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El Watan | Algérie | 15/10/2018
La prise en charge du diabétique de type 2 doit être revue, selon les nouvelles recommandations internationales rendues publiques le 5 octobre dernier. Ces nouvelles recommandations plaident pour une approche centrée sur le patient « particulièrement en ce qui concerne l’évaluation du risque cardiovasculaire ainsi que l’hypoglycémie, comme indicateurs majeurs dans l’équilibre du diabète de type 2.
Les diabétiques meurent des complications cardiovasculaires », a déclaré le Pr Mourad Semrouni, président de la Société algérienne de diabétologie, lors d’une conférence de presse organisée par le laboratoire Novo Nordisk et consacrée aux nouvelles recommandations de l’ADA et de l’EASD, tout en plaidant pour l’amélioration de la prise en charge des patients diabétiques, dont le nombre ne cesse d’augmenter. « Notre avis en tant qu’expert clinicien auprès de l’autorité de santé est facultatif, nous appelons les associations de malades diabétiques à revendiquer les nouvelles thérapeutiques qui ont montré leur efficacité et surtout la prévention contre les complications cardiovasculaires et rénales qui sont les premières causes de mortalité chez ces diabétiques.
Le nombre d’insuffisants rénaux est en nette augmentation, une des complications du diabète. 70% des personnes dialysées sont hypertendues et diabétiques. Les malades algériens ont le droit de bénéficier des nouvelles thérapeutiques, telles que dictées par les recommandations internationales, dont les molécules sont déjà commercialisées ailleurs dans le monde depuis une dizaine d’années », a souligné le Pr Semrouni. Et de rappeler que l’Algérie est encore sur des schémas thérapeutique dépassés et les dépenses de l’Etat vont encore augmenter, vu toutes les complications dont souffrent les diabétiques, tout en faisant référence aux données du baromètre pour mesurer et améliorer la prise en charge des diabétiques. Les chiffres en question montrent, a-t-il indiqué, que 65% des sujets atteints de diabète de type 2 ont une hémoglobine glyquée supérieure ou égale à 7%, alors que 42% d’entre eux non traités à l’insuline présentent des complications.
Il estime que l’application de ces recommandations en adoptant le nouveau schéma thérapeutique avec les nouvelles molécules, les incritines, en l’occurrence l’analogue GLP-1 (Victoza) enregistré et non remboursé en Algérie et l’inhibiteur SGLT2 reconnues pour leur efficacité sur l’équilibre du sucre sanguin, sans risque d’hypoglycémie, avantage sur la perte de poids, sur la baisse de la tension artérielle systolique et son amélioration du bilan lipidique, permettra à long terme de prévenir les complications cardiovasculaires et rénales et offrir une meilleure qualité de vie aux patient avec une espérance de vie plus longue.
« Arrêt des investissements »
En plus de ces avantages, ces nouvelles molécules, notamment l’analogue du Glp-1, retardent le traitement à l’insuline tout en réduisant l’utilisation des bandelettes. L’approche pharmaco-économie s’impose devant une augmentation effrénée du nombre de diabétiques et des coûts des thérapeutiques, note le Dr Yacine Sellam, président de la Société algérienne des affaires réglementaires et de la pharmaco-économie.
Revenant sur le coût du diabète en Algérie, estimé à 51,3 milliards de dinars en 2017, le Dr Sellam a souligné que ces nouvelles molécules recommandées par le rapport de l’ADA et de l’EASD dans la nouvelle approche de prise en charge semblent être l’option thérapeutique, où le rapport coût/efficacité est reconnu, notamment en terme de prévention des complications cardio-vasculaires qui représentent un lourd fardeau au Trésor public. Faisant une simulation sur les coûts direct et indirect et intangible pour évaluer la valeur économique, le Dr Sellam a noté que les dépenses directes de cette maladie ne représentent que la partie visible de l’iceberg. « La prise en charge de des complications dont nous ignorons les coûts réels est plus coûteuse. Il est important aujourd’hui d’adopter en Algérie le modèle d’impact budgétaire afin de dépenser moins et prendre en charge plus de patients. » « Une économie de 40 000 DA par patient et par an peut être générée, lorsque l’on introduit en plus des antidiabétiques oraux la liraglutide chez un diabétique de type 2 au lieu de l’insuline.
Ce qui est important à mon sens. Ce qui permettra de réduire aussi les côuts indirects », a-t-il indiqué. Pour Jean-Paul Digy, le directeur de Novo Nordisk Algérie, ces innovations ont un impact important sur le capital humain et la croissance économique d’un pays. « Lorsque l’index du capital humain, qui est lié au développement économique, est élevé à travers les paramètres de santé, plus la croissance est élevée », a-t-il souligné.
Il regrette que l’Algérie soit en retard dans l’acquisition et le remboursement des produits d’innovation dans le traitement du diabète. « La population diabétique algérienne est surinsulinisée. Ce qui revient plus cher encore aux contribuables. Il a été démontré, selon des études, que ces nouvelles molécules réduiraient le taux de l’insulinisation de 8 à 24% dont les économies générées se comptent en milliards de dollars », a-t-il souligné, avant de rappeler que ces innovations seront produites en Algérie dans l’usine de Novo Nordisk à Boufarik, en l’occurrence la liragutide qui attend toujours le remboursement par la Sécurité sociale. Une situation qui n’arrange pas l’investissement de Novo Nordisk.
Le directeur général du laboratoire danois, M. Digy, n’est pas allé avec le dos de la cuillère. « Si nos produits ne sont pas remboursés, nous arrêterons nos investissements en Algérie », a-t-il lancé.
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