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Le quotidien d'Oran | Algérie | 05/02/2019
Les urgences cardiovasculaires de l'hôpital d'Oran semblent au bord de l'asphyxie. La cause est la progression soutenue de la prévalence des pathologies cardiovasculaires parmi la population en raison d'une mauvaise hygiène de vie, le tabagisme, le stress, la sédentarité, l'obésité, l'hypertension et le diabète. Le bal des civières évacuant des malades souffrant de pathologies cardiovasculaires est devenu, pour les médecins de ce service, un spectacle anodin.
Avec une moyenne journalière de 106 consultations urgentes et huit hospitalisations, ce service est saturé en permanence. Durant l'année précédente, ce service a recensé 38.964 consultations urgentes et 2.842 cas nécessitant une hospitalisation. Les maladies cardiovasculaires causent 46% des décès en Algérie. Les pathologies cardiovasculaires sont, en effet, responsables de près de 25.000 décès par an dans notre pays. Le tabac, selon une enquête de l'OMS, est responsable de 11,5% et l'alcool 6,7% des cas. Le déséquilibre alimentaire, la sédentarité, le stress... favorisent l'apparition des maladies cardiovasculaires qui n'épargnent plus les personnes de moins 40 ans. Une étude épidémiologique internationale menée dans la wilaya de Tlemcen a révélé que les facteurs de risque étaient sous-estimés chez la population algérienne, citant à ce titre la dyslipidémie (taux de graisse trop élevé dans le sang), découverte fortuitement chez 3 patients sur 4 au cours d'un examen systématique.
L'obésité touche 51% de la population adulte, soit plus d'un Algérien sur deux, selon la même étude qui révèle en outre que 40% d'hommes et 66% de femmes sont obèses ou en surpoids. L'hypertension artérielle, méconnue chez deux patients sur trois, atteint 36% de la population adulte et dépasse 50% chez les patients de plus de 55 ans. Selon des chiffres avancés par l'Association des médecins privés d'Oran pour la prévention des maladies cardiovasculaires (AMOPREC), près de la moitié de la population algérienne souffre de graves maladies du cœur et demeure exposée à la mort. Cette hausse de la prévalence des cardiopathies est due à l'hygiène de vie des Algériens et essentiellement le changement d'habitude alimentaire, la consommation excessive de sucre et de sel, le tabac (dominant avec 33% des cardiopathies), le stress et des facteurs génétiques. Il y a aussi d'autres facteurs, à l'exemple de la sédentarité, de l'hypertension, du diabète et de l'obésité, qui expliquent cette progression de ces pathologies.
S. M.
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