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El Watan | Algérie | 23/01/2019
Les urgences médico-chirurgicales constituent le point noir dans l’ensemble des structures hospitalières. Le constat a été fait par l’ensemble des acteurs du secteur lors des deux journées consacrées aux urgences, organisées par la Direction de la Santé et de la Population d’Alger (DSP). Responsables, administrateurs, personnels médical et paramédical sont unanimes à déclarer que les services ont montré leurs limites.
Il est temps, a-t-on suggéré, de mettre en place une nouvelle approche plus rationnelle pour de meilleurs résultats. Un état des lieux peu reluisant a été fait durant ces deux journées, où il a été relevé un manque flagrant d’organisation, insuffisance de structures adéquates, manque d’espaces, de moyens humains et matériels, absence de coordination entre différentes structures, burn out des professionnels de la santé, démobilisation des troupes et incapacité des gestionnaires à agir.
Des conditions qui alourdissent considérablement le mécanisme de prise en charge et réduisent les chances d’améliorer les pronostics des personnes qui ont réellement besoin de soins d’urgence. « L’expérience dans les différents services a amené à organiser ces journées pour réfléchir en calquant l’offre de soins à la pyramide de soins dans les services où le flux des malades est très important », note le Pr Zidouni, chef de service des maladies respiratoires au CHU de Beni Messous et coordinateur de ces journées.
Et de préciser : « Ce sont deux malades sur trois qui doivent être pris en charge normalement dans les paliers 2 et 3 dans les structures de proximité, où des médecins spécialistes ne travaillent que quelques heures dans la semaine et sont non concernés par l’urgence. Ceux-là doivent être impliqués », a-t-il souligné. C’est à travers ce débat ouvert avec les professionnels de la santé, qui sont les acteurs directs sur le terrain, que des solutions sont proposées afin d’améliorer la prise en charge.
Mettre en place un nouveau schéma organisationnel et opérationnel pour la prise en charge des urgences médico-chirurgicales et un circuit rapide et efficace pour le malade sont, entre autres, les principales recommandations retenues lors de ces deux journées. Il est donc urgent, selon le directeur de la DSP, Mohamed Miraoui, de réfléchir à une planification afin de mettre fin « à la désorganisation et au manque de coordination entre les services médicaux qui poussent les malades vers les services des CHU, même dans les cas de non urgence », a-t-il souligné.
Et de préciser que l’objectif de ces journées est de « recenser tous les problèmes rencontrés sur le terrain et trouver des solutions à chaque situation. Il est donc important, entre autres, de définir justement les différents paliers de l’urgence afin de réduire la surcharge dans les services », a-t-il indiqué, avant de rappeler que plus de 4 millions de citoyens ont été admis au service des urgences médicales à Alger en 2018.
Il a précisé qu’une étude sera lancée pour justement définir la prévalence des urgences et tenter de répondre de manière optimale aux besoins en matière de soins d’urgence, qui sont généralement les maladies respiratoires et cardiaques et les urgences pédiatriques. « Un plan organisationnel est aujourd’hui nécessaire. Il est donc important de séparer les consultations des urgences et de mettre en place un tri, car plus de la moitié des cas arrivant aux urgences relèvent du palier 1 ou 2 et peuvent être orientés vers les structures de proximité, dont les polycliniques qui sont dotées des moyens nécessaires pour leur prise en charge », a-t-il ajouté. La wilaya d’Alger dispose de 41 points de garde H/24 sur les 896 polycliniques, mais ils ne sont pas fréquentés par méconnaissance étant pourtant dotés de moyens nécessaires pour la prise en charge.
Il a ainsi insisté sur l’importance de rétablir la confiance et sensibiliser les citoyens pour qu’ils se rendent dans ces structures sanitaires de proximité pour des consultations et qui pourront être orientés vers d’autres services dans le cas d’une réelle urgence, notamment vers les CHU. Pour ce faire, des unités avec des plateaux techniques complets seront mises en place. Des sessions de formation de médecins généralistes pour exercer les services d’urgence seront organisées afin d’améliorer les prestations de soins. Une campagne de communication et de sensibilisation doit être initiée afin d’impliquer les citoyens dans cette démarche et avoir l’adhésion de tous, note Abdelkader Ghouila, directeur de l’EHU de Kouba.
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