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La nouvelle république | Algérie | 02/03/2007
Skikda, la malheureuse, n’a pas manqué de se demander à quelle sauce elle va être mangée quand l’opportunité du mouvement des walis se met en branle. Moins claironnante et moins plastronnante, elle a fini par perdre la parole et la compréhension du langage à la manière de l’épouse corvéable qui n’a pour tout remède qu’un cautère sur une jambe de bois. Aguerrie, marquée au fer rouge, personne n’a fait son possible pour la tirer de l’état de délabrement dans lequel elle se trouve. Saleté, routes dégradées, chaussées défoncées, rues éventrées, elle contemple les âcres effluves de l’abandon devant un quotidien souvent routinier et sans projet spécifique. Et si projet il y a, il demeure dans les limbes.
Dans son souci social et devant un hôpital séculaire en voie
de reconfortement, elle a salué d’une inflexion de la tête
le classique projet de réalisation d’un autre hôpital de
240 lits sur le site environnemental de la cité Aïssa Boukerna.
Aspiration tout à fait légitime compte tenu de la démographie
galopante — 60 000 habitants en 1966, plus de 500 000 en l’an 2004.
La ville qui est en cycle de maturité étouffe sous le surpoids
de sa population à laquelle s’ajoute la population additionnelle
des différentes communes et daïras de la wilaya. Elle avait une
sacré sainte horreur de tout ce qui est laid, elle a fini par se résigner;
clochardisée, elle se contorsionne dans une gymnastique éprouvante
pour mettre sur les rails un éventuel projet qui ne voit malheureusement
jamais le jour. Et cela dure, depuis plus d’une décennie. Le cas
du nouvel hôpital en est la preuve vivante.
Confié à Cosider, il engloutira pour une première tranche en 1994, 15 milliards de centimes. Trois ans plus tard, c’est-à-dire en 1997, c’est l’arrêt systématique des travaux. La DDS, à l’époque, avait du mal à débloquer une enveloppe financière de l’ordre de 25 milliards de centimes au profit de Cosider pour la continuité du chantier resté en l’état.
Il faudrait attendre le coup de pied dans la fourmilière donné par M. Salhi, ex-wali de Skida, qui, en 2003, secoua le cocotier non sans avoir injecté une enveloppe financière conséquente au profit de cet hôpital dans le cadre du plan de développement sectoriel. C’est dire que depuis 1994 beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. L’hospitalité du cadre urbain et la laideur d’un bidonville alentour vont constituer, encore une fois, un frein dans les travaux d’aménagement extérieur. Madame le chef de daïra, au four et au moulin, prendra langue avec les 80 familles, et ce, de façon régulière et elle finira par réussir à les reloger à Sidi-Ahmed. Les logements ruraux feront le bonheur de ces familles.
Passer avec armes et bagages d’un retard à un autre, on imagine sans peine que les élucubrations de ce nouvel hôpital ne sont pas près de finir. 13 ans de retard, il a vécu une situation singulière en voguant dans l’attentisme. Et nous voilà en 2007. Après le discours courageux du chef de l’Etat qui, non seulement a auditionné les walis sur la réalisation des programmes inhérents au développement local, il ne manque pas de tomber à bras raccourcis sur certains d’entre eux par le fait qu’il n’a pas apprécié l’évolution concrète des projets en général mais aussi ceux relevant du secteur de la santé restés figés.
L’intervention du président de la République a mis du baume au cœur de la population de Skikda. Ce qui ne laissera pas également indifférents les responsables, et ce, à tous les niveaux de la wilaya qui, illico, se sont mis au travail, pour relancer de nombreux programmes et faire sortir de sa léthargie la wilaya de Skikda.
Le wali, M. Melizi Tahar, saisira à cette occasion l’opportunité de revoir les projets en suspens. Il se rendra à l’ancien hôpital retapé pratiquement à neuf avec la modernisation de la maternité, l’accueil, la restructuration du service d’hémodialyse équipé de générateurs haut de gamme, etc. Si le wali s’est montré satisfait, cette visite coïncidera avec celle du ministre de la Santé dernièrement qui le sera également étant donné qu’il a pris de mauvaises notes sur le cas dégradant de l’hôpital d’El Harrouch. Construit en 1848 par l’armée française, l’ancien hôpital poursuit ses travaux de reconfortement, sous l’œil attentif de M. Boughazi Ayache, nouveau directeur.
Installé à Skikda, depuis à peine quatre mois, celui-ci a réussi à remettre de l’ordre dans la gestion administrative, économique en prenant d’autres actions urgentes dans le redressement de cet hôpital qui était depuis ces trois dernières années, livré à lui-même. M. Boughazi, nous dira qu’il va transféré une partie de ses structures vers le nouvel hôpital qui, selon ses propos, sera doté d’un service de cancérologie tout comme un centre de grands brûlés inexistant à Skikda qui dispose pourtant d’une importante plate-forme industrielle des hydrocarbures. Ce sera fait dans les jours à venir.
A. Idir
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