L’expérience de la greffe rénale et celle de la cornée a montré, si besoin est, que cette activité peut se pratiquer d’une manière permanente et régulière pour peu que tous ces conditions soient réunies, voire connaître l’essor souhaité et par les pouvoirs publics et par les malades. Les perspectives sont d’autant plus réelles que l’Algérie est à même de se placer au diapason des pays comme les USA ou ceux du Golfe où pareilles opérations, qui ont la particularité d’être délicates et minutieuses, relèvent déjà de l’activité de routine.

Il s’agit aujourd’hui de se préparer de la manière la plus adéquate pour être au rendez-vous de l’avancée certaine, attendue dans le domaine de la chirurgie de pointe. Le ministère de la Santé semble déjà prendre ses devants pour assurer la réussite à cette entreprise au prenant d’ores et déjà en ligne de compte les impératifs d’équité qui doivent prévaloir pour ne pas faire des laissés-pour-compte.

C’est dans cet esprit qu’il faut appréhender la constitution d’experts ophtalmologistes et néphrologues pour la gestion de la liste d’attente des patients à greffer. La tendance, qui marque le développement du secteur de la santé, est confirmée par le ministre en affirmant “nous avons créer l’espoir en procédant aux greffes de la cornée et il est maintenant urgent d’aller vers l’établissement de la liste nationale des patients à greffer… et de déterminer les règles de priorités, afin de ne léser aucun patient”.

Dans le sillage de la nouvelle dynamique qui marque son évolution, le secteur de la santé a consenti un effort colossal de mise à niveau qui commence à porter ses fruits et dont l’impact sur la mise en œuvre de la stratégie à long terme est évident. La formation tous azimuts de spécialistes et le programme de construction et d’équipement de nouvelles structures, appelées à prendre en charge les malades lourds, à l’image des centres de lutte contre le cancer ne sont pas en reste.

La mise à disposition des compétences nationales des moyens adéquats à l’exercice de leur profession procède de l’objectif fixé par les pouvoirs publics de faire l’économie des transferts budgétaires des malades lourds pour leur prise en charge à l’étranger. La stratégie de développement du secteur est incontestablement en passe d’effacer d’un trait l’image ternie de nos hôpitaux frappés de léthargie au gré d’une conjoncture contraignante.