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Le quotidien d'Oran | Algérie | 15/12/2018
La vaccination chez le personnel médical est très faible, en Algérie, « elle est parfois nulle dans certaines structures de santé ». Pourtant, cet acte de prévention primaire assure une protection individuelle aux auxiliaires de la santé et évitera surtout au personnel médical de contaminer leur entourage et les patients dont ils ont la charge.
Le professeur Nassima Achour, chef de service à l'EHS El Hadi Flici ex-El Kettar, a affirmé avec regret, lors des 2èmes journées internationales d'infectiologie, organisées ce jeudi à l'Institut supérieur de la sécurité sociale, que « le personnel médical n'est pas vacciné. Oui, c'est une vérité, tout le monde a peur d'être vacciné, y compris le personnel soignant, parce qu'on n'a pas transmis le bon message ».
Elle précise encore que la vaccination de l'adulte a été toujours le parent pauvre de la vaccination, notamment dans le milieu hospitalier et l'antibio-résistance « a favorisé la résurgence des maladies infectieuses que l'on croyait disparues dans notre pays, la rougeole, la tuberculose ». Elle affirmera que « ce n'est pas une faille, c'est un fléchissement de nos campagnes de prévention et de vaccination, il y a beaucoup de problèmes ».
« On n'a pas écrit et on n'a pas bien informé que le vaccin est un plus pour la prévention ». Et « si le personnel soignant est vacciné, ce dernier va non seulement protéger le malade et mais sa famille également ».
Le professeur Achour précise encore que « même le personnel du tourisme qui voyage beaucoup et qui ne se sent pas du tout concerné par la vaccination, boude parfois la vaccination ».
Le Dr Fawzi Derrar, directeur du centre national de référence (vaccination) à l'Institut Pasteur d'Algérie, abonde dans le même sens, en recommandant l'obligation vaccinale pour le personnel soignant. Le virologue a estimé que le refus de vaccination de la part du personnel soignant « est impardonnable » en précisant qu'une étude française a démontré que la transmission du virus grippal est souvent due à la relation entre le personnel médical et le patient et non pas entre un patient et un autre.
Pour ce professionnel de la santé, l'Algérie est la première en Afrique en matière d'importation de vaccin anti-grippal, une moyenne de 2,5 millions de doses annuellement. Mais, le problème réside dans la réticence vis-à-vis de la vaccination, notamment de la part du personnel soignant. D'où la nécessité de formation, de sensibilisation des médecins, des infirmiers et l'ensemble des acteurs des structures hospitalières.
Le docteur a affirmé en outre que la faculté de médecine est très en retard en matière de formation en vaccinologie, en précisant, par ailleurs, que la surveillance sentinelle dans les hôpitaux en matière de morbi-mortalité relative à des complications des états grippaux manque de performance. Une situation qui ne permet pas aux chercheurs de faire des études approfondies et prévenir des risques d'épidémie et de surveiller précisément la grippe saisonnière. Une grippe dont il ne faut surtout pas négliger les complications. « L'année dernière, nous avons enregistrés 30 morts, mais ce chiffre reflète seulement les échantillons pour analyse qui sont arrivés à l'Institut Pasteur, mais une grande partie d'informations ne parvient pas à l'Institut, il y a des structures hospitalières qui ne donnent aucune information sur les personnes décédées suite à une grippe ».
Pour le professeur, l'Algérie doit se référer à l'expérience des Etats-Unis en terme de généralisation du vaccin anti-grippal pour atteindre une couverture vaccinale de toute la population. « L'OMS recommande un taux de vaccination antigrippal à 75%, alors que le taux de vaccination en Algérie est actuellement à 35% », dit-il. La grippe est une infection virale qui se propage facilement d'une personne à l'autre, notamment dans les deux mois de pic (janvier-février).
M. Aziza
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