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El Watan | Algérie | 06/09/2018
L’épidémie de choléra circonscrite dans la wilaya de Blida, dont le nombre de cas est en nette diminution, continue de susciter panique et inquiétude cette fois-ci outre-mer. Des passagers en partance d’Oran vers la ville de Perpignan, hier à bord d’un avion de la compagnie aérienne française ASL, ont été, selon l’AFP, « confinés dans leur avion pendant plus d’une heure, hier mercredi, en raison d’une suspicion de choléra chez un enfant ». Les passagers qui ont été empêchés de sortir de l’avion, précise l’AFP, « ont dû attendre la visite à bord d’un médecin régulateur.
La cellule risque technologique des sapeurs-pompiers s’est également rendue sur place ». Et là, on s’interroge. Comment peut-on déclarer au cours d’un vol d’une heure de temps qu’une personne est porteuse d’une quelconque maladie, en l’occurrence le choléra, sans avoir fait subir au préalable les examens nécessaires pour établir un diagnostic fiable ?
Dans le cas du choléra, les analyses des selles qui sont systématiques ne peuvent être interprétées que 48 à 72 heures après le prélèvement. « La maladie ne peut être détectée au vu d’un seul symptôme, tel que les vomissements.
Il y a un tableau clinique spécifique à cette maladie. On ne peut parler de choléra sans avoir confirmé toutes les données relatives à cette maladie », précise un spécialiste des maladies infectieuses. Mais, les autorités aéroportuaires françaises ont préféré la solution facile, celle de « confiner » les 147 passagers en raison d’une suspicion de choléra chez un enfant, alors que les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) face à de telles crises sanitaires — qui rappelle que 47 pays dans le monde sont concernés par le choléra, avec une estimation de 2,9 millions de cas par an dans le monde entier — préconisent d’autres comportements.
Le Centre opérationnel de régulation et de réponse aux urgences sanitaires et sociales de la sous-direction de la veille et de la sécurité sanitaire au ministère de la Santé français a rendu publique une note d’information vendredi dernier dans laquelle il est indiqué la conduite à tenir avant et au retour des voyageurs.
Le centre de veille rappelle qu’en ce qui concerne ces derniers, « l’OMS ne conseille ni dépistage systématique ni mise en quarantaine pour les voyageurs en provenance de régions touchées par le choléra. Par ailleurs, en l’absence d’exposition massive à des selles ou des vomissements, les passagers assis à côté des cas lors des voyages en avion et par tout autre moyen de transport ne sont pas à risque », lit-on dans la note adressée aux personnels de santé et aux institutions sanitaires.
L’Oms recommande par contre qu’en cas d’exposition massive à un cas confirmé ultérieurement, l’indication d’une antibioprophylaxie sera évaluée par le spécialiste. Par ailleurs, les compagnies aériennes devront s’assurer des mesures de désinfection des aéronefs en cas de selles ou de vomissements conformément au Guide d’hygiène et de salubrité de l’OMS ; de la traçabilité des épisodes de diarrhées et de vomissements ayant exposé des passagers ou le personnel navigant en s’appuyant sur les documents suivants : The International Air Transport Association (IATA) : Medical incident report form et Request form for passenger contact tracing.
La note du Corruss signale qu’en France, le choléra est une maladie à déclaration obligatoire dont le signalement est à faire en urgence et par tout moyen approprié (téléphone, mail, fax) dès la suspicion (tableau clinique évocateur de choléra). Ce signalement doit être suivi d’une investigation autour du cas et les personnes co-exposées.
Djamila Kourta
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