Est-il vrai que l'Algérie, qui vient d'enregistrer des cas de rougeole et des morts, ces deux dernières années, fait mieux que le France ? C'est ce qu'a confirmé hier, le Pr Philipe Evard, de l'hôpital français de l'AP-HP, lors de la tenue, des 3èmes Rencontres algéro-françaises de la santé, à l'hôtel El Aurassi.

Il a expliqué, lors de son intervention, que l'Algérie a des taux de vaccination très élevés et des efforts de professionnels tout à fait « remarquables » sur lesquels « nous aurions à prendre exemple, nous en France », notamment par rapport à la rougeole, dit-t-il. Il a précisé que « concernant la rougeole, les résultats en France, ne sont pas bons du tout , puisque nous avons augmenté de sept fois le nombre de cas depuis l'année 2010, le nombre de patients atteints de la rougeole avec des taux de complications neurologiques sont extrêmement élevés, notamment dans les milieux défavorisés » Mais, il relativise, recommandant de lutter contre les opposants aux vaccins, en mettant en exerce la nécessité de rendre, plus au moins responsables, les directeurs des établissements, crèches, écoles et milieux d'accueil, centres de vacances, légalement responsables de la présence d'enfants non vaccinés, capables de transmettre la maladie à d'autres enfants. Une mesure dissuasive qui peut, réellement, donner des résultats. « Une mesure que notre ministre de la Santé vient de prendre et en vigueur, en France, depuis le 1er janvier ».

L'Algérie a fait mieux selon le Pr Bensenouci Abdelatif qui a affirmé, pour sa part, que l'Algérie avait rendu obligatoire la vaccination, suite à un décret, déjà publié dans le ournal officiel en 1969, où les contrevenants ont été sommés de payer une amende de 30 à 500 dinars, à l'époque. Mais précise-t-il, aucun citoyen n'a payé cette amende à l'époque car les Algériens avaient adhéré aux campagnes de sensibilisation, contrairement à ces dernières années où l'on constate une certaine réticence que ce soit chez la population, mais aussi chez certains auxiliaires de la santé. Il a affirmé par ailleurs, que les cas de rougeole enregistrés en Algérie, ces deux dernières années, sont dus à un refus de vaccination, et également à la contagiosité très importante de cette épidémie (pour un cas de rougeole, on peut avoir une vingtaine de personnes contaminées). La seule solution est la prévention qui se base, essentiellement, sur la vaccination. En précisant qu'il faut, carrément, atteindre les 95 %, de taux de couverture.

M. Aziza