On a toujours cru que généralement la population européenne et les populations qui sont moins exposées au soleil souffrent de carence en Vitamine D, mais il se trouve que des études algériennes ont démontré que la population algérienne n'est pas moins exposée à un déficit en vitamine D que la population européenne. Pourtant, la durée d'ensoleillement sur la quasi-totalité du territoire national dépasse les 2000 heures annuellement et peut atteindre les 3900 heures (Hauts-plateaux et Sahara), selon les données du ministère de l'Energie.

Si la population en Europe souffre d'une carence en vitamine D, à hauteur de 70%, en Algérie, 75% des femmes algériennes présentent une carence en vitamine D, alors que 63 % des hommes présentent un déficit en vitamine D. C'est ce qui ressort d'une étude effectuée par le laboratoire de Biochimie du CHU de Tlemcen, durant la période janvier-mai 2015. La population concernée inclut les sujets hommes et femmes âgés entre 23 ans et 63 ans.

Il a été démontré que 64% des patients qui ont une carence et un déficit en vitamine D sont des obèses. Il a été indiqué en outre que 61% des patients qui ont une hypercholestérolémie ont une carence en vitamine D. Et 46% des patients carencés en vitamine D ont une hyperparathyroïdie.

Le Pr Samira Lehtihet du Service de Rhumatologie de l'EHS Douéra a présenté, lors d'une rencontre scientifique sur l'ostéoporose, organisée par le laboratoire Innotech international, au cours de la semaine dernière, à Alger, les résultats d'une étude, révélant l'ampleur de l'insuffisance en vitamine D et la faible ration calcique, notamment chez les femmes algériennes. Elle a indiqué que l'ensemble de la population des femmes, notamment les femmes ménopausées âgées de 45 ans et plus, souffrent soit d'une carence ou d'une insuffisance en vitamine D. Elle fera remarquer que dans une région d'Alger, l'étude a fait ressortir une insuffisance en vitamine D dans 85,2% des cas.

Il faut savoir que la vitamine D est très importante pour l'organisme humain. Elle prévient contre plusieurs maladies telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'obésité et le cancer. Selon une étude de l'Institut biomédical européen (L'Inserm) « les femmes ayant un niveau suffisant de vitamine D auraient 4 fois moins de risque de développer un cancer du sein ».

Il est indiqué en outre qu'une carence en vitamine D peut entrainer une fragilité osseuse et dentaire ainsi que des douleurs musculaires. La forme la plus fréquente est « l'ostéoporose » qui est une maladie caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration du tissu osseux. Elle augmente considérablement le risque des fractures.

La plupart du temps, l'ostéoporose apparaît chez les personnes âgées de 65 ans et plus, mais elle peut survenir plus tôt. Elle touche environ 40% des femmes à partir de 50 ans, liée essentiellement aux effets de la ménopause, selon les spécialistes.

De son côte, le Pr Fella Hanni du Service Rhumatologie du CHU Bab El Oued a évoqué les dernières recommandations internationales pour la prise en charge de l'ostéoporose et leur aspect pratique en Algérie. Ainsi que la place de la supplémentation en calcium-vitamine D qui est très préconisée pour la prévention des fractures ostéoporotiques, notamment chez les femmes ménopausées.

Selon des informations rapportées par l'APS, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a accordé toutes les facilités possibles pour la fabrication locale d'un médicament entrant dans le traitement visant la réparation des carences calcium, vitamine D. Un médicament conçu pour le traitement de l'ostéoporose sera donc fabriqué en Algérie, dans le cadre de partenariat entre le laboratoire algérien Union pharmaceutique constantinoise et le laboratoire français Innotech.

M. Aziza