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Le quotidien d'Oran | Algérie | 27/08/2018
La psychose continue au milieu des habitants des wilayas ayant connu des cas confirmés de choléra, maladie hautement contagieuse et porteuse d'une peur panique, car mortelle si elle n'est pas traitée à temps. Elle est aussi cause de panique de par la rapidité avec laquelle elle se propage et parce qu'elle est considérée comme une maladie des temps anciens ayant causé des milliers de morts partout à travers le monde.
A Blida, les habitants ne savent plus envers quelle source de contamination se tourner, les autorités sanitaires n'ayant pas encore tranché. Déjà, selon le ministère de la Santé, il y aurait deux sources, celle d'Ain Bessam où il est affirmé que les premiers cas ont été enregistrés depuis le début du mois sans que la source de contamination (eau, fruits et légumes) ne soit encore connue. La deuxième source serait la contamination de la source de Sidi El Kébir par le vibrion cholérique et dont l'eau est interdite à la consommation.
Cette annonce ajoute à la suspicion et augmente la peur des citoyens : d'un côté, les autorités affirment que l'eau du robinet est saine et ne présente aucun danger et, de l'autre, ces mêmes autorités interdisent la consommation de l'eau de cette source contaminée par le vibrion cholérique. En outre, certains citoyens s'étonnent que ces cas de choléra se soient déclarés en même temps en deux endroits si éloignés l'un de l'autre puis, chose plus étonnante encore, la wilaya de Blida où il a été constaté le plus grand nombre d'atteintes au choléra n'est pas la région où les foyers auraient été découverts. Pour les gens, c'est la psychose. Tous ne consomment que de l'eau minérale et personne n'achète de pastèque ! Même si les autorités de la wilaya de Blida ont déclaré que l'eau du robinet est saine, les gens ne les croient pas. « Alors, d'où est venue cette maladie ? Pourquoi ne nous informe-t-on pas de manière sérieuse ? Nous savons tous que le réseau d'AEP est lui-même malade à travers de nombreuses régions de la wilaya ! allez voir les fuites, les regards des vannes d'eau potable remplis de vase et d'animaux morts, allez voir les châteaux d'eau et leur gestion, et vous comprendrez pourquoi nous ne les croyons pas ! », a déclaré un sexagénaire rencontré dans un magasin en train d'acheter de l'eau minérale.
Des mesures préventives tardives
Afin de contenir la propagation du choléra dont le nombre de cas avérés est le plus élevé à Blida, la wilaya a pris une série de mesures dont l'éradication de toutes les décharges sauvages à travers la plupart des quartiers des villes et villages, l'interdiction de la vente de fruits et légumes en ambulatoire (pour la traçabilité des produits consommés), la recherche des sources d'irrigation auprès de tous les agriculteurs de la région et l'analyse de ces eaux d'irrigation. Une cellule de crise a été mise en place par le wali de Blida pour prendre toutes les mesures nécessaires en cas de prolifération de cette maladie. Mais ces mesures sont plutôt tardives et inefficaces si elles prennent un caractère de campagne temporaire vite remise au rebut.
Et pour la rentrée scolaire ? Il ne faut pas oublier aussi que la rentrée scolaire est pour moins de deux semaines, et là si des mesures drastiques et sérieuses ne sont pas prises, il est à craindre une véritable pandémie. En effet, mis en contact par milliers, s'il n'y a qu'un seul écolier atteint, ce sont tous les élèves de l'école qui risquent de contracter la maladie et, de là, contaminer tout leur entourage. Le fait que cet évènement soit survenu durant les vacances pourrait être un avertissement afin que toutes les précautions soient prises en milieu scolaire pour éviter une véritable catastrophe sanitaire. Les toilettes des écoles sont souvent dans un état d'insalubrité extrême et les cantines scolaires continuent d'être gérées de manière aléatoire, manquant surtout d'eau et donc d'hygiène. L'heure est grave et tout le monde est concerné, aussi bien les parents qui doivent veiller à la propreté de leurs progénitures que les autorités (scolaires et communales) qui sont tenues de prendre toutes les précautions sanitaires à même de garantir l'hygiène à l'intérieur des établissements scolaires.
L'information pour contrer la désinformation
L'autre volet d'une lutte contre cette maladie (et toutes les autres) demeure l'information du citoyen et sa sensibilisation en lui disant la vérité, toute la vérité, en temps réel. Depuis longtemps, les Algériens n'ont plus confiance en leurs responsables, car ils découvrent toujours que l'information a été retardée ou faussée pour des considérations politiques qui n'ont pas lieu d'être quand il s'agit de santé publique. Déjà, aucune déclaration n'a été faite à temps, les chiffres donnés par les différents acteurs sont différents. Des ministères concernés (Intérieur, Agriculture et Commerce) sont toujours muets et les Algériens sont souvent branchés sur l'extérieur et les réseaux sociaux pour essayer d'avoir une information qu'ils considèrent malheureusement plus crédible que l'officielle qui, insidieusement, leur fait avaler des couleuvres trop grosses pour passer en d'autres temps.
Les autorités concernées, toutes les autorités, y compris les walis et les responsables aux différents échelons, doivent informer les citoyens en leur disant la vérité, car il ne faut surtout pas oublier que cette information est vécue par des citoyens qui communiquent avec leurs proches en leur donnant ce qui est exact, ce qui rend mensongères les déclarations des autorités et leur fait perdre leur crédibilité.
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