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Revue de presse

Sclérose en plaques : Les spécialistes pour la « démocratisation » des traitements innovants

Le quotidien d'Oran | Algérie | 03/06/2018

Si les spécialistes attestent que 10.000 personnes sont atteintes de sclérose en plaques en Algérie, ceux qui sont en contact avec la maladie ou des personnes atteintes savent très bien que ces chiffres ne reflètent pas la réalité.

C'est d'ailleurs ce qu'a confirmé le président la fédération algérienne des malades atteints de la sclérose en plaques, Dr Kenzoua Smail, lors de la tenue d'une journée de sensibilisation pour célébrer la Journée mondiale de sclérose en plaques qui a été organisée par la société algérienne de neurologie (SANNC) et les laboratoires suisse Roche, ce jeudi, à l'hôtel Aurassi.

Le président de la fédération a regretté, dans ce sens, l'absence d'un registre national de prévalence réelle et de statistiques fiables sur la maladie. Le professeur Ismail Daoudi du CHU de Tizi Ouzou a plaidé pour sa part pour la démocratisation des traitements innovants au profit des malades atteints de cette maladie, qui touche plus particulièrement les jeunes âgés entre 20 et 40, notamment les femmes.

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui attaque le système nerveux. Le professeur explique que la prise en charge des personnes atteintes par cette maladie est meilleure aujourd'hui, mais l'Algérie se borne à utiliser des traitements classiques dont l'efficacité reste limitée, alors qu'il existe d'autres médicaments innovants capables de freiner considérablement les poussées inflammatoires qui affectent la moelle épinière et le cerveau.

Le Pr Sadi Belouiz Mustapha, président de la Société Algérienne de Neurologie et Neurophysiologie Clinique (SANNC), a affirmé que certains patients tentent de procurer ces médicaments nouveaux auprès de nos voisins tunisiens et marocains à des prix forts. Le professeur ne nie pas non plus que la prise en charge des personnes atteintes de sclérose en plaques a beaucoup évolué en Algérie. « La maladie qui a été considérée comme une pathologie dégénérative est aujourd'hui considérée comme une maladie inflammatoire », dit-il. Mais, précise-t-il, il y a des traitements innovants qui réduisent le taux de rechute et de handicap dans la forme progressive, cédés à des prix élevés mais qui sont très efficaces. Le professeur s'est dit optimiste en affirmant que la recherche nous rapproche de la guérison de la sclérose en plaques.

En ce début d'année, un nouveau traitement de la sclérose en plaques a été approuvé aux USA et en Europe. L'ocrelizumab du laboratoire suisse Roche est le premier médicament à traiter la forme la plus agressive de la maladie. Ce nouveau médicament s'adresse en effet à l'ensemble des patients souffrant de sclérose en plaques, qu'il s'agisse de la forme évoluant par poussées intermittentes ou de celle dite « d'emblée progressive », beaucoup plus agressive. Jusqu'à présent, les médicaments se bornaient à freiner l'évolution en réduisant le nombre de poussées inflammatoires qui accompagnent la destruction de la myéline (gaine d'isolation des cellules nerveuses) dans la moelle épinière et le cerveau. Or, ce nouveau médicament réduit de 50% le taux de rechute dans la forme récurrente de la maladie et de 25% le handicap dans la forme progressive avec seulement une injection tous les six mois. A son crédit figure aussi son innocuité, un atout important face à des traitements confrontés pour certains à des problèmes de toxicité hépatique ou pour d'autres à des cas d'infection cérébrale mortelle.

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire qui touche le système nerveux central (le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière). Cette maladie altère la transmission des influx nerveux et se manifeste par des symptômes très variables, entre autres : une extrême fatigue, des troubles moteurs (faiblesse musculaire, problèmes de coordination), des troubles de l'équilibre, des troubles sensitifs (diminution de la sensibilité), des troubles cognitifs (altération de la mémoire et de la concentration), des troubles visuels.

M. Aziza

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