L’épidémie de rougeole prend de l’ampleur et se propage dans les différentes villes du pays. Un vrai problème de santé publique, alerte le Pr Abdelatif Bensnousi, président de la Société algérienne de pédiatrie. Il rappelle que l’épidémie arrive dans les villes, et la concentration de la population complique la situation car, a-t-il souligné, « un rougeoleux peut contaminer entre 18 à 20 personnes ».

Et de signaler que le service de pédiatrie du CHU de Beni Messous a pris en charge, à lui seul, ces dernières semaines, « de nombreux cas de rougeole et un décès a été enregistré ». Le président de la Société algérienne de pédiatrie lance un appel aux parents pour faire vacciner leurs enfants.

« Les adultes qui n’ont pas été vaccinés doivent le faire également », a-t-il insisté, en précisant que parmi les cas recensés, plusieurs enfants ont été contaminés par les mamans qui n’étaient pas vaccinées ou bien mal couvertes par la vaccination à l’époque dans les années 1985 à 1992.

Le boycott de la campagne de vaccination lancée en 2017 par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a également été un des facteurs favorisant la recrudescence de la rougeole dans notre pays.

Il signale que le vaccin est disponible dans toutes les structures hospitalières et le nouveau calendrier national de vaccination, qui entrera en vigueur dans les prochains jours, prévoit la vaccination contre la rougeole des nourrissons à 11 mois et un rappel à 18 mois et il en est de même pour la rubéole et les oreillons. « Ce qui permettra une meilleure immunisation à nos enfants », a-t-il ajouté.

Le nombre d’hospitalisations de cas de rougeole à l’hôpital d’El Kettar à Alger est en augmentation ces derniers jours. Le président de la Société algérienne d’infectiologie, le Pr Smaïl Mesbah, affirme que de nombreux cas ont été admis dans le service et pris en charge.

Ce sont les nourrissons et les enfants ayant présenté des formes sévères qui ont été hospitalisés.

« Il s’agit d’un sérieux problème de santé publique et la vaccination demeure l’unique moyen de stopper la transmission entre les membres d’une même famille et éviter la progression de l’épidémie », soutient le Pr Mesbah.

Et d’appeler les parents à faire vacciner leurs enfants. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière signale dans un communiqué rendu public que des cas sporadiques de rougeole sont toujours notifiés dans certaines wilayas, touchant notamment des nourrissons de moins d’un an non encore éligibles à la vaccination.

« Ces nourrissons ont été contaminés par leur entourage du fait de l’absence ou de l’insuffisance de couverture vaccinale suffisante pour contrôler la maladie », précise le communiqué qui rappelle que la rougeole peut générer de graves complications pouvant entraîner le décès chez les enfants non vaccinés et les adultes. « Seule la vaccination peut arrêter la transmission de cette maladie qui reste la plus contagieuse parmi les infections du nourrisson et du jeune enfant.

Pour cela, il faut atteindre un taux de couverture vaccinale d’au moins 95% chez les nourrissons par deux doses de vaccin ROR », précise la même source.

A ce titre, le ministère de la Santé insiste sur la nécessité de vacciner les enfants contre la rougeole conformément au calendrier national de vaccination, la première prise de ROR à l’âge de 11 mois et la deuxième à l’âge de 18 mois, et rappelle la disponibilité du vaccin au niveau de toutes les structures de santé.

Toutes les mesures pour stopper l’apparition de ces cas sporadiques ont été prises dans le cadre du plan national de surveillance de la rougeole, rassure le ministère de la Santé. Et de noter que « vacciner votre enfant, c’est le protéger et protéger les autres ».