Consultez les mentions légales (RCP) des médicaments disponibles dans votre pays
Médecine d'Afrique Noire
Consulter la revue
Médecine du Maghreb
Consulter la revue
Odonto-Stomatologie Tropicale
Consulter la revue
Restez informés : recevez, chaque jeudi, la lettre d'informations de Santé Maghreb.
Accueil > Santé Maghreb en Algérie > Revue de presse
El Watan | Algérie | 06/02/2019
Le Pr Kamel Bouzid, chef de service d’oncologie médicale et président de la Société algérienne d’oncologie médicale, a appelé, hier, à la révision de la nomenclature des actes médicaux et leurs tarifs à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le cancer au Forum d’El Moudjahid. Il estime que cette nomenclature, qui existe depuis 1986, n’est plus applicable. « 90% des examens complémentaires et d’exploration demandés aux patients atteints de cancer sont réalisés dans les structures privées.
Des dépenses colossales que les citoyens sont contrains de payer sans que la sécurité sociale ne rembourse un centime », a-t-il indiqué et de signaler qu’une femme atteinte d’un cancer du sein aurait déjà dépensé 500 000 Da pour des examens radiologiques, la mammographie, l’échographie, les examens biologiques, l’anapath et la scintigraphie osseuse avant qu’elle n’arrive pour faire ses soins en oncologie.
Ces personnes n’ont pas toujours les moyens financiers, mais elles se débrouillent pour faire leurs examens. La sécurité sociale doit savoir que c’est avec notre argent prélevé à la source qu’elle rembourse ces médicament et l’argent de la Cnas est fait pour cela. Pour le moment, seulement six médicaments sont effectivement pris en charge par la Cnas pour le cancer du sein et le cancer de la prostate (l’hormonothérapie).
Elle (la CNAS) doit également rembourser d’autres actes, comme la thérapie ciblée et l’immunothérapie », a ajouté le Pr Bouzid en réponse à M. Zemali, ministre du Travail, de l’Emploi et de la sécurité Sociale qui a déclaré que la CNAS a pris en charge 4000 médicaments dans le cadre du forfait hôpital lors de la Journée nationale de lutte contre le cancer organisée par le ministère de la Santé. « Cette notion de forfait hôpital doit être rediscutée de fond en comble. Il est temps de mettre des mécanismes pour une réelle prise en charge des patients algériens », a souligné le Pr Bouzid.
Le conférencier n’a pas manqué aussi de fustiger la CNAS quant au renouvellement de la convention pour soins à l’étranger. « L’Algérie a financé durant des années le système de santé français. Nous avons tous les moyens pour prendre en charge nos malades en Algérie. De toutes les façons, même dans les services des grands hôpitaux de Paris, ce sont des médecins algériens qui assurent les soins. Ils sont actuellement près de 6000 à s’inscrire pour partir », a-t-il rappelé. Et de s’interroger : « Pourquoi la Cnas accepte-t-elle de payer les frais de soins de radiothérapie 10 000 euros dans les établissements français et non pas dans les structures privées algériennes où le coût revient à 3000 euros avec des appareils plus performants ? »
Fonds cancer « non utilisé »
Le Pr Bouzid s’est élevé contre la non-utilisation du Fonds cancer instauré en 2013 qui est restitué chaque année au Trésor public alors que « des actions de prévention, le dépistage, de maintenance des équipements de radiothérapie pour lesquels ce fonds a été initié ont été réalisées ».
Revenant sur le Plan cancer, le Pr Bouzid refuse de quantifier ce type d’actions en termes de réalisation des objectifs tel que cela a été exprimé par M. Zitouni, le coordinateur du Plan cancer, car il estime que « le plus important est que ce plan a permis une prise de conscience des soignants et de la population. Des efforts ont été consentis surtout en matière de structures de prise en charge. » De de nombreux points positifs ont été enregistrés et des insuffisances aussi, a-t-il encore noté et de préciser que le prochain Plan cancer 2020-2024 sera basé sur ces différents aspects après une évaluation objective de ce premier plan.
« Il est également question d’évaluer les campagnes de dépistage qui ont été lancées en vue de mettre en place des programmes nationaux contre le cancer du sein et le cancer colorectal afin de réduire leur incidence et la mortalité. Il faut savoir que sur 50 000 nouveaux cas, nous avons 20 000 décès », a-t-il signalé avant d’accuser les walis et les DSP de bloquer l’aboutissement du Plan cancer. « Ils sont à l’origine des blocages dans les différentes wilayas », a-t-il encore déclaré. Le conférencier est revenu sur le manque d’optimisation et de rationalisation des médicaments de chimiothérapie dans les services d’oncologie.
Ce que le Pr Zitouni a qualifié de gaspillage à hauteur de 35%. L’invité du Forum d’El Moudjahid a déploré certains comportements violents des accompagnateurs de malades vis-à-vis des agents de sécurité et du personnel médical et paramédical. « Les agressions à l’arme blanche au sein même des établissements de santé demeurent un sérieux problème pour les soignants qui doit être résolu », a-t-il déploré et de préciser que de telles situations n’arrivent jamais dans les cliniques privées.
APIDPM © Copyright 2000-2024 - Tous droits réservés. Site réalisé et développé par APIDPM Santé tropicale.