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El Watan | Algérie | 17/11/2018
Les professeurs chefs de service en oncologie, qui s’opposent à la décision du ministère de la Santé relative à la limitation aux trois centres de référence la prescription des médicaments innovants, appellent à la mise en place des comités régionaux Est, Ouest et Centre pour « discuter des cas de patients et décider à donner les bons médicaments aux bons patients », a lancé le Pr Adda Bounedjar, chef de service d’oncologie au CHU de Blida et président de la Société algérienne de formation en oncologie, en marge des travaux du 10e meeting d’oncologie Pr Rabah Ferhat, et deuxième congrès maghrébin en oncologie dédiés au cancer du sein, cancer du poumon et urologique, organisés par la Société algérienne de formation et de recherche en oncologie, hier à Alger.
Cette rencontre, à laquelle ont pris part des oncologues de Tunisie, Maroc, Mauritanie et Libye, est axée principalement sur les nouveautés en matière de prise en charge des cancers, en l’occurrence le cancer du sein, le cancer du poumon et le cancer de la prostate. Il est question de la chimiothérapie de deuxième génération indiquée dans le cancer du sein, de l’hormonothérapie de deuxième génération et de l’immunothérapie indiqués dans la prise en charge du cancer de la peau et autres localisations. Le Pr Bounedjar relève que ces innovations ne sont malheureusement pas encore accessibles aux patients algériens. « Ces molécules dernières ont été enregistrées en janvier 2018 après avoir été validées par les experts cliniciens, mais elles ne sont pas encore commercialisées. Ce qui pénalise nos patients depuis déjà un an », déplore-t-il. Et de souligner qu’« effectivement, nous sommes conscients des coûts exorbitants de ces molécules (entre 20 000 à 100 000 euros par patient et par an), mais le patient algérien a le droit à l’accès au traitement innovant, qui ne peut avoir cette place que s’il est mis à la disposition des patients. Les directives du président de la République en 2012 sont claires à ce propos. C’est de rapprocher les soins à proximité des malades, et les professionnels de la santé sont au service du malade et ce n’est pas le contraire », a-t-il ajouté.
Intervenant dans le même ordre d’idées, un professeur en oncologie a estimé que les Algériens ont le droit de bénéficier des traitements comme tous les autres patients des pays riches. « Notre combat se situe à ce niveau et cela doit se faire avec des médicaments efficaces et moins toxiques. C’est aux autorités de santé d’aller négocier les prix sur les marchés internationaux, puisqu’on nous sort à chaque fois les coûts élevés de ces produits », a indiqué ce praticien qui s’oppose à la mise en place des centres de référence pour les traitements. « Nous nous opposons à cette approche. Limiter la prescription de ces traitements innovants à des oncologues et à quelques centres – dont certains sont dépourvus de moyens nécessaires (hospitalisation, anapath, oncologue) sous la responsabilité d’un assistant en oncologie, alors que des professeurs hospitalo-universitaires, qui dirigent des équipes en formation avec tous les moyens exigés, dans des centres qui accueillent des milliers de patients, sont écartés – est une grave erreur. Tous les patients algériens cancéreux ont droit aux soins et aux traitements innovants et c’est consacré par le Plan cancer.
Limiter la prescription à cinq centres, Oued Souf, Constantine, Alger (CPMC) et Oran, c’est saboter le Plan cancer 2015-2019 », a-t-il relevé. Il regrette que l’avis de ces praticiens ne soit pas pris en compte : « Des réunions ont eu lieu au ministère de la Santé et la dernière remonte à jeudi passé et nous n’y avons pas été associés et pourtant nous avons notre mot à dire. » L’accès à l’innovation pourrait, selon notre interlocuteur, passer par des essais cliniques. « Des essais cliniques d’enregistrement doivent être effectués en Algérie pour permettre à nos patients l’accès à l’innovation au même titre que les autres nations. Il faut dire que la génétique de l’Algérien est complètement différente des autres pays pour toutes les pathologies, non seulement pour le cancer. »
L’accès aux innovations dans le cadre de la recherche à travers les essais cliniques pourrait, selon l’oncologue, être un moyen pour l’accès aux molécules innovantes et permettre dans un proche avenir plus de rigueur dans le diagnostic, la prescription, la surveillance et les études pharmacoéconomiques. « Des données qui permettront à nos structures hospitalières d’acquérir toutes les réformes en termes de gestion, similaires aux autres nations. » Les participants à ce congrès redoutent, par ailleurs, le retour à la situation d’il y a une dizaine d’années, où des patients étaient contraints de faire des milliers de kilomètres pour avoir accès aux soins, si les nouvelles mesures venaient à être appliquées.
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