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El Watan | Algérie | 23/06/2018
Les maladies cardio-vasculaires constituent la première cause de décès en Algérie. Elles sont responsables de la mort d’un Algérien sur 4, soit 40 000 morts par an. Une situation qui inquiète de plus en plus les spécialistes, qui appellent à la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre les facteurs de risque, dont certains sont modifiables. L’augmentation d’événements et d’accidents cardio-vasculaires est liée, selon eux, directement au changement du mode de vie des Algériens.
Le Collège algérien des cardiologues libéraux s’est penché justement ce week-end, lors de son 15e congrès national de cardiologie pratique, qui a pris fin hier, sur les thèmes d’actualité, notamment la pathologie vasculaire, les cardiopathies ischémiques, les troubles du rythme cardiaque et qui sont en augmentation dans notre population. Un riche programme, qui a vu la participation de nombreux cardiologues algériens et étrangers « venus apporter leur expertise dans les différents domaines de leur compétence », a souligné le Dr Mouloud Moualek, président du Collège Algérien des Cardiologues Libéraux (CACL), à l’ouverture des travaux du congrès, vendredi dernier.
Et de préciser : « Il est de notre devoir de vous apporter l’actualisation des connaissances afin que nos patients soient pris en charge selon les standards internationaux, tout en ajustant nos attitudes et nos algorithmes. » Le Collège des cardiologue libéraux, a-t-il encore souligné, s’attelle à assurer à travers ces journées scientifiques une formation médicale continue de qualité aux cardiologues algériens pour être au diapason de ce qui se fait ailleurs dans le monde.
Il a affirmé que les pathologies exposées et débattues lors de ce congrès sont effectivement en hausse dans notre pays et cela s’explique par les facteurs favorisant l’émergence de ce type de maladies, notamment l’hypertension artérielle, le diabète, l’hypercholestérolémie et le tabagisme, qui sont en forte progression. « A cela s’ajoute le facteur environnemental, à savoir le stress et l’hérédité », a t-il précisé.
L’infarctus du myocarde touche, d’après le président du CACL, de plus en plus de personnes, des jeunes et des moins jeunes. « Il nous arrive souvent de recevoir en consultation des personnes souffrant de douleurs au niveau du thorax, qui sont pris en charge dans la phase aiguë. Certains sont adressés aux urgences dans les hôpitaux. Il en est de même pour les AVC, qui sont également en nette augmentation en raison de la multiplication des facteurs de risque », a t-il signalé.
La réduction du poids de ces maladies passe, a indiqué le Dr Moualek, essentiellement par la lutte contre les facteurs de risque, en agissant sur ceux qui sont modifiables, tel le tabac, en arrêtant de fumer, et bien sûr ceux qui ne le sont pas. « Le médecin traitant doit prendre tout le temps nécessaire pour expliquer aux patients l’importance d’agir sur ces facteurs de risque et le bénéfice que l’on peut avoir dans la gestion de la maladie.
Cela doit donc être pris sérieusement en compte pour insister sur la nécessité d’arrêter le tabac et une meilleure observance du traitement afin d’arriver à équilibrer la glycémie et l’HTA », a-t-il encore recommandé, tout en signalant que le cardiologue libéral algérien peut prendre en charge un malade cardiaque en dehors d’une extrême urgence. « Il peut traiter correctement une hypertension artérielle, une hypercholestérolémie, une insuffisance coronarienne, un suivi correct d’un post-infarctus du myocarde, d’un malade ponté, d’un porteur d’un pacemaker, etc. », s’est-il félicité, tout en insistant sur l’importance de la formation médicale continue.
Pour le Pr Ahnia Samir, du service de cardiologie A2 au CHU Mustapha Bacha à Alger, le tabagisme est le premier facteur incriminé dans la survenue des événements cardio-vasculaires. En plus du tabagisme, le diabète et l’hypertension artérielle favorisent justement l’apparition des maladies coronarienes. « Un fumeur peut faire un infarctus du myocarde à n’importe quel moment, surtout que les personnes atteintes commencent à fumer à leur jeune âge », a-t-il indiqué. Et d’appeler à la mise en place d’une stratégie de planification à travers la prévention et le diagnostic précoce pour lutter contre ces facteurs de risque. « Dans les dix prochaines années, il y aura une flambée de cas vu les incidences du diabète et de l’HTA, avec le tabagisme.
Il faut une prise de conscience des acteurs de la santé et de la population pour éviter l’hécatombe », a-t-il averti. La mise en place de réseaux de soins, a-t-il encore souligné, est aujourd’hui impérative afin de permettre un accès équitable aux soins avec les moyens nécessaires pour ce type d’urgence, notamment l’infarctus du myocarde, à tous les patients à travers le territoire national.
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