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El Moudjahid | Algérie | 04/03/2007
Ce praticien, qui s’exprimait à l’occasion des 4es journées
d’éducation et d’information sur le pododiabétologie,
organisées par ce CHU, a mis l’accent sur le coût "très
élevé" du pied du diabétique et estimé que
"50 à 85 % des lésions peuvent être évitées".
Le traitement d’un ulcère de pied varie entre 7.000 dollars à
10.000 dollars, et le coût d’une amputation oscille entre 40.000
à 65.000 dollars, soit, entre 2.880.000 à 4.680.000 DA, "l’équivalent
d’un salaire d’un médecin et d’un infirmier pendant
5 ans", a fait remarquer le Dr Bouzid. Dans le monde, toutes les 30 secondes
un pied est perdu à cause du diabète, a-t-il dit.
"La gangrène et l’amputation sont un stress majeur pour le patient et sa famille et tout le personnel soignant", ont souligné les praticiens. Les facteurs prédisposant sont le tabac, l’HTA, l’hyperglycémie, la dyslipidémie, la sédentarité et le stress, a-t-on rappelé, affirmant que le risque de lésion du pied est présent en cas d’atteinte des nerfs ou artères".
"Au moindre traumatisme, une lésion apparaît. Le patient ne la sent pas, elle évolue très vite, aucune lésion ne doit être négligée", a-t-on expliqué. Les praticiens assurent toutefois que la prévention est "possible quel que soit le stade de la lésion". "La prévention est simple, et peu onéreuse, elle relève du bon sens. Elle réduit le taux d’amputation, la durée de séjour, les consultations d’urgence, la prescription médicamenteuse et le nombre de congé de maladie", a-t-on ajouté. Dans ce contexte, les praticiens recommandent aux diabétiques une série de mesures d’hygiène, et notamment de se laver les pieds quotidiennement à l’eau tiède et au savon et de bien essuyer entre les orteils.
Il leur est également conseillé de ne jamais marcher pieds nus,
de signaler immédiatement toute lésion ou coloration suspecte
du pied et surtout d’éviter le henné qui peut masquer les
lésions et peut être source d’infections, lors de son application.
Les diabétiques sont de plus tenus de changer quotidiennement de chaussettes,
de se limer les ongles plutôt que de les couper et de ne pas porter des
talons de plus de 5 cm.
Selon une étude du service de diabétologie de l’hôpital,
63% des patients dépassent un mois d’hospitalisation.
Seulement 20% des malades traités viennent du secteur de Bab El Oued,
55% de la capitale et 23% (1/3) viennent des wilayas limitrophes, distantes
de 500 km.
"Ces déplacements sont inutiles et retardent une bonne prise en
charge pour 80% d’entre eux", ont relevé les praticiens.
Dans le but d’une meilleure prise en charge des patients, l’équipe
médicale du service de diabétologie, a souligné l’intérêt
d’une unité de prévention et de recherche sur le pied du
diabétique.
L’objectif de cette unité est de réduire la prévalence de l’amputation d’au moins 50%, ainsi que le coût de la prise en charge du pied du diabétique.
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