Le groupe pharmaceutique français Sanofi entend porter à 80% la production locale de ses produits, contre 65% actuellement, en mettant sur le marché une centaine de spécialités des différentes classes thérapeutiques, a indiqué, jeudi, le PDG de Sanofi Algérie, Haissam Chraiteh, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle usine du groupe à Sidi Abdellah en présence du ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi.

Le Pr Mokhtar Hasbellaoui, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a par contre brillé par son absence à cette cérémonie d’inauguration d’un complexe de production, le plus grand en Afrique et au Moyen-Orient, à laquelle la communauté médicale a été invitée et représentée par les professeurs en médecine, chefs de service, toutes spécialités confondues.

Cet important complexe, qui emploie près de 400 collaborateurs, offre, selon M. Chraiteh, une capacité de 100 millions d’unités par an et une centaine de spécialités pharmaceutiques seront produites couvrant les différentes classes thérapeutiques, telles que le diabète, la cardiologie, la neurologie et la douleur. Doté d’un investissement de plus 85 millions d’euros (10,6 milliards de dinars), cette infrastructure, poursuit le PDG de Sanofi Algérie, est le premier complexe de production et de distribution pharmaceutiques en Afrique.

« A travers cet investissement, Sanofi confirme son engagement auprès des patients algériens et de tous les acteurs de la santé en Algérie », a-t-il encore indiqué lors d’un point de presse, avant de signaler que la commercialisation de ses produits se fera dès l’année prochaine, puisque les trois lots sont en cours de fabrication en attendant de finaliser le processus de qualification et de validation. Interrogé sur le projet de fabrication de l’insuline dans cette même usine, comme, cela a été annoncé dès l’acquisition du terrain, M. Chraiteh s’est contenté de dire que les discussions sont toujours en cours avec les autorités locales. « Notre volonté est là, elle est inscrite.

Nous attendons que les choses évoluent », a-t-il ajouté. Ce qui laisse entendre que le projet de production de l’insuline est pour le moment renvoyé aux calendes grecques en attendant le feu vert des autorités sanitaires algériennes. Et de préciser en réponse à la question sur les objectifs du groupe en matière d’exportation des médicaments produits en Algérie que « la priorité est de démarrer le complexe de manière fiable. Le site est fait pour être amené à produire plus de formes et de produits de gamme Sanofi. Mais avant d’aller plus loin dans son élargissement, il doit d’abord consolider son démarrage et respecter les engagements pris en matière de sécurisation de l’approvisionnement ».

Quant au projet de partenariat entre Saidal et Sanofi Pasteur pour la production locale de vaccins, les responsables de Sanofi affirment être engagés dans le développement pharmaceutique, mais on comprend bien que la balle est dans le camp de leur partenaire. Et de déclarer : « Les discussions autour de ce projet sont en cours et nous restons toujours dans une logique de développement continu en Algérie. »

Pour le vice-président exécutif du groupe chargé des marchés émergents, Olivier Charmeil, l’Algérie est parmi les cinq pays qui ont accueilli les plus grands projets du groupe Sanofi ces dernières années, aux côtés de la Chine, la Russie, le Brésil et le Mexique. Un choix qui s’explique, selon lui, par la présence du groupe Sanofi en Algérie qui remonte à 27 ans, l’attractivité du marché algérien, les compétences des équipes, ainsi que la volonté des autorités publiques à développer l’industrie pharmaceutique. « Faire passer la production de 65% à 85% est l’un des ratios les plus élevés pour le groupe Sanofi au monde », a t-il expliqué. Pour sa part, Philippe Luscan, vice-président exécutif affaires industrielles globales de Sanofi, a déclaré que « ce projet représente le plus important investissement du réseau industriel de Sanofi en Afrique. Il témoigne de notre excellence industrielle et de notre volonté de rendre nos innovations pharmaceutiques disponibles partout dans le monde ».

Présent en Algérie depuis 1991, Sanofi Algérie a lancé son premier investissement en 1998, avec la création, en partenariat avec Saidal, d’une unité de production à Aïn Benian, qui sera transférée au complexe de Sidi Abdellah en 2019, vu la saturation de ses capacités de production.