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El Watan | Algérie | 09/07/2017
Le centre national de toxicologie de l’Institut Pasteur d’Algérie a lancé une enquête nationale pour l'étude des impacts des polluants sur la population algérienne. Après l’analyse de 70 000 échantillons biologiques, l’équipe du centre national de toxicologie à l’Institut Pasteur d’Algérie s’attelle à déterminer les valeurs, les référence et les normes des différents métaux et métalloïdes dans les milieux biologiques.
L’enquête nationale de biosurveillance sur l’exposition de la population algérienne aux polluants entame sa deuxième phase d’exploitation. Tout est fin prêt au niveau du centre national de toxicologie où les échantillons ont été recueillis depuis le 7 avril dernier, date du lancement de l’enquête à travers 39 wilayas.
Au total, 7000 individus ont été prélevés, soit 42 000 échantillons avec six échantillon par personne (sang, urine et cheveux) ont été recueillis, dont 70 000 tests biologiques réalisés et remis aux familles. Tous les échantillons, avons-nous constaté, sont classés par numéro unique avec le nom de famille de chaque district des différentes wilayas et rangés dans des congélateurs et chambres froides pour l’urine. Ces échantillons sont accompagnés d’une documentation (une copie des résultats biologiques, le questionnaire et une autre fiche) pour chaque individu classés dans des boîtes par wilaya.
Rien n’est laissé au hasard, l’équipe du centre national de toxicologie, à sa tête le Pr Alamir, est mobilisée pour poursuivre l’analyse toxicologique, à la recherche de métaux contenus dans l’eau, dans l’urine et dans les cheveux. Les premières analyses de l’eau prélevée dans les cuisines des ménages est déjà entamée.
Les premiers échantillons analysés sont déjà classés dans des étuis sur des étals avec des manchettes indiquant celles analysées et celles qui ne le sont pas encore. « 1250 dosages de mercure de ces eaux sont déjà faits, le travail se poursuit pour les autres métaux. Le centre est doté de machines performantes pour effectuer toutes les analyses nécessaires. Nous avons la torche à plasma (ICPSM) qui analyse tous les métaux. Cela nous permettra d’identifier les métaux cancérigènes, notamment les pesticides, les perturbateurs endocriniens et enfin les polluants persistants qui ne se détruisent pas », nous a expliqué le Pr Alamir lors de notre visite dans les laboratoires d’analyse du CNT.
Elle signale que d’ici la fin de l’été, les analyses des métaux dans l’eau et dans les urines seront normalement achevées. « Ainsi, l’analyse toxicologique est la plus importante. Elle nécessite un travail minutieux et cela risque de prendre du temps », nous a-t-elle indiqué et de rappeler que cette enquête permettra pour la première fois d’identifier les risques d’exposition de la population algérienne à ces métaux et avoir une idée exacte sur la maladie cancéreuse en Algérie.
« C’est aussi pour déterminer des valeurs de référence et les normes des différents métaux et métalloïdes dans ces milieux biologiques (chez l’enfant de 3 à 15 ans et l’adulte de 16 à 74 ans), identifier les groupes de populations pour lesquels les niveaux observés sont particulièrement élevés compte tenu de leur sensibilité aux toxiques et identifier les facteurs associés les plus importants des concentrations observées : facteurs de variation (alimentaires, alimentation en eau potable, environnementaux...) », a-t-elle ajouté et de rappeler que la taille de l’échantillon a été calculée de manière à disposer d’une représentativité nationale.
La base du sondage est constituée par l’ensemble des ménages ordinaires et collectifs dénombrés lors du recensement général de la population et de l’habitat réalisé en 2008. La taille minimale de l’échantillon est de 1210 ménages répartis à travers le territoire national.
« Notre objectif principal est d’obtenir les premières données de biosurveillance représentatives de la population algérienne afin d’estimer la prévalence chez l’adulte de 15 a 74 ans et l’enfant âgé de 3 a 14 ans ayant des niveaux supérieurs aux seuils recommandés des substances chimiques de l’environnement, en premier lieu les métaux et métalloïdes », a-t-elle ajouté avant de rappeler qu'à l’échelle mondiale plusieurs études de biosurveillance des métaux et métalloïdes ont été réalisées telles que l’étude américaine National health and nutrition examination survey (NHANES) (1999-2004), l’étude allemande German Environmental Survey (GerES) (2003-2004), l’étude française Exposition de la population française aux substances chimiques de l’environnement (2011) et l’étude canadienne Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) (2007-2009).
Djamila Kourta
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