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Le quotidien d'Oran | Algérie | 04/02/2019
Revenir aux bonnes vieilles habitudes alimentaires est la première étape de la prévention précoce du cancer, notamment dans la réduction des cas de déclaration de cette maladie, a estimé, hier, dimanche le Dr Nadir Djamila, chargée de la prévention au ministère de la Santé. Elle a expliqué à la Radio nationale qu'il y a plusieurs types de cancers, dont celui des poumons ou du foie, qui peuvent être évités ou guéris grâce à une bonne politique de prévention de la maladie.
« La prévention a un rôle dans la réduction des cas de cancers, comme le cancer du poumon peut être évité dans le cas de l'homme en évitant de fumer », a-t-elle indiqué, avant de relever qu' « il faut surveiller et réguler le régime alimentaire, qui accélère le cancer du colon. »
En fait, elle a souligné que « certains cancers peuvent être évités s'il y a une politique de prévention. »
Selon le Dr Nadir Djamila, « 75% de certains types de cancers peuvent être évités avec une prévention précoce, et s'il y a une bonne politique préventive des maladies chroniques ».
Pour elle, « on doit donner la place qu'elle mérite à la prévention, car elle permet d'éviter jusqu'à 75% de la déclaration de la maladie. » Elle a signalé, en outre, que le nombre d'apparitions, par an, de la maladie est en train d'augmenter : de 48.000 cas par an recensés en 2016, la proportion devrait aller jusqu'à 60.000 nouveaux cas, par an, en 2020 si « une bonne politique de prévention précoce n'est pas mise en place », insiste-t-elle. En outre, elle estime qu'il doit y avoir « une réelle prise de conscience entre les comportements alimentaires et le cancer, ainsi qu'une politique préventive inclusive, comme le recommande l'OMS pour éviter toutes les formes de la maladie. »
D'autre part, la responsable de la prévention au ministère de la Santé a préconisé d'intégrer la société civile « dans cette politique de prévention, des grandes maladies chroniques, dont le cancer. Il faut qu'il y ait une synergie de toutes les composantes de la société, avec les structures de la santé, et des campagnes nationales de sensibilisation et de prévention contre le cancer », estime-t-elle. En matière de lutte contre certaines formes de consommation de produits alimentaires, nocifs pour la santé et accélérateurs de l'apparition du cancer, elle a expliqué que « nous travaillons notamment avec le ministère du Commerce pour réduire certaines matières jugées cancérigènes, dans certains aliments et produits alimentaires, notamment les matières grasses, le sucre dans le café, car il s'agit des matières qui ont une grande influence dans la déclaration de la maladie. »
Les chiffres de la maladie sont inquiétants. Selon le professeur Kamel Bouzid, président de la Société algérienne d'Oncologie, de 41.870 cas de nouveaux cancéreux par an en 2015, les proportions devront augmenter dans les prochaines années à 49.000 en 2020, et ces proportions peuvent atteindre un « pic » de 70.000 malades en 2025, sur la base d'un taux d'accroissement annuel de 7,5% ». Pour lui, « le nombre importe peu, et ce qu'il convient de faire est de prendre des mesures préventives dont le dépistage, la prévention primaire comme le changement des habitudes alimentaires ». Il rejoint les déclarations du Dr Nadir Djamila, selon laquelle « le dépistage permettra de réduire le nombre de personnes atteintes ». Dans une intervention à la Radio nationale, fin novembre dernier, le Pr Bouzid avait expliqué que le dépistage précoce permet, également, de faire des économies en termes de thérapies lourdes », avant de conseiller, lui également, de « revenir à nos habitudes alimentaires des années 1970 ». Actuellement, il y a 17 centres de traitement du cancer publics fonctionnels et 6 centres privés dont certains sont conventionnés pour certaines catégories sociales de la population. Par ailleurs, selon la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme, il y a, en Algérie, 12.000 décès par an dus au cancer, qui est la « 2ème cause de mortalité en Algérie avec un pourcentage de 21% », derrière les maladies cardio-vasculaires. Le nombre de cancéreux en Algérie est estimé à 480.000. Le document de la LADDH pointe du doigt, comme premiers responsables de cette maladie, « l'emballage de l'eau minérale, de limonade et lait en sachet, la vente de viande blanche sans attendre l'élimination de la toxine de médicaments, la pollution due aux pesticides utilisés abusivement dans les cultures agricoles, le tabagisme aggravé par la prolifération du faux tabac (produits de contrefaçon), l'exposition aux colorants industriels, et à certains virus ou bactéries ». En Algérie, il y a la prévalence, selon les oncologues, du cancer du sein (10.000 cas/an) suivi par le cancer du colon (4.000/an) et celui du poumon (3.500/an) et de la prostate.
Yazid Alilat
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