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Liberté-Algérie | Algérie | 14/11/2018
L’utilisation excessive et anarchique de ces substances médicamenteuses, soit par prescription médicale ou par l’automédication, entraînera l’augmentation du nombre de décès dus aux infections. À l’instar de beaucoup de pays dans le monde utilisant excessivement les antibiotiques, l’Algérie risque dans les prochaines années de se retrouver devant une impasse thérapeutique.
La consommation effrénée et abusive de ce type de médicaments qui agit directement sur le mal bactériologique engendrera à la longue une résistance aux antimicrobiens prodigués.
Cette résistance compromet ainsi les traitements d’infections dues à des bactéries, des parasites, des virus et des champignons. Ce constat alarmant sur le phénomène de consommation abusive des médicaments antibactériens, antiviraux et antiparasitaires a été dressé hier par les professionnels de la santé lors d’une rencontre académique organisée à l’hôtel El-Djazaïr, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
Tous les intervenants qui se sont succédé à la tribune ont relevé le danger qui guette les Algériens en raison de l’utilisation exagérée de cette classe de médicaments qui entraînera indubitablement des résistances, d’autant que l’Algérie s’est adjugé, selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé, la cinquième place en termes de consommation de médicaments antibiotiques dans le monde.
Pour faire face à cette situation catastrophique, les pouvoirs publics ont mis en place un plan de riposte pour parer à l’éventuel échec des traitements antimicrobiens. “Nous sommes en train de perdre des antimicrobiens, ce qui renforcera le risque d’être infecté par des maladies infectieuses. Pour parer à cette situation extrêmement dangereuse, l’Algérie a mis en place un plan national stratégique de lutte contre la résistance aux antimicrobiens. Des représentants de pas moins de 13 départements ministériels siègent dans ce comité multisectoriel, ce qui dénote tout l’intérêt qu’accorde le gouvernement à cette problématique. Ce qui aidera à mieux faire connaître le problème de la résistance aux antimicrobiens et de renforcer du coup les connaissances par la surveillance”, indiquera Pr Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la Santé, lors de son intervention à l’ouverture des travaux de cette rencontre. En raison des conséquences dramatiques qui découlent de l’usage irrationnel de ce type de molécules, le plan national en question réserve une place de choix aux pharmaciens dans la lutte contre ce phénomène qui est en train de prendre de l’ampleur.
L’utilisation excessive et anarchique de ces substances médicamenteuses, soit par prescription médicale ou par l’automédication, entraînera, selon les microbiologistes présents hier, l’augmentation du nombre de décès dus aux infections. “Ces traitements deviennent à la longue inefficaces, ils perdent de leur activité antibactérienne, ce qui va compliquer la lutte contre certaines maladies infectieuses VIH ou tuberculose”, alertera une infectiologue qui rappellera que pas moins de 700 000 personnes meurent dans le monde en raison des maladies infectieuses. Le plan national en question accorde une place de choix, voire stratégique, au pharmacien en raison de son rôle dans la lutte contre la montée affolante de la consommation d’antibiotiques. “Le pharmacien sera associé au processus de lutte contre ce phénomène qui constitue un véritable cauchemar pour les pouvoirs publics. D’autant que ce type de médicaments est listé, autrement dit il est soumis au préalable à une ordonnance médicale prescrite par un médecin. Il est question de sensibiliser davantage le pharmacien pour juguler l’automédication et ne pas céder aux pressions des malades sans prescription médicale”.
Par Hanafi Hattou
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