Plus d’une centaine de médecins, toutes spécialités confondues, dont des étrangers invités jeudi à assister à une journée de formation médicale continue sur la néphro-protection, à l’occasion de la Journée mondiale du rein, au CHU Mustpaha Pacha, organisée par le service de néphrologie, en collaboration avec la direction de l’hôpital, ont été surpris de trouver l’amphithéâtre fermé.

Les organisateurs sont restés sans voix devant « cet acte prémédité de la direction de l’hôpital, à sa tête M. Banana. La sous-directrice de la formation, partie prenante de l’événement, m’a informé la veille, en début de soirée, que la direction a décidé d’annuler la journée, mais aucune décision écrite n’a été formulée, encore moins le motif de cet empêchement », nous confie le Pr Farid Hadoum, chef de service de néphrologie au CHU Mustapha et coorganisateur, présent avec les invités devant l’enceinte depuis 8h30. « Toutes les portes d’accès à l’amphithéâtre ont été cadenassées et la serrure de la porte principale a été changée sans avoir au préalable informé le chef de service des urgences qui est responsable de ces locaux », a ajouté le Pr Hadoum, qui regrette que la direction prenne une telle décision sans concertation.

Il affirme que le ministère de la Santé a été informé de cet « abus de pouvoir et nous attendons sa réaction ». Le président de l’Association des néphrologues libéraux, coorganisateur de cette journée, le Dr Djamel Zouakou, se dit choqué par ce qui s’est passé au point d’être pris d’un léger malaise. Il affirme que « ces orateurs étrangers sont venus pour communiquer gratuitement, sans plus.

Ils ont tous les documents nécessaires pour leur déplacement en Algérie », a-t-il insisté. Le Pr V. Esnault, chef de service de néphrologie Pasteur de Nice, nous a confié que sa participation comme orateur à cette journée a été confirmée en février dernier. « J’ai entamé les procédures pour le visa auprès du consulat d’Algérie à Nice et j’ai eu mon visa en 24 heures. L’équipe au consulat était vraiment très sympathique », a-t-il déclaré, tout en s’interrogeant sur les raisons de l’empêchement de cette journée qui ne porte que sur des communications et de l’information.

Par ailleurs, le directeur des activités médicales et paramédicales (DAPM) et président du Snechu, le Pr Belhadj, et le président du conseil scientifique, le Pr Addad, ont brillé par leur absence. A 10h, des agents de l’administration sont venus ouvrir les portes suite aux instructions données par le Pr Mokhtar Hasbellaoui, le ministre de la Santé, avons-nous appris sur place.

Une information que nous-mêmes avons confirmée auprès du même ministère. Les travaux sont alors lancés tant bien que mal, puisque le matériel nécessaire pour la présentation des communications n’était pas placé, mais cela n’a pas pour autant gêné le déroulement de la journée, placée sous le thème la néphro-protection au cours du diabète, HTA et troubles nutritionnels.

Le Pr Malika Benhalima, qui présidait la séance, a, au cours de son discours, remercié la direction générale du CHU et la sous-direction de la formation et de la documentation, en particulier le Dr Baba. Interrogé sur la décision prise par la direction, le Pr Belhadj précise qu’il n’a pas été informé ni invité à cette journée. Il signale que les orateurs étrangers n’avaient pas d’autorisation pour animer un workshop comme cela est exigé par la Direction générale des structures de santé (DGSS) au ministère de la Santé.

Un argument que rejettent les organisateurs, qui affirment que la rencontre ne concernait que les communications orales et le programme y atteste.