La grippe est arrivée cette année tardivement et le virus semble plus virulent. Peut-on s’attendre à un pic ?

Effectivement, l’activité de la grippe saisonnière s’est installée tardivement cette année. Mais avec les changements climatiques, il faut s’attendre à un pic dans les prochains jours et le nombre de cas va augmenter, notamment chez les personnes vulnérables, tels que les malades chroniques, les femmes enceintes et les enfants.
Ceux-là doivent se faire vacciner et la campagne de vaccination est toujours en cours jusqu’au mois d’avril. Il est encore temps de se faire vacciner

Justement, de nombreux citoyens appréhendent la vaccination sous prétexte que cela ne les protège pas pour autant de la grippe. Qu’en pensez-vous ?

Il faut rappeler que ce débat sur la vaccination et son efficacité revient chaque année. Mais les citoyens doivent savoir que le vaccin contre la grippe est basé sur un ensemble de virus qui sont collectés par des centres de référence à travers le monde, sous l’égide de l’OMS, pour procéder à la fabrication d’un nouveau vaccin. La vaccination protège 70% des patients en leur évitant des complications, maintenant les 20 à 25% restants, chez qui on n’a pas de bons résultats restent très minimes. Comment aurait été alors la situation s’il n’y avait pas de vaccin pour les personnes fragiles ? Le but à travers la vaccination est de protéger ces populations en leur évitant des complications graves qui peuvent être fatales.

La réticence à la vaccination est souvent exprimée par des patients qui pensent que la prescription d’antibiotiques serait plus efficace. Est-ce vrai ?

C’est faux et archifaux. La grippe, qui se manifeste par des symptômes comme la fièvre, la fatigue, les maux de tête, écoulement nasal, des courbatures, est provoquée par un virus. Ce dernier est insensible aux antibiotiques, qui sont plutôt prescrits, lorsqu’il y a une infection bactérienne. Outre la vaccination qui demeure un moyen de prévention, le traitement de la maladie est symptomatique en prescrivant des antalgiques et le malade doit se reposer. Les remèdes de grand-mère, comme le citron, la tisane et le miel sont également valables.

Dans le cas où ces symptômes persistent, il est important de se présenter pour une consultation chez un médecin généraliste. Le diagnostic est d’abord clinique et il est capable de faire la différence entre un rhume, une grippe et une bronchite.
En situation complexe, des antiviraux sont également indiqués de manière très stricte chez les personnes vulnérables qui présentent des complications.