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El Watan | Algérie | 22/09/2018
L’envenimation scorpionique semble prendre de l’ampleur dans les wilayas du Sud ces dernières années, au risque d’atteindre les wilayas du Nord. Est-ce vraiment le cas ?
L’envenimation scorpionique est effectivement un sérieux problème de santé publique qui a toujours existé. Si aujourd’hui cela fait l’actualité, c’est parce que les moyens de communication se sont développés et on parle de ce fléau, surtout suite à des décès. L’Algérie enregistre 50 000 piqûres par an, avec une moyenne de 50 décès. Il faut savoir qu’il y a une vingtaine d’années, nous enregistrions entre 200 à 250 décès et avec l’amélioration de la prise en charge thérapeutique, qui est le dernier maillon de la chaîne, ce chiffre est actuellement revu à la baisse. Il faut savoir que parmi ces décès, les enfants figurent en tête.
Ces décès peuvent-ils être évités, d’après vous ?
Bien sûr. Toute personne piquée par un scorpion, surtout dans les zones à haut risque, doit se rendre rapidement dans une structure hospitalière la plus proche. C’est le message à faire passer en priorité. Maintenant, la prévention demeure le meilleur moyen de protéger les populations de ce type d’envenimation à travers des campagnes de sensibilisation sur les dangers que peuvent présenter les piqûres de scorpions, en l’occurrence le l’endoctronus australis, connu pour sa dangerosité dans ces régions du sud du pays. Il s’agit d’un travail d’intersectorialité, qui doit être mené pour informer et sensibiliser les populations. Des mesures simples sont recommandées afin de se protéger. L’intervention de certains secteurs, l’intérieur, l’habitat, l’enseignement, etc., est primordial dans la lutte contre ce fléau. Malheureusement, le secteur de la santé, qui est le dernier maillon de la chaîne, récolte les conséquences de toutes les insuffisances des autres.
Une piqûre de scorpion est donc considérée comme une urgence médicale ?
Effectivement, toute personne piquée par un scorpion doit se présenter au premier centre de soins qui possède les outils de base pour la prise en charge, entre autres, le sérum antiscorpionique.
Mais parfois l’antidote ne suffit pas, car certains cas nécessitent de la réanimation. Les médecins doivent savoir évaluer le degré de gravité, car certaines personnes, notamment des enfants présentent parfois des symptômes minimes, alors que d’autres arrivent à un stade clinique très élevé nécessitant de la réanimation, d’où l’importance de la formation des médecins. Notre action intervient justement à ce niveau pour sensibiliser les autorités publiques sur l’importance de la formation médicale continue afin d’assurer une meilleure prise en charge médicale des personnes au tableau clinique sévère suite à une envenimation.
Comme il est important de sensibiliser les populations sur les dangers que présente une piqûre de scorpion, tout en insistant sur les mesures de prévention qui consistent à respecter les règles d’hygiène dans les maisons et aux alentours, le renforcement de l’éclairage dans les quartiers, ne pas laisser des gravats, ni le linge mouillé par terre, organiser la collecte des scorpions dans les cités, etc.
A quel moment peut-on parler d’un tableau clinique modéré ou sévère ?
Les troubles neurologiques et musculaires sont les premiers symptômes observés suite à une envenimation scorpionique. Il faut savoir que le venin contient des neurotoxines, des petites protéines qui agissent sur la canal sodium voltage dépendant, une structure au niveau des membranes des cellules musculaires et nerveuses qui sont altérées.
Les toxines sont de très petites protéines qui se diffusent rapidement dans l’organisme et touchent le système nerveux et les muscles, en l’occurrence le cœur, ce qui peut entraîner un coma, d’où l’importance de la réanimation pour les cas sévères qui nécessitent une réanimation médicale avec des produits spécifiques.
C’est au vu du tableau clinique qui se présente à nous que l’on peut parler des différents grades et cela dépend aussi de la quantité de venin injecté que nous ignorons souvent. Des cas arrivent également dans un état très grave parce qu’ils ont consulté tardivement.
Comme il arrive parfois qu’on ait des piqûres blanches, c’est-à-dire sans venin. On ressent une douleur, mais sans aucun autres symptômes de complication. Sur les 50 000 piqués par an, 2000 cas présentent des tableaux cliniques sévères, dont 50 décès.
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