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Revue de presse

Entretien, Dr Mohamed Bekkat Berkani président du Conseil de l’ordre des médecins : « La relation médecin-malade doit être revue »

El Moudjahid | Algérie | 25/03/2017

Le président du Conseil de l’ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, qui nous a reçu dans son cabinet, nous explique dans cet entretien les causes de ce phénomène dans nos structures hospitalières. Les établissements de santé sont malades de violence. Ils sont le théâtre d'actes d’agression de plus en plus fréquents. Peut-on connaître les causes de ce phénomène dans un lieu de soins et de prise en change ?

« En matière de santé surtout dans les urgences nous avons remarqué ces dernières années, une certaine augmentation de la violence émanant généralement des accompagnateurs des malades.

Plusieurs raisons sont à l’origine de cette violence qui s’installe plus que jamais dans un milieu d’accueil, de soins et d’humanisme. Parmi elles la violence dans la société algérienne qui augmente d’une façon considérable et qui gagne de nombreux secteurs tels que l’éducation et la santé. Nos hôpitaux, notamment les services d’urgence, soit au niveau secteur public ou privés souffrent de cette agressivité et subissent quotidiennement cet état de fait. Les malades et leurs accompagnants manquent de confiance dans toutes les décisions médicales et paramédicales prises pour des raisons multiples et réagissent avec violence. Le personnel médical est soumis à ce genre de pression qui est intolérable ».

L’insécurité à l’hôpital, et aux urgences en particulier, qui compte 60% de femmes médecins est un phénomène réel même s’il est difficile à mesurer. Elle a des conséquences majeures sur la qualité et l’accès aux soins pour les patients, et sur les conditions de travail et la motivation des personnels. Que faut-il faire afin d’y remédier ?

« Il faut, peut-être penser à comment faut-il faire. Pour notre part, nous appelons nos collègues à essayer d’être dans les accueils le plus professionnel possible. Il y a des règles de déontologie et la relation médecin-malade qui sont à revoir du côté du corps médical ainsi que celui du paramédical. Le personnel doit être préparé à accueillir les malades dans des conditions psychologiques optimales et les rassurer de leur prise en charge qui doit être à la hauteur, de leur attente et les informer de leur état de santé.

Aussi, il y a l’aspect de la protection du corps médical et paramédical qui doit être totale. Nous ne pouvons pas exposer des médecins et des infirmiers aux coups et blessures de truands qui agissent en bandes organisées comme ça s’est passé dans certains cas où ils détruisent tout sur leur passage.

Il faudrait que la loi et les services de sécurité soient à la hauteur des décisions exemplaires et protéger les structures de santé.

Il faut d’un autre côté reconnaître qu’il y a des insuffisances en matière de soins et de prise en charge du malade qu’on doit absolument améliorer.

Un malade qui arrive dans les urgences doit être pris en charge sur place et ne doit pas être renvoyé pour aller faire des analyses complémentaires ailleurs ou chercher un lit d’hospitalisation alors que l’hôpital doit lui offrir ce service.

Il y a quelque part des choses à revoir. Dans le fonctionnement, la réforme hospitalière est au point zéro. Il n’y a pas d’évolution notable. L’Etat dans sa grandeur a investi avec des sommes considérables, mais le résultat n’est pas à la hauteur de cet important investissement. La santé est un tout. Quand on a un compartiment qui ne fonctionne pas, on a beau avoir les plus belles structures on n’aura pas les résultats escomptés. Il faut absolument revoir cette situation. Les gouvernants trouvent qu’il y’a un problème de fonctionnement, alors que la situation dure depuis des années ».

Mais comment faut-il fonctionner ?

« Nous pensons que la santé mérite d’avoir un grand débat national, en dehors des lois, parce que la loi aussi belle qu’elle soit, son applicabilité sur le terrain posera problème. Il y a des mesures urgentes à prendre avec les concernés. Il faut qu’ils donnent leurs avis tout en étant convaincus. Bien sûr on vous dira que la santé a un coût surtout en ces temps de vaches maigres, mais je pense que la santé n’a pas de prix, elle est primordiale. L’Etat a opté pour un modèle de santé, à savoir l’accès aux soins pour tous… et c’est parfait. Il faut que les moyens soient à la hauteur et surtout bien utilisés ».

En tant que président du Conseil de l’ordre des médecins, avez-vous reçu des plaintes dans ce cadre ?

« En tant que président du Conseil de discipline dans les dysfonctionnements, nous recevons des plaintes de la part des citoyens par rapport aux comportements des médecins.

Nous faisons le tri des plaintes et nous passons à l’étude. Là où il y a des erreurs médicales nous essayons de voir la situation dans son contexte global. Il y a lieu de déterminer les responsabilités des fautes médicales dans toute la chaîne de soins. Nous essayons aussi d’expliquer aux malades ou à leurs familles la situation. Ceci dit le citoyen n’a pas le droit de porter atteinte à ceux qui sont censé les soigner.

Nous nous solidarisons avec nos collègues qui ont été tabassés dans des structures nocturnes qui sont démunis de tout et sont souvent laissés seuls par l’administration. Dans les hôpitaux, il y a des directeurs, et des sous-directeurs et les agents de sécurité qui ne garantissent pas l’intégrité physique du personnel soignant. Donc il faut essayer de faire un effort de ce côté là. S’il faut mettre des postes de police et doubler les agents de sécurité dans les urgences, on doit le faire afin de protéger le personnel médical dans sa noble mission et dans son travail.

Il faut rétablir la normalité. Le problème des hôpitaux est un problème qui a été posé, il y a des années. Nous avons demandé à construire des hôpitaux neufs avec possibilité de parking, de service d’accueil et d’acheminement des urgences tel est le cas dans les hôpitaux modernes, mais malheureusement, nous avons été rattrapés par la crise et tous les gouvernants successifs n’ont pas jugé utile à l’époque de la dotation financière optimale de l’Algérie de programmer des hôpitaux sur plusieurs niveaux.

Maniement, il est inutile de revenir sur une situation qui est vécue. Nous avons un parc d’hôpitaux qui est appréciable, il faut essayer de l’optimiser.

De quelle manière ?

« Il faut que tous les secteurs marchent en même temps. On ne peut admettre le fait de perdre deux heures à l’entrée de l’hôpital pour accéder aux urgences.
Donc, finalement, c’est une question de fonctionnement et d’organisation qui mettent le malade et sa famille en colère. Il y a le problème d’hiérarchisation des soins, et les structures périphériques. Aussi comment nos malades retrouveront la confiance pour aller vers ses structures de proximité et ne pas aller directement vers l’hôpital. Ils ont perdu confiance et je dirai à juste titre pourquoi ? Il y a quelques années de cela, dans ces structures, des médecins qui lorsque le cas de malades les dépassaient faisaient des lettres d’orientations vers les hôpitaux. Du coup, les citoyens préfèrent gagner du temps et aller directement à l’hôpital. Alors, on s’est retrouvé avec des structures de proximité vides et des hôpitaux pleins à craquer. Il faut que ces structures soient utilisées pour alléger les hôpitaux.

L’agressivité des Algériens doit être absolument bannie et nous en tant que corps médical, il est intolérable qu’on s’en prenne à un médecin, le personnel médical, notamment les femmes.

Il y a des médecins qui sont venus se plaindre de la mauvaise qualité de la défense des structures hospitalières et on les a conseillé d’aller vers la justice. Les hôpitaux sont dotés d’assistance judiciaire mais il y’a une négligence de la défense envers les médecins.
Nous appelons à la justice à plus de sévérité et à l’administration à plus de protection et chacun doit prendre ses responsabilités.

W. B.

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