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Revue de presse

Cardiopathies congénitales : Les démunis ont tout le temps de mourir

El Watan | Algérie | 28/02/2007

Des dizaines d’enfants atteints de cardiopathies congénitales, portés sur la liste des 4000 enfants nécessitant une prise en charge, sont issus de familles démunies. Parmi eux, il y a ceux qui ont la chance d’être traités au niveau de la clinique de Bou Ismaïl affiliée à la Cnas. Ceux qui sont affectés dans les cliniques privées conventionnées avec la sécurité sociale dans le cadre du programme de résorption de cette liste ont le temps de mourir tranquillement.

Leur prise en charge est quasiment impossible. La réglementation en vigueur ne le permet pas. Sont pris en charge dans ce cadre-là que les enfants dont les parents sont assurés sociaux. Le problème se pose ainsi avec acuité pour les responsables de ces structures concernées par ce programme et qui continuent de recevoir des dossiers de cette catégorie de patients. La clinique privée Ibn Sina de Tamntefoust, à Alger, engagée dans cette politique du gouvernement et qui a ouvert ses portes au mois de janvier dernier, se trouve aujourd’hui confrontée à cette problématique.

Dès son ouverture, la clinique a enregistré une vingtaine de malades ne pouvant pas bénéficier d’une prise en charge de la sécurité sociale, et les autorités concernées ont été saisies du problème. Mais en vain. Aujourd’hui, 45 dossiers de malades démunis sont en suspens. Les caisses de sécurité sociale rejettent systématiquement les dossiers non conformes à la loi. Les responsables de la clinique se disent prêts à prendre en charge certains d’entre eux, notamment les cas urgents, gratuitement, mais cela ne règle pas le problème. « Nous avons pris attache avec tous les responsables concernés, à savoir la sécurité sociale et la clinique de Bou Ismaïl, mais le problème reste toujours posé », indiquent-ils.

En attendant la validation de cette autorisation d’ouverture de droit, des dizaines d’enfants en bas âge risquent de mourir. Pourtant, ce programme, qui s’étale de 2006 à 2009, porte principalement sur le traitement des malades atteints de ces pathologies dans les plus brefs délais. Il a été ainsi élaboré par le secteur du travail et de la sécurité sociale le listing et la classification des malades par âge, lieu de résidence, pathologie et acte. Comment peut-on expliquer le lancement de ce programme ambitieux sans prendre en compte au préalable toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les malades ?

Contactés pour de plus amples informations, les responsables chargés du dossier aux ministères du Travail et de la Sécurité sociale et de l’Emploi et de la Solidarité nationale étaient injoignables. Par ailleurs, nous avons appris que les départements d’Ould Abbas et de Louh sont sur le point d’élaborer une stratégie commune afin de résoudre ce problème. Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité, Djamal Ould Abbas, que nous avons interrogé sur les premiers cas de malades (20 cas) en suspens à la clinique Ibn Sina, a assuré que si ces malades sont officiellement démunis, le ministère de la Solidarité s’engage à les prendre en charge. Seulement, a-t-il souligné, la clinique doit nous communiquer les coordonnées de ces malades. Rappelons que la stratégie de prise en charge de ces maladies, dont l’incidence est de près de 1500 nouveaux malades par an, est mise en œuvre selon une géographie sectorielle.

Djamila Kourta

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