux souffrant de sclérose en plaques à un stade avancé. D'autres thèmes ont été abordés au cours de cette journée.

K. Assia