La production locale de vaccins a diminué ces dernières années, simplement parce que l'équipement avec lequel travaille l'Institut Pasteur d'Algérie est dépassé et doit être renouvelé et modernisé. C'est ce qu'a révélé le Dr Zoubir Harrat, directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) dans une interview accordée au site pharmaboardroom.

«Nous avons déjà entamé ce processus en donnant la priorité aux domaines qui nous posent le plus de problèmes de santé publique. Le sérum de piqûre de scorpion est l'un de ces domaines dans lequel nous souhaitons améliorer nos performances afin de nous assurer de relever les défis posés, tels que l'adéquation à la quantité requise. La demande est actuellement trop élevée pour nous, et nous avons donc mis en place une nouvelle unité pour y remédier », a déclaré à cet effet le Dr Harrat.

Concernant les pénuries de vaccins, le DG de l'IPA dira que fournir des vaccins est une partie essentielle de la mission de l'institut. Actuellement, l'IPA distribue, selon lui, à tous les centres de vaccination en Algérie et ils sont tous bien couverts. «Dans l'ensemble, nous sommes responsables de 92% de la distribution. Pendant deux années consécutives, nous avons pu maintenir le flux sans interruption et sans remise en état : nous continuons à améliorer notre position ». Un moyen d'y parvenir était de conclure des accords de livraison de trois ans avec les fournisseurs, ajoutera le DG de l'IPA, ce qui leur permet de se libérer des contrats annuels risqués qu'ils avaient auparavant. «Nous avons établi des procédures et des délais clairs vers lesquels nous travaillons. Cette mise en place d'une véritable stratégie nous a permis de surmonter les défis du passé », précisera-t-il.

Concernant la contribution de l'IPA à la surveillance de l'épidémiologie en Algérie, il dira que l'institut a une expertise importante dans ce domaine grâce à ses centres de référence et au fait que les responsables participent à presque tous les projets de santé lancés. Le contrôle du paludisme ainsi que le contrôle de la résistance aux insecticides sont des tâches importantes, pour le Dr Harrat.

«Nous sommes également très actifs dans le diagnostic de la tuberculose et travaillons en étroite collaboration avec les laboratoires régionaux dans ce domaine. De plus, nous avons aidé à établir des centres de traitement des maladies grippales et respiratoires, établissant des normes pour tout le continent », indiquera-t-il. Il ajoutera qu'un exemple récent est venu avec une épidémie de rougeole cette année, rapidement identifiée par le génotypage par l'IPA. L'IPA fait partie du groupe de travail du réseau international des Instituts Pasteur pour la surveillance des épidémies et il est membre de tous les comités de supervision nationaux.

Z. Mehdaoui